Gustave Chouquet (1819-1886)
Gustave Chouquet (1819-1886)

La huara-puara, fait judicieusement observer M. Chouquet, conservateur du musée instrumental du Conservatoire de Paris, dans son catalogue raisonné des instruments de cette collection, n'a point de clavier et reste par conséquent dans la catégorie des flûtes de Pan ; mais il s'y trouve un rang de sept tuyaux ouverts et un autre rang de sept tuyaux bouchés; cet emploi des tuyaux comme dans la construction des orgues, ne saurait passer inaperçu.

En effet, d'un pareil instrument à l'invention de l'orgue, il n'y a qu'un pas. Mais un pas dans la voie du progrès est un intervalle séparé souvent dans l'histoire des nations par des siècles d'indifférence, de routine ou de timides tâtonnements.

Qui pourrait dire que jamais les Mexicains auraient de leur côté inventé l'orgue, un des plus anciens instruments de l'ancien monde, dont l'invention première serait due à Aesibius, célèbre mathématicien d'Alexandrie qui vivait sous le règne de Ptolémée Thysicon, cent vingt ans avant Jésus-Christ ? Il est tout au moins permis d'en douter.

Mais quittons le Mexique et arrivons dans le royaume des Incas, le plus civilisé des anciens États de l'Amérique, par conséquent celui qui fut le plus musical des pays découverts par les navigateurs espagnols et portugais du XV° et du XVI° siècle.

Le royaume des Incas

 Il existait avant la découverte du Nouveau Monde, au Sud du continent américain baigné par la mer Pacifique, entre le fleuve Tumbes et le môle, un peuple nombreux et puissant quoique d'une grande douceur.

Ce fait d'un peuple nombreux et puissant quoique d'une grande douceur est assez rare pour mériter d'être mentionné.

Les aventuriers qui virent ce peuple d'honnêtes gens admirèrent leur civilisation avancée, rendirent justice à leurs habitudes d'ordre, autant qu'à leurs mœurs tranquilles, et les trahirent pour en faire leurs esclaves. Ce fait est moins rare.

Ces Américains formaient le vaste empire des Incas. Ils se croyaient les fils du soleil et adoraient cet astre, auquel ils consacrèrent un temple d'or et d'argent dans leur capitale de Cuzco, à côté du collège mélancolique des vierges vouées au culte du dieu resplendissant.

De ce peuple, le premier entre tous ceux du nouveau continent, dont les sages institutions politiques et sociales auraient pu servir de modèle à plus d'une nation européenne, que reste-t-il à cette heure ?

Rien, que quelques parias échappés aux abominables boucheries espagnoles et un instrument de musique, la triste, la timide, la fatidique quena.

Quena
Quena

Mais si la quena est le seul instrument qui soit resté aux Indiens du Pérou pour chanter leurs regrets et tous leurs malheurs, elle n'était pas, tant s'en faut, le seul instrument du peuple des Incas.

Dans ses lettres américaines imprimées à Boston, M. le comte Carli, président émérite du conseil suprême d'économie publique, parlant de la célébration des cérémonies religieuses en l'honneur du Soleil, fait une courte description — trop courte, — de la musique qu'on y entendait. Nous citons textuellement :

« Après les offrandes, dit-il, qui consistaient en divers ouvrages d'art : — statues d'or et d'argent, enrichies de turquoises et d'émeraudes ; — après le sacrifice du pain et de la liqueur sacrée, que les prêtres péruviens mangeaient et buvaient, le peuple se livrait à la joie autant que la décence le permettait, et la musique accompagnait les danses, et les chants. »

(Sans doute aussi la musique se mêlait aux représentations théâtrales, très en honneur dans l'ancien Pérou).

Dans ces fêtes, continue M. le comte Carli, où l'on voit des danses et de la musique, chacun avait les mêmes instruments, dans les mêmes provinces. Ceux de Colla se servaient particulièrement d'une flûte composée de cinq brins de roseau de grosseur et de longueur différentes.

Les sons en répondaient à nos premiers dessus (soprano) à la haute ou première taille (ténor), à la haute-contre (contralto), et à la basse (basso).

Lorsqu'ils jouaient à deux, la seconde partie répondait parfaitement en proportion de quinte plus basse ; mais ils ne connaissaient ni la dégradation ni la diminution des tons.

Ils jouaient aussi de flûtes simples qui n'avaient que quatre ou cinq sons. Malgré son peu d'étendue, cet instrument était celui des amants ; il était consacré aux airs et aux chansons d'amour.

Les trompes, au contraire, étaient les instruments militaires, de même que les tambours. Tous ces instruments servaient à mettre le peuple en joie, et à le faire danser. L'empereur aimait la musique telle quelle, avec les joueurs d'instruments et les chanteurs.

Un seigneur aurait été déshonoré s'il avait ignoré cet art utile à la société, et la comédie était un des plaisirs au Pérou.

