L'ÎLE IGNORÉE par Martin-Zédé, tome 2  
Pages        36
1 2 3  4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21
22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42

Les moulins de la province de Québec et de celle d'Ontario, situés ordinairement dans ... ou près des grands lacs, s'approvisionnaient de bois surtout au moyen de radeaux flottants dits «rafts of wood» que des remorqueurs allaient chercher souvent à de grandes distances en leur faisant traverser les lacs pour les amener aux usines.

 

Ces rafts contenaient souvent de 150 à 200,000 billots, et leur fournissaient la plus grande partie du bois dont elles avaient besoin, les transports par chemin de fer étant infiniment plus onéreux et ne pouvaient se faire que quand des acheteurs d'homesteads» avaient fait leurs premiers défrichements et se trouvaient dans l'obligation de se débarrasser à n'importe quel prix du bois coupé.

 

Ce moyen d'approvisionnement s'éloignait toujours de plus en plus au fur et à mesure de l'avance des défrichements, donc seul restait le transport par eau.

 

Or, il n'y avait aucune comparaison à faire entre les transports qu'on faisait dans les lacs et ceux qu'on ferait dans le golfe, toujours venteux avec de fréquentes tempêtes de vent d'est et d'ouest qui survenaient avec une rapidité qu'il était impossible de prévoir.

 

Quelques essais avaient été faits par Clarke City et des Compagnies de la baie des Chaleurs, et de la Côte du Labrador à la rivière Moisie et à la Romaine.

 

Tous avaient échoué et les immenses quantités de bûches perdues que nous trouvions tout autour de l'île pouvaient que ce moyen de transport du bois ne pouvait être fait avec succès.

 

Dans les grands lacs, au contraire, les transports des «rafts» de billots se faisaient sans difficulté, les coupes de vents était rares et peu violents.

 

Pour remédier à cette situation, l'idée de Mr. Eshbaugh était au lieu de construire une grande usine à la Baie Ellis, d'en faire plusieurs réparties à l'embouchure de nos plus importantes rivières, dont l'importance serait facteur du bois qu'elles pourraient fournir.

 

Dans les usines au bisulfite de soude, l'appareil dans lequel le bois est mis en pâte et qui constitue l'organe le plus important de la fabrication, est le «digesteur». C'est un grand cylindre de fonte, dans lequel le bois coupé en petits morceaux «chips» (copeaux) est mis avec le liquide de bisulfite et subit la cuisson qui le décompose.

 

Quand la cuisson à la vapeur est faite, le mélange est extrait du «digesteur» et après avoir subi un lavage est compressé afin d'être mis en balles pour être expédié.

 

Au lieu de grouper ensemble les digesteurs d'une usine pour la fabrication de la totalité, on répartirait ces digesteurs selon la quantité de bois que la rivière pourrait leur fournir, en groupant ces éléments par 5, 10 ou 20 au lieu de les réunir tous ensembles.

 

Les écorceurs, les «chippers», les compresseurs n'auraient qu'une importance correspondante au bois à fournir aux digesteurs.

 

Le liquide serait fait seul en grand à la baie Ellis et des bateaux-citernes le répartirait aux diverses installations.

 

Ainsi, plus de transports de bois par «rafts» en mer, le bois fourni par la rivière étant approvisionné à l'embouchure près de l'usine.

 

Comme dit plus haut des centres de colonisation existant à chacune des embouchures, on aurait sur place le personnel nécessaire pour ces petites usines.

 

Deux bâtiments plats viendraient régulièrement chercher les balles de pulpe et les transporteraient à la baie Ellis d'où ils pourraient être exportés de la même manière que notre bois écorcé.

 

Dans chaque rivière, le bois serait coupé l'hiver et charrié sur la glace pour être mis en «rollways», puis la «drive» se ferait au printemps jusqu'à l'embouchure.

