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Août débute avec une lettre envoyée à Gibsone, toujours en poste à l’Agence Menier de Québec.

 

Celui-ci y répond le 8 du mois sans que rien ne transpire dans le carnet de Martin-Zédé du contenu de l’une et de l’autre des missives. Il peut s’agir du voyage de Gibsone à Ottawa (voilà plus d’un mois) sur le propos de la défense d’Anticosti et d’affaires commerciales.

   
   

La pêche au homard à l’été de 1917

 

Le régisseur convoque, le contremaître, depuis 1912, des deux homarderies de l’île (celle de la baie au Renard et celle de la pointe au Cormoran [Goose Point]).

 

Il est évidemment question de l’état de la production commerciale de cette industrie et de sa rentabilité. En temps de guerre, la vente des conserves de homard, un produit de luxe, n’est plus ce qu’elle a été; il serait souhaitable d’agrandir le marché hors du pays.

 

De plus, la vente du navire l’Alpha (affecté principalement au transport du homard depuis 1900) est envisagée : après dix-sept ans d’un service intense, une goélette motorisée le remplacerait avantageusement, pour autant que la pêche au homard survive dans l’île.

   
   

Le croiseur Canada à Anticosti

 

Le 8 août 1917, une lettre de Gibsone arrive à Anticosti. Réponse le jour même. À la suite de la visite du gouverneur général en juillet et des doléances alors émises par Martin-Zédé, le croiseur Canada mouille à la baie Ellis le 11 : à son bord, le lieutenant de navire Stuart, lequel désire rencontrer Martin-Zédé.

 

L’officier est délégué par l’amiral Coke, commandant de la défense du golfe Saint-Laurent. Pendant les deux jours qu’il passe à l’île, Stuart parcourt et observe les lieux, incite l’amiral, par l’entremise du câble télégraphique, à venir voir Martin-Zédé et rédige à l’intention de ses supérieurs un rapport dont il remet copie à son hôte. Optimiste, Martin-Zédé écrit : «  L’amiral se dispose à venir me voir. »

   
   

Le commerce du cerf anticostien en temps de rationnement

 

Le 16 août, le commissaire des Vivres à Ottawa annonce son intention d’acheter, à des fins d’approvisionnement –et peut-être de ravitaillement –, rien de moins que 50 000 cerfs (!) prélevés dans le cheptel de l’île, laquelle est fort bien pourvue d’individus de l’espèce.

 

Il va de soi qu’une commande d’une telle importance vise à combler un manque sur le marché principalement dû aux contraintes de la guerre et aux restrictions alimentaires qui s’ensuivent.

 

Martin-Zédé demande 25$ par cerf abattu (seulement dans la partie est de l’île où ils sont le plus abondant). Mais il sera difficile, voire impossible, de concrétiser en totalité une pareille vente.

 

Encore le 16 août, Jos Peters, l’entrepreneur de Québec qui avait travaillé avec son frère Albert à construire la villa (de 1901 à 1905) sous Henri Menier, arrive en visite pour quelques jours à Anticosti avec sa dame. Des liens d’amitié avaient été créés depuis l’édification de la villa, lesquels ont été maintenus au fils des années.

   
   

Martin-Zédé malade

 

Martin-Zédé reçoit le 16 août une lettre de son patron propriétaire de l’île; il lui expédie une réponse illico. Le 18, il travaille avec Malouin et écrit à Gibsone. Les jours qui suivent trouvent le régisseur très souffrant.

 

Une poussée de forte fièvre l’oblige à se rendre, avec les Peters, au village voisin de Baie-Sainte-Claire pour rencontrer le médecin qui y réside. Martin-Zédé se soigne par la suite à la quinine; il y trouve un peu de réconfort, si bien qu’il va même chasser la sauvagine dans la baie Ellis le 20.

 

Mais la maladie surgit de nouveau : le médecin diagnostique une fièvre paludéenne jusque-là latente qu’il aurait contractée en Macédoine pendant son service dans l’armée d’Orient. « Très souffrant l’après-midi », note le malade dans son journal le 21 août.