L'idée de la tyrannie étant inconnue dans le royaume des Incas, on ne songeait qu'à plaisanter sur les ridicules ou à produire les belles actions des héros de la patrie pour donner de grands modèles à imiter.

Quelques missionnaires s'étant aperçu de ce génie et de ce talent des Péruviens, leur firent représenter, au lieu de comédies de mœurs ingénieuses et agréables, de pitoyables scènes sur les actions de la madone, du petit Jésus et sur divers usages de l'église espagnole à cette époque.

Ces sortes de mystères catholiques obtinrent peu de succès, et les Péruviens revinrent toutes les fois que les Espagnols le leur permirent, aux pièces théâtrales de leur pays.

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(Exemple: Henri+Menier)



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Livres et documents sur Anticosti

(50) (Nouveau)

Cahiers d'entretiens avec des Anticostiens (1976-1981) par LUC JOBIN, 160 pages

(49) (Nouveau)

Collection Desbiens

 Ces 174 photographies font partie de la collection Desbiens. Ces documents sont présentés pour la première fois grâce à LUC JOBIN.

(47) Le journal LE SOLEIL publie en 1897, 1898 et 1899, et rapportées ici, les actualités, rumeurs et nouvelles qui provenaient de l'île d'Anticosti au début de l'ère Menier.

(46) Actes Notariés - en 1899 Henri Menier achète de 26 habitants anticostiens 28 lots de terrains et habitations dans le but de devenir le seul propriétaire sur l'île.

(45) Anticosti sous Gaston Menier (1913-1926) par Rémy Gilbert. Document inédit de 24 pages par l'auteur du livre «Mon île au Canada», 1895-1913, les Éditions JID.

 

(44) Suite à une demande de Menier pour la concession de lots de grève et de lots à eau profonde à Baie-Ellis, Félix-Gabriel Marchand, premier ministre et Simon-Napoléon Parent, maire de Québec font une visite sur l'île d'Anticosti (voyage raconté par le journaliste du journal Le Soleil, 1898). 4 pages.

 

(43) Gaston, Albert et Henri Menier, leurs yachts en image. référence: Voiles/Gallimard, Les mémoires de la mer, Jack Grout.

 

(42) 1827, naufrage du Harvest Moon au large d'Anticosti. En 1928 le fils d'un naufragé raconte.

 

(41) En 1850 on envisageait de faire de l’île d’Anticosti, une prison. Journal Le «Canadien», le 21 juin 1850

 

(40) Le steamer «Le Merrimac» s'échoua sur l'île d'Anticosti en 1899. Le journal Le soleil raconte l'aventure, liste des passagers et biographie de l'un d'entre eux, un québécois.

 

(39) L'Aberdeen, un steamer de ravitaillement des phares s'échoua en 1899 près du cap Jupiter, Anticosti; un passager raconte.

 

(38) M. Clarke Wallace (1844-1901) membre du parlement canadien était un adversaire de l’île d’Anticosti de M. Menier. LA PATRIE, LE 11 AOÛT 1899

 

(37)  En 1902, l'honorable Charles Marcil, député de Bonaventure livre à un journaliste ses impressions sur Anticosti. M. Marcil est le grand-père de la comédienne Michèle Tisseyre.

 

(36) Bail entre Gaston Menier et la commission du Hâvre de Québec, pour la location de locaux au Bassin Louise de Québec, le 29 décembre 1920, devant notaire.

 

(35) Vente d'Anticosti le 19 juillet 1926 à la Wayagamac Pulp and Paper devant le notaire E.G. Meredith.

 

(34) Exploration Vaureal-Jupiter, Anticosti, entre le 7 et le 28 mars 1901 par Ovila Montreuil ingénieur civil, assistant de Jacquemart, chef du service des travaux.

 

(33) Le Croiseur anglais HMS Pallas s'arrêta à Anticosti en 1900, dont le capitaine était l'Honorable Walter G. Stopford. Article paru dans le Petit Journal Militaire, Maritine, Colonial le 25 septembre 1904.

 

(32) NOTAIRES - 20 actes notariés du temps de Menier

 

(31) L'acte de vente d'Anticosti à Menier le 18 décembre 1895 devant le notaire William Noble Campbell

 

(30) Le testament de Louis-Olivier Gamache le 22 septembre 1851 devant le notaire Jos. Pelchat

 

(29) Rapport du ministre de l'agriculture de la Province de Québec, 1909.
Lauréat de la médaille d'argent et du diplôme de Très-Grand-Mérite:
Alphonse Parent, Baie Ellis, Anticosti.
Index de 57 noms, 16 pages

 

(28) Lettre de Mgr J.C.K. Laflamme à Henri Menier, septembre 1901 

 

(27) Lettre de Joseph Schmitt à Mgr J.C.K Laflamme le 17 juillet 1901

 

(26) Lettre de Joseph Schmitt à Mgr J.C.K. Laflamme le 5 juillet 1901

 

(25) Lettre de Henri Menier à Mgr J.C.K. Laflamme le 5 octobre 1901

 

(24) Permis de séjour du 15 août au 30 septembre 1901 délivré à Monseigneur J.C.K Laflamme par L.O. Comettant.