 

L'usine ouverte, le bois serait écorcé, mis en «chips» dans les digesteurs, la pâte comprimée et mise en balles, puis mise à bord de bateaux.

 

Le tout serait fait par le même personnel sans déplacements considérables et dans des conditions éminemment avantageuses à tous points de vue.

 

Menier se montra très favorable à cette proposition et considérant que les bénéfices à tirer de la vente de la pulpe chimique seraient assurés, même sans aucun arrangement avec Clarke-City étant donnée la demande considérable de ce produit sur le marché Américain, décida de ne pas donner suite à l'organisation projetée avec ces Messieurs.


Il considérait, puisqu'il pourrait vendre la pulpe sans le concours de personne, qu'il était inutile de prendre des engageants qui nous lieraient avec les responsabilités qu'ils entraineraient.

 

Avant notre départ il fut donc décidé que nous allions construire les petites usines de pulpe, en commençant par deux de nos plus importantes rivières: «Becsie» et la «Loutre» qui étaient voisines de la baie Ellis, deux autres rivières intermédiaires «Duck River» et les «Petite rivières» étant à proximité et pouvant fournir leur bois en cas de besoin, sans difficulté de transport.

 

Selon la réussite de ces exploitations nous étendrions dans la suite, note système aux autres rivières de l'île.

 

Je fus donc chargé de faire connaître à Mr. James Clarke et à Mr. Newcombe cette décision à mon arrivée en Amérique.

 

La réorganisation de nos pêcheries fut aussi décidée.

 

J'allais d'abord chercher à acquérir un terrain à Gaspé pour y faire le centre de nos pêcheries, la baie au Renard, serait aussi organisée en conséquence et nous allions travailler la question du bâtiment pour le transport du poisson à moins que nous ne puissions ne trouver un en Angleterre à vendre.

 

Nous allions entrer dans la voie de la réalisation et de l'exploitation qu'il nous tardait tant d'entreprendre, car nous avions le sentiment d'avoir acquis une expérience et une documentation suffisantes tant dans la question de l'exploitation du bois que dans celle des pêcheries, pour que ces deux exploitations seules soient assurées de payer et au-delà les frais considérables de notre installation et de nos couteuses expériences.

 

Pages        36
1 2 3  4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21
22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42

RECHERCHE SUR LE SITE  

(Exemple: Henri+Menier)



voir le vidéo

Livres et documents sur Anticosti

(50) (Nouveau)

Cahiers d'entretiens avec des Anticostiens (1976-1981) par LUC JOBIN, 160 pages

(49) (Nouveau)

Collection Desbiens

 Ces 174 photographies font partie de la collection Desbiens. Ces documents sont présentés pour la première fois grâce à LUC JOBIN.

(47) Le journal LE SOLEIL publie en 1897, 1898 et 1899, et rapportées ici, les actualités, rumeurs et nouvelles qui provenaient de l'île d'Anticosti au début de l'ère Menier.

(46) Actes Notariés - en 1899 Henri Menier achète de 26 habitants anticostiens 28 lots de terrains et habitations dans le but de devenir le seul propriétaire sur l'île.

(45) Anticosti sous Gaston Menier (1913-1926) par Rémy Gilbert. Document inédit de 24 pages par l'auteur du livre «Mon île au Canada», 1895-1913, les Éditions JID.

 

(44) Suite à une demande de Menier pour la concession de lots de grève et de lots à eau profonde à Baie-Ellis, Félix-Gabriel Marchand, premier ministre et Simon-Napoléon Parent, maire de Québec font une visite sur l'île d'Anticosti (voyage raconté par le journaliste du journal Le Soleil, 1898). 4 pages.

 

(43) Gaston, Albert et Henri Menier, leurs yachts en image. référence: Voiles/Gallimard, Les mémoires de la mer, Jack Grout.

 

(42) 1827, naufrage du Harvest Moon au large d'Anticosti. En 1928 le fils d'un naufragé raconte.

