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Le recrutement de D’Aigneaux pour l’Agence Menier de Québec

 

Le 13 janvier 1918, Martin-Zédé, profitant à Paris de son congé de convalescence prolongé, rencontre un certain D’Aigneaux, de la maison de fourrures Revillon Frères, afin de lui proposer le remplacement de George Farar Gibsone à la direction de l’Agence Menier de Québec.

 

L’offre semble intéresser l’homme (un citoyen français travaillant à Montréal) car le lendemain, les deux mêmes individus rendent visite à Gaston Menier.

 

Ils dînent ensemble puis travaillent tous trois quelques jours plus tard, certainement à propos des fonctions, des obligations et des avantages rattachés au poste d’agent de Menier dans la capitale provinciale.

 

D’Aigneaux s’y connaît en matière de commerce des fourrures : son occupation au magasin Revillon de Montréal l’y a grandement préparé. Le poste à l’agence lui est offert pour juillet 1918.

 

Le commerce des pelleteries représente par ailleurs un intérêt certain pour Menier qui, le 23 et le 28 février, vend, à la bourse du Commerce de Paris, pour 25 752 francs de castors dont la fourrure est très recherchée.

   
   

McDougall intéressé par le bois anticostien

 

Au mois de mars, c’est le commerce du bois anticostien qui retient l’attention de Menier et de son homme de confiance. Un nommé McDougall (dont le prénom n’est pas mentionné), rencontre Gaston le 2 : il est « question de bois », souligne Martin-Zédé dans son cahier de 1918.

 

La production de billots de bois de l’île intéresse assurément McDougall puisque le 30 mars Martin-Zédé rapporte que l’homme « confère avec moi pour Anticosti ». Idem le lendemain en matinée, de même qu’en après-midi. Du sérieux donc. Mais le régisseur ne laisse rien transpirer du contenu de la réunion.

   
   

Le départ annoncé de George Farar Gibsone

 

En avril, les rencontres entre Gaston Menier et Georges Martin-Zédé se multiplient du 3 jusqu’au 11 : les deux hommes se penchent sur la gérance d’Anticosti.

 

Le 16 du même mois, Georges écrit à l’avocat Gibsone à Québec à propos de sa demande de remplacement volontaire à l’agence; D’Aigneaux accepte de prendre la relève, l’informe-t-il. Martin-Zédé conçoit un regret certain à la suite de la démission de son vieil ami québécois dont il fait un bel éloge dans L’Île ignorée.

 

« Il avait été mon collaborateur dévoué et éclairé depuis 20 ans. C’était grâce à ses conseils et sa capacité personnelle que nous avions réglé l’affaire des squatters (Voir Rémy Gilbert, Mon île au Canada, éd. GID, 2013, p. 126) et toutes celles qui se s’étaient présentées ensuite. Mais devant l’abandon véritable de l’île et de toutes les espérances que nous envisagions et auxquelles il fallait renoncer, il préféra accepter la situation de juge à la Cour de Québec qui lui fut de suite offerte par le gouvernement désireux d’utiliser ses facultés remarquables, et je fus d’accord avec lui qu’il ne pouvait agir autrement. » (Martin-Zédé,L’Île ignorée, tome II, ch. XXI, 1914-1927, www.comettant.com)

   
   

Martin-Zédé toujours en congé de convalescence

 

C’est en avril que devait prendre fin pour Martin-Zédé le congé de convalescence prolongé de six mois le 27 octobre dernier. Or, aucune phrase ne fait allusion à une cessation de cet ordre dans les notes du Journal d’Anticosti et pas davantage dans L’Île ignorée.

 

Pourtant, il est clair que le capitaine d’artillerie n’est pas retourné au service militaire sur le terrain en avril : il continue ses activités civiles à Paris pendant tout ce mois et agit à l’identique en mai.

 

Pourtant, pas le moindre mot n’informe d‘une nouvelle libération de ses obligations militaires. Aucune allusion claire n’est faite à un retour à l’armée dans le carnet de Martin-Zédé. Il avait demandé, le 5 février 1917, à être rayé de l’armée d’Orient pour des raisons de santé. Son souhait aura sans doute été exaucé.

   
   

Une offre d’achat pour Anticosti en 1918

 

Le 2 mai, seconde rencontre depuis mars « pour Anticosti » avec McDougall. Il en ressort le lendemain une visite de Martin-Zédé chez son patron : il lui transmet une alléchante offre de 25 millions de francs (environ 5 millions de dollars) pour l’achat de son île au Canada dont les riches étendues forestières suscitent la convoitise de papetières.