 

(23) En 1899, 16 journalistes ont visité l'île Anticosti. Voici ce qu'ils ont raconté.

 

(22) Titre en faveur de Louis Jolliet par Jacques Duchesneau, 1680

 

(21) L'île Ignorée, TOME 2, manuscrit de Georges Martin-Zédé achevé en 1938, (archives de l'Université Laval), édité ici pour la première fois avec un index de 303 noms, 42 pages.

 

      L'île Ignorée, TOME 1, par Georges Martin-Zédé, manuscrit de Georges Martin-Zédé achevé en 1938, (archives de l'Université Laval), édité ici pour la première fois avec un index de 114 noms et 24 illustrations, 33 pages.

 

(20) Voir le vidéo, journal LE MONDE

Jerôme Verroust, journaliste français, parle du parcours de guerre de son arrière-grand-père, Fernand Le Bailly sur cet entretien vidéo au journal Le Monde. Fernand Le Bailly a séjourné sur l’île Anticosti à partir de 1896. Il était marié à Simone Lavigne, petite-fille de Oscar Comettant.

 

(19) Monographie de l'île d'Anticosti par le docteur Joseph Schmitt, 1904, 370 pages.

 

(18) À la mémoire de feu Arthur Buies, journal le Soleil, le 28 janvier 1901.

(17) Arthur Buies, journal le Soleil, Lettre à Ernest Pacaud, le 30 septembre 1899.

 

(16) Arthur Buies, journal Le Soleil, Anticosti, le 23 septembre 1899.

 

(15) La date de la mort de Jolliet, 1886, par l'abbé Cyprien Tanguay

 

(14) Projet de perpétuer le souvenir de Jolliet, 1980, par Luc Jobin, article de Monique Duval, Le Soleil.

 

(13) Lettre de Mgr Charles Guay à Mgr Clovis-Kemner Laflamme, 1902

 

(12) Notice sur l’île Anticosti par Jules Despecher (1895), 6 pages

 

(11) Anticosti par Damase Potvin (1879-1964), 6 pages

 

(10) Le journal de Placide Vigneau (1842-1926) 

 

(9) Histoire et légendes d'Anticosti. Jolliet, Gamache, Ferland, Vigneau et les naufrages, 6 pages.

 

(8) Lettre de Fernand Le Bailly à Mgr. Joseph-Clovis K. Laflamme en 1905.

 

(7) Correspondance du Consul de France, M. Kleskowsk.

 

(6) Cahiers-carnets-agendas de Martin-Zédé (1902-1928).

 

(5) Registre de pêche aux saumons (1896-1928) de Henri Menier sur l'île Anticosti.

 

(4) Entrevue avec Luc Jobin, par Lucien Laurin, le 8 avril 1982.

 

(3) Anticosti 1900, C. Baillargé, 14 pages. (Lire sur Ipad)

 

(2) Oui, j'ai aimé... ou la vie d'une femme, Thyra Seillières, 1943, conjointe de Henri Menier, 244 pages. (Lire sur Ipad)

 

(1) Anticosti, esquisse historique et géographique par Nazaire Levasseur, 1897, 40 pages. (Lire sur Ipad)

 

(0) Lettres de l'Ile Anticosti de Mgr Charles Guay, 1902, 312 pages.

Le 30 mars 2011

 

Rajout: 77 partitions musicales de la main de Lucien Comettant alors qu'il était gouverneur de l'Ile Anticosti. Ces documents dormaient dans une boite depuis 100 ans. Il s'agit de pièces musicales de style victorien pour piano (et violon).

 

Plusieurs livres ont été ajoutés dans la bibliothèque dont:

 

(1) La ville de Québec sous le régime français, volume 1, 1930, 549 pages 

     La ville de Québec sous le régime français, volume 2, 1930, 519 pages

 

(2) Zéphirin Paquet, sa famille, sa vie, son oeuvre. Québec, 1927, 380 pages. Notre arrière-grand-mère était la fille de Zéphirin. Il est le fondateur de la Compagnie Paquet de Québec.

 

(3) L'île d'Orléans, livre historique publié en 1928, 505 pages

 

(4) La biographie du docteur Ferdinand Philéas Canac-Marquis écrite par Nazaire LeVasseur, 1925, 276 pages. Ferdinand est le frère de Frédéric Canac-Marquis, notre arrière-grand-père.

 

Nazaire LeVasseur, l'auteur, est le père de Irma LeVasseur, première médecin femme canadienne-française et fondatrice de l'hôpital Ste-Justine. Il avait été l'agent de Henri Menier et de Martin-Zédé à Québec pour l'entreprise Anticosti.

 

Pauline Gill a récemment écrite un roman historique sur Irma LeVasseur et parle dans son livre de Nazaire LeVasseur et de Ferdinand Canac-Marquis, fils de Frédéric Canac-Marquis