Castle-Garden en 1850 (cliquez sur l'image)
Castle-Garden en 1850 (cliquez sur l'image)

Aussi, répondis-je en riant, est-il toujours prudent, quand on tient à mériter l'entière estime des hommes, de joindre à beaucoup de vertus le plus d'argent possible.

Avant que la municipalité de New-York eût affecté le Castle-Garden au débarquement des émigrants, c'est-à-dire depuis 1855, reprit l'employé qui me donnait ces renseignements, les malheureux Allemands étaient en butte à tous les vauriens de la ville, qui les volaient à l'heure et à la course.

C'était pitié de voir ces pauvres diables, ne sachant pas un mot de la langue, poursuivis d'obsessions et de mensonges et volés souvent jusqu'à leur dernière pièce d'argent et jusqu'à leur malle par cette catégorie de fripons que nous appelons ici runners, et dont le bas de la ville était autrefois infecté.

Grâce au Castle-Garden, qui peut contenir jusqu'à dix mille personnes, et grâce aux conseils et à l'appui qui leur sont donnés par l'autorité, les émigrants gagnent à cette heure précisément ce qu'ils perdaient autrefois avec les runners. Aujourd'hui l'émigrant passe directement du paquebot qui l'a porté d'Europe à l'ancien Castle-Garden.

Il déclare son âge, sa profession, ses ressources pécuniaires, le lieu où il désire se fixer, etc. Tous ces renseignements sont inscrits sur un registre. Puis, en attendant qu'il soit expédié au lieu de sa destination, un médecin constate l'état de sa santé et lui fait prendre un bain.

Cette dernière opération, observai-je, ne doit pas être la plus désagréable aux émigrants, entassés dans l'entrepont des navires un peu comme le sont les sardines dans les barils.

— Pas toujours, me dit mon interlocuteur. On s'est beaucoup réjoui dans toute la ville, il y a quelques mois, de la terreur d'une vieille Allemande qui se crut perdue quand on voulut lui faire prendre le bain réglementaire. La pauvre femme ne s'était peut-être jamais baignée de sa vie.

Toujours est-il que, lorsqu'elle entendit la vapeur siffler dans les robinets et qu'on lui dit de se déshabiller, elle poussa des cris effrayants, appelant à son secours tous les saints du paradis.

Elle se mit à genoux et supplia qu'on la laissât vivre. En vain lui dit-on qu'on n'en voulait point à ses jours, mais à sa malpropreté. Tremblante de terreur, elle n'entendait même pas ce qu'on lui disait et finit par réclamer l'intervention de son consul. Le consul ne fut point appelé, comme bien vous pensez, et la vieille fut plongée de force dans la baignoire tant redoutée.

Inutile, dit sir James que le mal de mer avait rendit à toute la gaieté naturelle de son esprit, de demander si cette femme savait nager.

Pour en revenir aux émigrants, continua l'employé, ils demeurent deux jours au Castle-Garden, où ils sont nourris gratuitement, après quoi ils sont tenus de laisser la place à d'autres.

Voilà, dis-je, un désintéressement exemplaire, digne des anciens patriarches.

Oh! Nos modernes patriarches ne valent pas les anciens, monsieur ; ils sont moins naïfs et plus intéressés. Pour comprendre parfaitement la nature de l'hospitalité de la ville de New-York à l'égard des émigrants, il faut savoir tout ce qu'il y a de profond dans le calcul des Américains, les plus grands calculateurs du monde, vous le saurez bientôt quand vous aurez vécu parmi eux.

Et quel est donc leur calcul ?

— Le travail de chaque émigrant a été supputé, et les Américains estiment, en moyenne, à quinze cents dollars le prix de chacun d'eux.

Très-bien, dit avec ironie sir James Clinton; je comprends à cette heure le philanthropique Castle-Garden, jeté sur la baie comme un rebus posé à la sagacité des nouveaux arrivés, qui savent généralement que les Américains ne sont pas des sœurs de charité.

Sir James apportait dans ses appréciations sur le peuple américain, qu'il ne connaissait pas encore, ce sentiment (l'hostilité), pour ainsi dire native, que les Anglais professent pour les Américains, qui, du reste, le leur rendent avec usure.

À ce moment, nos effets ayant été visités avec cette promptitude que les Américains apportent en toute chose, nous descendîmes sur le quai.

Nos malles furent juchées sur l'impériale d'un énorme carrosse à dix places, qui nous transporta rapidement à Saint-Nicholas hôtel, en longeant le Broadway.