 

Étonnamment, Gaston rejette la proposition, lui qui a pourtant mis l’île en sommeil et manifesté quelques hésitations pour en conserver la propriété après en avoir héritée en 1913.

 

Il maintient devant McDougall, avec fermeté, sa décision de garder Anticosti, lors d’un rendez-vous avec lui le 9 mai.

 

L’homme joue apparemment le rôle d’entremetteur dans l’affaire. Le 10 mai, Martin-Zédé se rend « remettre des papiers » à son patron.

   
   

Les Eudistes trop sévères

 

Le 6 et le 15 mai, visite à Albert Lucas, le supérieur général des Eudiste de l’autorité duquel relève le missionnaire en fonction à Anticosti; Martin-Zédé sollicite son intervention directe « pour qu’une plus grande liberté soit donnée aux habitants » de l’île (Martin-Zédé, Journal d’Anticosti, le 15 mai 1918, BAnQ): l’excès de zèle religieux là-bas brimait apparemment des libertés, chose répandue partout au Québec à l’époque.

   
   

Martin-Zédé au Museum national d’Histoire naturelle à Paris

 

Le 16 mai, le régisseur rend visite à Edmond Perrier, zoologiste, anatomiste et directeur du Museum national d’Histoire naturelle de Paris.

 

Il entretient le savant des essais d’acclimatation animale réalisés à Anticosti; il soulève suffisamment l’intérêt de l’homme pour que celui-ci l’incite à rédiger un mémoire sur les expériences effectuées dans l’île, texte « qu’il fera paraître dans  Le Temps », un périodique scientifique français éditée depuis 1861.

 

Le mois se termine avec les affaires anticostiennes : Georges écrit en effet dans son cahier à la date du 29 mai : « Été travailler avec Gaston Menier », cela quelques jours avant qu’il ne quitte Paris pour Anticosti, un voyage projeté pour le mois à venir.

   
   

Départ de Martin-Zédé pour l’Amérique et son arrivée à Québec en 1918

 

D’ailleurs, le travail se poursuit pendant la première semaine de juin afin de rapidement « régler mon départ pour le Canada », précise-t-il.

 

Si bien que le 7 du mois Martin-Zédé ajoute à ses notes de cahier : « Dîné chez Gaston Menier.

 

Tout réglé avec lui concernant Anticosti. » La préfecture de Police délivre son passeport, lequel est visé par le ministère des Affaires étrangères.

 

Il ne lui reste plus qu’à partir pour Bordeaux, lieu d’embarquement à bord du Chicago le 11, en direction de New York.

 

Il parvient dans la métropole américaine douze jours plus tard puis arrive à Québec le 26 juin. Le lendemain, régisseur y rencontre D’Aigneaux pour lui signifier qu’il entrera en fonction à l’Agence Menier le 1er juillet, comme précédemment convenu, en remplacement de l’avocat Gibsone.

 

Le directeur du service forestier, Eshbaugh, se trouve lui aussi à Québec; il part avec sa famille pour Anticosti le 27.

   
   

Martin-Zédé veut empêcher une invasion allemande à Anticosti

 

Georges appréhende toujours fortement une possible invasion d’Anticosti par les Allemands, au point que le 29 juin 1918, il se rend expressément à La Malbaie sur le navire de croisière Saguenay, question d’y rencontrer le Premier ministre du Québec, Lomer Gouin, alors en villégiature dans ce village.

 

Il lui expose ses craintes, en avise également le lieutenant-gouverneur du Québec aussi présent dans le village, lequel promet de communiquer ses inquiétudes sur l’imminence du danger au gouverneur général du Canada.

   
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RECHERCHE SUR LE SITE  

(Exemple: Henri+Menier)



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Livres et documents sur Anticosti

(50) (Nouveau)

Cahiers d'entretiens avec des Anticostiens (1976-1981) par LUC JOBIN, 160 pages

(49) (Nouveau)

Collection Desbiens

 Ces 174 photographies font partie de la collection Desbiens. Ces documents sont présentés pour la première fois grâce à LUC JOBIN.

(47) Le journal LE SOLEIL publie en 1897, 1898 et 1899, et rapportées ici, les actualités, rumeurs et nouvelles qui provenaient de l'île d'Anticosti au début de l'ère Menier.