 

« Les Peters heureusement sont là et me soignent très bien. » (Martin-Zédé, Journal d’Anticosti, le 23 août 1917, BAnQ) Ce couple d’amis ne partira que le 28, après presque deux semaines de séjour.

 

Martin-Zédé semble se rétablir le 25 août. Encore faible cependant, il préfère laisser Malouin présider la traditionnelle réunion du personnel le samedi.

 

Il visite quelques bâtiments de Baie-Ellis, le quai, de même que la ferme Saint-Georges.

   
   

Les castors abondent à Anticosti

 

Il écrit à Gibsone à l’Agence Menier de Québec.

 

Il ordonne aux gardes de l’île de faire sauter vingt-cinq grands barrages de castors nuisibles.

 

La quarantaine de castors introduits dans l’île en 1899 s’y étaient grandement multipliés.

 

C’était avantageux pour la fourrure mais la présence de l’animal engendrait quelques problèmes.

 

« Nous commençâmes aussi le piégeage de castors qui avaient pullulé d’une manière incroyable, occasionnant souvent des inondations recouvrant de grandes étendues de terrain.

 

Nous avions dû faire sauter à la dynamite plusieurs barrages qu’ils avaient faits dans nos rivières et ruisseaux les plus proches et qui coupaient nos routes. » (Martin-Zédé, L’Île ignorée, tome II, ch. XIX, 1912-1913,www.comettant.com )

 

Le commerce des peaux de castor était par ailleurs relativement lucratif. Le 23 février de l’année suivante (1918), Martin-Zédé désireux d’écouler les pelleteries anticostiennes se rendra à une vente de fourrures à la bourse du Commerce de Paris; cinq jours plus tard, il écrira dans son carnet que la vente des « castors éjarrés » a produit la somme de 25 752F !(VoirMartin-Zédé, Journal d’Anticosti, 23 et 28 février 1918, BAnQ)

 

Du reste, l’abondance de la faune locale attirait à Anticosti des éléments indésirables : Georges accueille dans l’île le juge Simard mandé pour s’occuper du cas de braconniers pris sur le fait.

 

Le braconnage touchant principalement les renards avait en effet pris une envergure certaine.

 

Son état de santé amélioré, Martin-Zédé va chasser le 29 et le 30 août avec l’ami Turgeon (lequel est de retour dans l’île depuis trois jours).

 

Vers le même temps lui parvient un télégramme de Gaston dont il rapporte la teneur en quelques mots : « Reçu câble de M. Menier demandant quel prix nous pourrions vendre la fabrication du homard à Québec. »

 

(Martin-Zédé, Journal d’Anticosti, le 29 août 1917, BAnQ)

   
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RECHERCHE SUR LE SITE  

(Exemple: Henri+Menier)



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Livres et documents sur Anticosti

(50) (Nouveau)

Cahiers d'entretiens avec des Anticostiens (1976-1981) par LUC JOBIN, 160 pages

(49) (Nouveau)

Collection Desbiens

 Ces 174 photographies font partie de la collection Desbiens. Ces documents sont présentés pour la première fois grâce à LUC JOBIN.

(47) Le journal LE SOLEIL publie en 1897, 1898 et 1899, et rapportées ici, les actualités, rumeurs et nouvelles qui provenaient de l'île d'Anticosti au début de l'ère Menier.

(46) Actes Notariés - en 1899 Henri Menier achète de 26 habitants anticostiens 28 lots de terrains et habitations dans le but de devenir le seul propriétaire sur l'île.

(45) Anticosti sous Gaston Menier (1913-1926) par Rémy Gilbert. Document inédit de 24 pages par l'auteur du livre «Mon île au Canada», 1895-1913, les Éditions JID.

 

(44) Suite à une demande de Menier pour la concession de lots de grève et de lots à eau profonde à Baie-Ellis, Félix-Gabriel Marchand, premier ministre et Simon-Napoléon Parent, maire de Québec font une visite sur l'île d'Anticosti (voyage raconté par le journaliste du journal Le Soleil, 1898). 4 pages.