 

(41) En 1850 on envisageait de faire de l’île d’Anticosti, une prison. Journal Le «Canadien», le 21 juin 1850

 

(40) Le steamer «Le Merrimac» s'échoua sur l'île d'Anticosti en 1899. Le journal Le soleil raconte l'aventure, liste des passagers et biographie de l'un d'entre eux, un québécois.

 

(39) L'Aberdeen, un steamer de ravitaillement des phares s'échoua en 1899 près du cap Jupiter, Anticosti; un passager raconte.

 

(38) M. Clarke Wallace (1844-1901) membre du parlement canadien était un adversaire de l’île d’Anticosti de M. Menier. LA PATRIE, LE 11 AOÛT 1899

 

(37)  En 1902, l'honorable Charles Marcil, député de Bonaventure livre à un journaliste ses impressions sur Anticosti. M. Marcil est le grand-père de la comédienne Michèle Tisseyre.

 

(36) Bail entre Gaston Menier et la commission du Hâvre de Québec, pour la location de locaux au Bassin Louise de Québec, le 29 décembre 1920, devant notaire.

 

(35) Vente d'Anticosti le 19 juillet 1926 à la Wayagamac Pulp and Paper devant le notaire E.G. Meredith.

 

(34) Exploration Vaureal-Jupiter, Anticosti, entre le 7 et le 28 mars 1901 par Ovila Montreuil ingénieur civil, assistant de Jacquemart, chef du service des travaux.

 

(33) Le Croiseur anglais HMS Pallas s'arrêta à Anticosti en 1900, dont le capitaine était l'Honorable Walter G. Stopford. Article paru dans le Petit Journal Militaire, Maritine, Colonial le 25 septembre 1904.

 

(32) NOTAIRES - 20 actes notariés du temps de Menier

 

(31) L'acte de vente d'Anticosti à Menier le 18 décembre 1895 devant le notaire William Noble Campbell

 

(30) Le testament de Louis-Olivier Gamache le 22 septembre 1851 devant le notaire Jos. Pelchat

 

(29) Rapport du ministre de l'agriculture de la Province de Québec, 1909.
Lauréat de la médaille d'argent et du diplôme de Très-Grand-Mérite:
Alphonse Parent, Baie Ellis, Anticosti.
Index de 57 noms, 16 pages

 

(28) Lettre de Mgr J.C.K. Laflamme à Henri Menier, septembre 1901 

 

(27) Lettre de Joseph Schmitt à Mgr J.C.K Laflamme le 17 juillet 1901

 

(26) Lettre de Joseph Schmitt à Mgr J.C.K. Laflamme le 5 juillet 1901

 

(25) Lettre de Henri Menier à Mgr J.C.K. Laflamme le 5 octobre 1901

 

(24) Permis de séjour du 15 août au 30 septembre 1901 délivré à Monseigneur J.C.K Laflamme par L.O. Comettant.

 

(23) En 1899, 16 journalistes ont visité l'île Anticosti. Voici ce qu'ils ont raconté.

 

(22) Titre en faveur de Louis Jolliet par Jacques Duchesneau, 1680

 

(21) L'île Ignorée, TOME 2, manuscrit de Georges Martin-Zédé achevé en 1938, (archives de l'Université Laval), édité ici pour la première fois avec un index de 303 noms, 42 pages.

 

      L'île Ignorée, TOME 1, par Georges Martin-Zédé, manuscrit de Georges Martin-Zédé achevé en 1938, (archives de l'Université Laval), édité ici pour la première fois avec un index de 114 noms et 24 illustrations, 33 pages.

 

(20) Voir le vidéo, journal LE MONDE

Jerôme Verroust, journaliste français, parle du parcours de guerre de son arrière-grand-père, Fernand Le Bailly sur cet entretien vidéo au journal Le Monde. Fernand Le Bailly a séjourné sur l’île Anticosti à partir de 1896. Il était marié à Simone Lavigne, petite-fille de Oscar Comettant.