(46) Actes Notariés - en 1899 Henri Menier achète de 26 habitants anticostiens 28 lots de terrains et habitations dans le but de devenir le seul propriétaire sur l'île.

(45) Anticosti sous Gaston Menier (1913-1926) par Rémy Gilbert. Document inédit de 24 pages par l'auteur du livre «Mon île au Canada», 1895-1913, les Éditions JID.

 

(44) Suite à une demande de Menier pour la concession de lots de grève et de lots à eau profonde à Baie-Ellis, Félix-Gabriel Marchand, premier ministre et Simon-Napoléon Parent, maire de Québec font une visite sur l'île d'Anticosti (voyage raconté par le journaliste du journal Le Soleil, 1898). 4 pages.

 

(43) Gaston, Albert et Henri Menier, leurs yachts en image. référence: Voiles/Gallimard, Les mémoires de la mer, Jack Grout.

 

(42) 1827, naufrage du Harvest Moon au large d'Anticosti. En 1928 le fils d'un naufragé raconte.

 

(41) En 1850 on envisageait de faire de l’île d’Anticosti, une prison. Journal Le «Canadien», le 21 juin 1850

 

(40) Le steamer «Le Merrimac» s'échoua sur l'île d'Anticosti en 1899. Le journal Le soleil raconte l'aventure, liste des passagers et biographie de l'un d'entre eux, un québécois.

 

(39) L'Aberdeen, un steamer de ravitaillement des phares s'échoua en 1899 près du cap Jupiter, Anticosti; un passager raconte.

 

(38) M. Clarke Wallace (1844-1901) membre du parlement canadien était un adversaire de l’île d’Anticosti de M. Menier. LA PATRIE, LE 11 AOÛT 1899

 

(37)  En 1902, l'honorable Charles Marcil, député de Bonaventure livre à un journaliste ses impressions sur Anticosti. M. Marcil est le grand-père de la comédienne Michèle Tisseyre.

 

(36) Bail entre Gaston Menier et la commission du Hâvre de Québec, pour la location de locaux au Bassin Louise de Québec, le 29 décembre 1920, devant notaire.

 

(35) Vente d'Anticosti le 19 juillet 1926 à la Wayagamac Pulp and Paper devant le notaire E.G. Meredith.

 

(34) Exploration Vaureal-Jupiter, Anticosti, entre le 7 et le 28 mars 1901 par Ovila Montreuil ingénieur civil, assistant de Jacquemart, chef du service des travaux.

 

(33) Le Croiseur anglais HMS Pallas s'arrêta à Anticosti en 1900, dont le capitaine était l'Honorable Walter G. Stopford. Article paru dans le Petit Journal Militaire, Maritine, Colonial le 25 septembre 1904.

 

(32) NOTAIRES - 20 actes notariés du temps de Menier

 

(31) L'acte de vente d'Anticosti à Menier le 18 décembre 1895 devant le notaire William Noble Campbell

 

(30) Le testament de Louis-Olivier Gamache le 22 septembre 1851 devant le notaire Jos. Pelchat

 

(29) Rapport du ministre de l'agriculture de la Province de Québec, 1909.
Lauréat de la médaille d'argent et du diplôme de Très-Grand-Mérite:
Alphonse Parent, Baie Ellis, Anticosti.
Index de 57 noms, 16 pages

 

(28) Lettre de Mgr J.C.K. Laflamme à Henri Menier, septembre 1901 

 

(27) Lettre de Joseph Schmitt à Mgr J.C.K Laflamme le 17 juillet 1901

 

(26) Lettre de Joseph Schmitt à Mgr J.C.K. Laflamme le 5 juillet 1901

 

(25) Lettre de Henri Menier à Mgr J.C.K. Laflamme le 5 octobre 1901

 

(24) Permis de séjour du 15 août au 30 septembre 1901 délivré à Monseigneur J.C.K Laflamme par L.O. Comettant.

 

(23) En 1899, 16 journalistes ont visité l'île Anticosti. Voici ce qu'ils ont raconté.

 

(22) Titre en faveur de Louis Jolliet par Jacques Duchesneau, 1680

 

(21) L'île Ignorée, TOME 2, manuscrit de Georges Martin-Zédé achevé en 1938, (archives de l'Université Laval), édité ici pour la première fois avec un index de 303 noms, 42 pages.