 

(43) Gaston, Albert et Henri Menier, leurs yachts en image. référence: Voiles/Gallimard, Les mémoires de la mer, Jack Grout.

 

(42) 1827, naufrage du Harvest Moon au large d'Anticosti. En 1928 le fils d'un naufragé raconte.

 

(41) En 1850 on envisageait de faire de l’île d’Anticosti, une prison. Journal Le «Canadien», le 21 juin 1850

 

(40) Le steamer «Le Merrimac» s'échoua sur l'île d'Anticosti en 1899. Le journal Le soleil raconte l'aventure, liste des passagers et biographie de l'un d'entre eux, un québécois.

 

(39) L'Aberdeen, un steamer de ravitaillement des phares s'échoua en 1899 près du cap Jupiter, Anticosti; un passager raconte.

 

(38) M. Clarke Wallace (1844-1901) membre du parlement canadien était un adversaire de l’île d’Anticosti de M. Menier. LA PATRIE, LE 11 AOÛT 1899

 

(37)  En 1902, l'honorable Charles Marcil, député de Bonaventure livre à un journaliste ses impressions sur Anticosti. M. Marcil est le grand-père de la comédienne Michèle Tisseyre.

 

(36) Bail entre Gaston Menier et la commission du Hâvre de Québec, pour la location de locaux au Bassin Louise de Québec, le 29 décembre 1920, devant notaire.

 

(35) Vente d'Anticosti le 19 juillet 1926 à la Wayagamac Pulp and Paper devant le notaire E.G. Meredith.

 

(34) Exploration Vaureal-Jupiter, Anticosti, entre le 7 et le 28 mars 1901 par Ovila Montreuil ingénieur civil, assistant de Jacquemart, chef du service des travaux.

 

(33) Le Croiseur anglais HMS Pallas s'arrêta à Anticosti en 1900, dont le capitaine était l'Honorable Walter G. Stopford. Article paru dans le Petit Journal Militaire, Maritine, Colonial le 25 septembre 1904.

 

(32) NOTAIRES - 20 actes notariés du temps de Menier

 

(31) L'acte de vente d'Anticosti à Menier le 18 décembre 1895 devant le notaire William Noble Campbell

 

(30) Le testament de Louis-Olivier Gamache le 22 septembre 1851 devant le notaire Jos. Pelchat

 

(29) Rapport du ministre de l'agriculture de la Province de Québec, 1909.
Lauréat de la médaille d'argent et du diplôme de Très-Grand-Mérite:
Alphonse Parent, Baie Ellis, Anticosti.
Index de 57 noms, 16 pages

 

(28) Lettre de Mgr J.C.K. Laflamme à Henri Menier, septembre 1901 

 

(27) Lettre de Joseph Schmitt à Mgr J.C.K Laflamme le 17 juillet 1901

 

(26) Lettre de Joseph Schmitt à Mgr J.C.K. Laflamme le 5 juillet 1901

 

(25) Lettre de Henri Menier à Mgr J.C.K. Laflamme le 5 octobre 1901

 

(24) Permis de séjour du 15 août au 30 septembre 1901 délivré à Monseigneur J.C.K Laflamme par L.O. Comettant.

 

(23) En 1899, 16 journalistes ont visité l'île Anticosti. Voici ce qu'ils ont raconté.

 

(22) Titre en faveur de Louis Jolliet par Jacques Duchesneau, 1680

 

(21) L'île Ignorée, TOME 2, manuscrit de Georges Martin-Zédé achevé en 1938, (archives de l'Université Laval), édité ici pour la première fois avec un index de 303 noms, 42 pages.

 

      L'île Ignorée, TOME 1, par Georges Martin-Zédé, manuscrit de Georges Martin-Zédé achevé en 1938, (archives de l'Université Laval), édité ici pour la première fois avec un index de 114 noms et 24 illustrations, 33 pages.