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(Exemple: Henri+Menier)



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Livres et documents sur Anticosti

(50) (Nouveau)

Cahiers d'entretiens avec des Anticostiens (1976-1981) par LUC JOBIN, 160 pages

(49) (Nouveau)

Collection Desbiens

 Ces 174 photographies font partie de la collection Desbiens. Ces documents sont présentés pour la première fois grâce à LUC JOBIN.

(47) Le journal LE SOLEIL publie en 1897, 1898 et 1899, et rapportées ici, les actualités, rumeurs et nouvelles qui provenaient de l'île d'Anticosti au début de l'ère Menier.

(46) Actes Notariés - en 1899 Henri Menier achète de 26 habitants anticostiens 28 lots de terrains et habitations dans le but de devenir le seul propriétaire sur l'île.

(45) Anticosti sous Gaston Menier (1913-1926) par Rémy Gilbert. Document inédit de 24 pages par l'auteur du livre «Mon île au Canada», 1895-1913, les Éditions JID.

 

(44) Suite à une demande de Menier pour la concession de lots de grève et de lots à eau profonde à Baie-Ellis, Félix-Gabriel Marchand, premier ministre et Simon-Napoléon Parent, maire de Québec font une visite sur l'île d'Anticosti (voyage raconté par le journaliste du journal Le Soleil, 1898). 4 pages.

 

(43) Gaston, Albert et Henri Menier, leurs yachts en image. référence: Voiles/Gallimard, Les mémoires de la mer, Jack Grout.

 

(42) 1827, naufrage du Harvest Moon au large d'Anticosti. En 1928 le fils d'un naufragé raconte.

 

(41) En 1850 on envisageait de faire de l’île d’Anticosti, une prison. Journal Le «Canadien», le 21 juin 1850

 

(40) Le steamer «Le Merrimac» s'échoua sur l'île d'Anticosti en 1899. Le journal Le soleil raconte l'aventure, liste des passagers et biographie de l'un d'entre eux, un québécois.

 

(39) L'Aberdeen, un steamer de ravitaillement des phares s'échoua en 1899 près du cap Jupiter, Anticosti; un passager raconte.

 

(38) M. Clarke Wallace (1844-1901) membre du parlement canadien était un adversaire de l’île d’Anticosti de M. Menier. LA PATRIE, LE 11 AOÛT 1899

 

(37)  En 1902, l'honorable Charles Marcil, député de Bonaventure livre à un journaliste ses impressions sur Anticosti. M. Marcil est le grand-père de la comédienne Michèle Tisseyre.

 

(36) Bail entre Gaston Menier et la commission du Hâvre de Québec, pour la location de locaux au Bassin Louise de Québec, le 29 décembre 1920, devant notaire.

 

(35) Vente d'Anticosti le 19 juillet 1926 à la Wayagamac Pulp and Paper devant le notaire E.G. Meredith.

 

(34) Exploration Vaureal-Jupiter, Anticosti, entre le 7 et le 28 mars 1901 par Ovila Montreuil ingénieur civil, assistant de Jacquemart, chef du service des travaux.

 

(33) Le Croiseur anglais HMS Pallas s'arrêta à Anticosti en 1900, dont le capitaine était l'Honorable Walter G. Stopford. Article paru dans le Petit Journal Militaire, Maritine, Colonial le 25 septembre 1904.

 

(32) NOTAIRES - 20 actes notariés du temps de Menier

 

(31) L'acte de vente d'Anticosti à Menier le 18 décembre 1895 devant le notaire William Noble Campbell

 

(30) Le testament de Louis-Olivier Gamache le 22 septembre 1851 devant le notaire Jos. Pelchat

 

(29) Rapport du ministre de l'agriculture de la Province de Québec, 1909.
Lauréat de la médaille d'argent et du diplôme de Très-Grand-Mérite:
Alphonse Parent, Baie Ellis, Anticosti.
Index de 57 noms, 16 pages

 

(28) Lettre de Mgr J.C.K. Laflamme à Henri Menier, septembre 1901 

 

(27) Lettre de Joseph Schmitt à Mgr J.C.K Laflamme le 17 juillet 1901

 

(26) Lettre de Joseph Schmitt à Mgr J.C.K. Laflamme le 5 juillet 1901

 

(25) Lettre de Henri Menier à Mgr J.C.K. Laflamme le 5 octobre 1901

 

(24) Permis de séjour du 15 août au 30 septembre 1901 délivré à Monseigneur J.C.K Laflamme par L.O. Comettant.

 

(23) En 1899, 16 journalistes ont visité l'île Anticosti. Voici ce qu'ils ont raconté.