 

      L'île Ignorée, TOME 1, par Georges Martin-Zédé, manuscrit de Georges Martin-Zédé achevé en 1938, (archives de l'Université Laval), édité ici pour la première fois avec un index de 114 noms et 24 illustrations, 33 pages.

 

(20) Voir le vidéo, journal LE MONDE

Jerôme Verroust, journaliste français, parle du parcours de guerre de son arrière-grand-père, Fernand Le Bailly sur cet entretien vidéo au journal Le Monde. Fernand Le Bailly a séjourné sur l’île Anticosti à partir de 1896. Il était marié à Simone Lavigne, petite-fille de Oscar Comettant.

 

(19) Monographie de l'île d'Anticosti par le docteur Joseph Schmitt, 1904, 370 pages.

 

(18) À la mémoire de feu Arthur Buies, journal le Soleil, le 28 janvier 1901.

(17) Arthur Buies, journal le Soleil, Lettre à Ernest Pacaud, le 30 septembre 1899.

 

(16) Arthur Buies, journal Le Soleil, Anticosti, le 23 septembre 1899.

 

(15) La date de la mort de Jolliet, 1886, par l'abbé Cyprien Tanguay

 

(14) Projet de perpétuer le souvenir de Jolliet, 1980, par Luc Jobin, article de Monique Duval, Le Soleil.

 

(13) Lettre de Mgr Charles Guay à Mgr Clovis-Kemner Laflamme, 1902

 

(12) Notice sur l’île Anticosti par Jules Despecher (1895), 6 pages

 

(11) Anticosti par Damase Potvin (1879-1964), 6 pages

 

(10) Le journal de Placide Vigneau (1842-1926) 

 

(9) Histoire et légendes d'Anticosti. Jolliet, Gamache, Ferland, Vigneau et les naufrages, 6 pages.

 

(8) Lettre de Fernand Le Bailly à Mgr. Joseph-Clovis K. Laflamme en 1905.

 

(7) Correspondance du Consul de France, M. Kleskowsk.

 

(6) Cahiers-carnets-agendas de Martin-Zédé (1902-1928).

 

(5) Registre de pêche aux saumons (1896-1928) de Henri Menier sur l'île Anticosti.

 

(4) Entrevue avec Luc Jobin, par Lucien Laurin, le 8 avril 1982.

 

(3) Anticosti 1900, C. Baillargé, 14 pages. (Lire sur Ipad)

 

(2) Oui, j'ai aimé... ou la vie d'une femme, Thyra Seillières, 1943, conjointe de Henri Menier, 244 pages. (Lire sur Ipad)

 

(1) Anticosti, esquisse historique et géographique par Nazaire Levasseur, 1897, 40 pages. (Lire sur Ipad)

 

(0) Lettres de l'Ile Anticosti de Mgr Charles Guay, 1902, 312 pages.

Le 30 mars 2011

 

Rajout: 77 partitions musicales de la main de Lucien Comettant alors qu'il était gouverneur de l'Ile Anticosti. Ces documents dormaient dans une boite depuis 100 ans. Il s'agit de pièces musicales de style victorien pour piano (et violon).

 

Plusieurs livres ont été ajoutés dans la bibliothèque dont:

 

(1) La ville de Québec sous le régime français, volume 1, 1930, 549 pages 

     La ville de Québec sous le régime français, volume 2, 1930, 519 pages

 

(2) Zéphirin Paquet, sa famille, sa vie, son oeuvre. Québec, 1927, 380 pages. Notre arrière-grand-mère était la fille de Zéphirin. Il est le fondateur de la Compagnie Paquet de Québec.

 

(3) L'île d'Orléans, livre historique publié en 1928, 505 pages

 

(4) La biographie du docteur Ferdinand Philéas Canac-Marquis écrite par Nazaire LeVasseur, 1925, 276 pages. Ferdinand est le frère de Frédéric Canac-Marquis, notre arrière-grand-père.

 

Nazaire LeVasseur, l'auteur, est le père de Irma LeVasseur, première médecin femme canadienne-française et fondatrice de l'hôpital Ste-Justine. Il avait été l'agent de Henri Menier et de Martin-Zédé à Québec pour l'entreprise Anticosti.

 

Pauline Gill a récemment écrite un roman historique sur Irma LeVasseur et parle dans son livre de Nazaire LeVasseur et de Ferdinand Canac-Marquis, fils de Frédéric Canac-Marquis