 

(20) Voir le vidéo, journal LE MONDE

Jerôme Verroust, journaliste français, parle du parcours de guerre de son arrière-grand-père, Fernand Le Bailly sur cet entretien vidéo au journal Le Monde. Fernand Le Bailly a séjourné sur l’île Anticosti à partir de 1896. Il était marié à Simone Lavigne, petite-fille de Oscar Comettant.

 

(19) Monographie de l'île d'Anticosti par le docteur Joseph Schmitt, 1904, 370 pages.

 

(18) À la mémoire de feu Arthur Buies, journal le Soleil, le 28 janvier 1901.

(17) Arthur Buies, journal le Soleil, Lettre à Ernest Pacaud, le 30 septembre 1899.

 

(16) Arthur Buies, journal Le Soleil, Anticosti, le 23 septembre 1899.

 

(15) La date de la mort de Jolliet, 1886, par l'abbé Cyprien Tanguay

 

(14) Projet de perpétuer le souvenir de Jolliet, 1980, par Luc Jobin, article de Monique Duval, Le Soleil.

 

(13) Lettre de Mgr Charles Guay à Mgr Clovis-Kemner Laflamme, 1902

 

(12) Notice sur l’île Anticosti par Jules Despecher (1895), 6 pages

 

(11) Anticosti par Damase Potvin (1879-1964), 6 pages

 

(10) Le journal de Placide Vigneau (1842-1926) 

 

(9) Histoire et légendes d'Anticosti. Jolliet, Gamache, Ferland, Vigneau et les naufrages, 6 pages.

 

(8) Lettre de Fernand Le Bailly à Mgr. Joseph-Clovis K. Laflamme en 1905.

 

(7) Correspondance du Consul de France, M. Kleskowsk.

 

(6) Cahiers-carnets-agendas de Martin-Zédé (1902-1928).

 

(5) Registre de pêche aux saumons (1896-1928) de Henri Menier sur l'île Anticosti.

 

(4) Entrevue avec Luc Jobin, par Lucien Laurin, le 8 avril 1982.

 

(3) Anticosti 1900, C. Baillargé, 14 pages. (Lire sur Ipad)

 

(2) Oui, j'ai aimé... ou la vie d'une femme, Thyra Seillières, 1943, conjointe de Henri Menier, 244 pages. (Lire sur Ipad)

 

(1) Anticosti, esquisse historique et géographique par Nazaire Levasseur, 1897, 40 pages. (Lire sur Ipad)

 

(0) Lettres de l'Ile Anticosti de Mgr Charles Guay, 1902, 312 pages.

Le 30 mars 2011

 

Rajout: 77 partitions musicales de la main de Lucien Comettant alors qu'il était gouverneur de l'Ile Anticosti. Ces documents dormaient dans une boite depuis 100 ans. Il s'agit de pièces musicales de style victorien pour piano (et violon).

 

Plusieurs livres ont été ajoutés dans la bibliothèque dont:

 

(1) La ville de Québec sous le régime français, volume 1, 1930, 549 pages 

     La ville de Québec sous le régime français, volume 2, 1930, 519 pages

 

(2) Zéphirin Paquet, sa famille, sa vie, son oeuvre. Québec, 1927, 380 pages. Notre arrière-grand-mère était la fille de Zéphirin. Il est le fondateur de la Compagnie Paquet de Québec.

 

(3) L'île d'Orléans, livre historique publié en 1928, 505 pages

 

(4) La biographie du docteur Ferdinand Philéas Canac-Marquis écrite par Nazaire LeVasseur, 1925, 276 pages. Ferdinand est le frère de Frédéric Canac-Marquis, notre arrière-grand-père.

 

Nazaire LeVasseur, l'auteur, est le père de Irma LeVasseur, première médecin femme canadienne-française et fondatrice de l'hôpital Ste-Justine. Il avait été l'agent de Henri Menier et de Martin-Zédé à Québec pour l'entreprise Anticosti.

 

Pauline Gill a récemment écrite un roman historique sur Irma LeVasseur et parle dans son livre de Nazaire LeVasseur et de Ferdinand Canac-Marquis, fils de Frédéric Canac-Marquis