 

(22) Titre en faveur de Louis Jolliet par Jacques Duchesneau, 1680

 

(21) L'île Ignorée, TOME 2, manuscrit de Georges Martin-Zédé achevé en 1938, (archives de l'Université Laval), édité ici pour la première fois avec un index de 303 noms, 42 pages.

 

      L'île Ignorée, TOME 1, par Georges Martin-Zédé, manuscrit de Georges Martin-Zédé achevé en 1938, (archives de l'Université Laval), édité ici pour la première fois avec un index de 114 noms et 24 illustrations, 33 pages.

 

(20) Voir le vidéo, journal LE MONDE

Jerôme Verroust, journaliste français, parle du parcours de guerre de son arrière-grand-père, Fernand Le Bailly sur cet entretien vidéo au journal Le Monde. Fernand Le Bailly a séjourné sur l’île Anticosti à partir de 1896. Il était marié à Simone Lavigne, petite-fille de Oscar Comettant.

 

(19) Monographie de l'île d'Anticosti par le docteur Joseph Schmitt, 1904, 370 pages.

 

(18) À la mémoire de feu Arthur Buies, journal le Soleil, le 28 janvier 1901.

(17) Arthur Buies, journal le Soleil, Lettre à Ernest Pacaud, le 30 septembre 1899.

 

(16) Arthur Buies, journal Le Soleil, Anticosti, le 23 septembre 1899.

 

(15) La date de la mort de Jolliet, 1886, par l'abbé Cyprien Tanguay

 

(14) Projet de perpétuer le souvenir de Jolliet, 1980, par Luc Jobin, article de Monique Duval, Le Soleil.

 

(13) Lettre de Mgr Charles Guay à Mgr Clovis-Kemner Laflamme, 1902

 

(12) Notice sur l’île Anticosti par Jules Despecher (1895), 6 pages

 

(11) Anticosti par Damase Potvin (1879-1964), 6 pages

 

(10) Le journal de Placide Vigneau (1842-1926) 

 

(9) Histoire et légendes d'Anticosti. Jolliet, Gamache, Ferland, Vigneau et les naufrages, 6 pages.

 

(8) Lettre de Fernand Le Bailly à Mgr. Joseph-Clovis K. Laflamme en 1905.

 

(7) Correspondance du Consul de France, M. Kleskowsk.

 

(6) Cahiers-carnets-agendas de Martin-Zédé (1902-1928).

 

(5) Registre de pêche aux saumons (1896-1928) de Henri Menier sur l'île Anticosti.

 

(4) Entrevue avec Luc Jobin, par Lucien Laurin, le 8 avril 1982.

 

(3) Anticosti 1900, C. Baillargé, 14 pages. (Lire sur Ipad)

 

(2) Oui, j'ai aimé... ou la vie d'une femme, Thyra Seillières, 1943, conjointe de Henri Menier, 244 pages. (Lire sur Ipad)

 

(1) Anticosti, esquisse historique et géographique par Nazaire Levasseur, 1897, 40 pages. (Lire sur Ipad)

 

(0) Lettres de l'Ile Anticosti de Mgr Charles Guay, 1902, 312 pages.

Le 30 mars 2011

 

Rajout: 77 partitions musicales de la main de Lucien Comettant alors qu'il était gouverneur de l'Ile Anticosti. Ces documents dormaient dans une boite depuis 100 ans. Il s'agit de pièces musicales de style victorien pour piano (et violon).

 

Plusieurs livres ont été ajoutés dans la bibliothèque dont:

 

(1) La ville de Québec sous le régime français, volume 1, 1930, 549 pages 

     La ville de Québec sous le régime français, volume 2, 1930, 519 pages

 

(2) Zéphirin Paquet, sa famille, sa vie, son oeuvre. Québec, 1927, 380 pages. Notre arrière-grand-mère était la fille de Zéphirin. Il est le fondateur de la Compagnie Paquet de Québec.

 

(3) L'île d'Orléans, livre historique publié en 1928, 505 pages

 

(4) La biographie du docteur Ferdinand Philéas Canac-Marquis écrite par Nazaire LeVasseur, 1925, 276 pages. Ferdinand est le frère de Frédéric Canac-Marquis, notre arrière-grand-père.

 

Nazaire LeVasseur, l'auteur, est le père de Irma LeVasseur, première médecin femme canadienne-française et fondatrice de l'hôpital Ste-Justine. Il avait été l'agent de Henri Menier et de Martin-Zédé à Québec pour l'entreprise Anticosti.

 

Pauline Gill a récemment écrite un roman historique sur Irma LeVasseur et parle dans son livre de Nazaire LeVasseur et de Ferdinand Canac-Marquis, fils de Frédéric Canac-Marquis