 

(19) Monographie de l'île d'Anticosti par le docteur Joseph Schmitt, 1904, 370 pages.

 

(18) À la mémoire de feu Arthur Buies, journal le Soleil, le 28 janvier 1901.

(17) Arthur Buies, journal le Soleil, Lettre à Ernest Pacaud, le 30 septembre 1899.

 

(16) Arthur Buies, journal Le Soleil, Anticosti, le 23 septembre 1899.

 

(15) La date de la mort de Jolliet, 1886, par l'abbé Cyprien Tanguay

 

(14) Projet de perpétuer le souvenir de Jolliet, 1980, par Luc Jobin, article de Monique Duval, Le Soleil.

 

(13) Lettre de Mgr Charles Guay à Mgr Clovis-Kemner Laflamme, 1902

 

(12) Notice sur l’île Anticosti par Jules Despecher (1895), 6 pages

 

(11) Anticosti par Damase Potvin (1879-1964), 6 pages

 

(10) Le journal de Placide Vigneau (1842-1926) 

 

(9) Histoire et légendes d'Anticosti. Jolliet, Gamache, Ferland, Vigneau et les naufrages, 6 pages.

 

(8) Lettre de Fernand Le Bailly à Mgr. Joseph-Clovis K. Laflamme en 1905.

 

(7) Correspondance du Consul de France, M. Kleskowsk.

 

(6) Cahiers-carnets-agendas de Martin-Zédé (1902-1928).

 

(5) Registre de pêche aux saumons (1896-1928) de Henri Menier sur l'île Anticosti.

 

(4) Entrevue avec Luc Jobin, par Lucien Laurin, le 8 avril 1982.

 

(3) Anticosti 1900, C. Baillargé, 14 pages. (Lire sur Ipad)

 

(2) Oui, j'ai aimé... ou la vie d'une femme, Thyra Seillières, 1943, conjointe de Henri Menier, 244 pages. (Lire sur Ipad)

 

(1) Anticosti, esquisse historique et géographique par Nazaire Levasseur, 1897, 40 pages. (Lire sur Ipad)

 

(0) Lettres de l'Ile Anticosti de Mgr Charles Guay, 1902, 312 pages.

Le 30 mars 2011

 

Rajout: 77 partitions musicales de la main de Lucien Comettant alors qu'il était gouverneur de l'Ile Anticosti. Ces documents dormaient dans une boite depuis 100 ans. Il s'agit de pièces musicales de style victorien pour piano (et violon).

 

Plusieurs livres ont été ajoutés dans la bibliothèque dont:

 

(1) La ville de Québec sous le régime français, volume 1, 1930, 549 pages 

     La ville de Québec sous le régime français, volume 2, 1930, 519 pages

 

(2) Zéphirin Paquet, sa famille, sa vie, son oeuvre. Québec, 1927, 380 pages. Notre arrière-grand-mère était la fille de Zéphirin. Il est le fondateur de la Compagnie Paquet de Québec.

 

(3) L'île d'Orléans, livre historique publié en 1928, 505 pages

 

(4) La biographie du docteur Ferdinand Philéas Canac-Marquis écrite par Nazaire LeVasseur, 1925, 276 pages. Ferdinand est le frère de Frédéric Canac-Marquis, notre arrière-grand-père.

 

Nazaire LeVasseur, l'auteur, est le père de Irma LeVasseur, première médecin femme canadienne-française et fondatrice de l'hôpital Ste-Justine. Il avait été l'agent de Henri Menier et de Martin-Zédé à Québec pour l'entreprise Anticosti.

 

Pauline Gill a récemment écrite un roman historique sur Irma LeVasseur et parle dans son livre de Nazaire LeVasseur et de Ferdinand Canac-Marquis, fils de Frédéric Canac-Marquis