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Le projet d’une turbine

 

La première semaine d’août passe avec son lot de travaux habituels, de correspondance et de réunions des gestionnaires locaux.

 

Il est notamment question d’installer une turbine capable de produire suffisamment d’électricité pour assurer le fonctionnement d’une petite scierie et des pompes pendant les deux tiers d’une année.

   
   

Un diplomate français en visite

 

Le 8 août, ce sont les funérailles de Servestre, le responsable des magasins, mort deux jours plus tôt après un service de vingt-deux ans dans l’île.

 

Le régisseur assiste à la cérémonie. Jules Blondel, secrétaire à l’ambassade de France à Washington et ami personnel de Martin-Zédé, arrive l’après-midi à bord du Savoy, une visite annoncée dont la durée s’étalera sur treize jours.

 

Le régisseur prévoit lui faire voir les installations de l’île et l’amener à un voyage de pêche à la Jupiter, un événement toujours considéré par l’hôte comme un privilège réservé à des proches et à des invités de marque.

   
   

Travaux de construction à La Loutre

 

Le 11 août, un certain Davis fait des offres d’achat pour du matériel du service forestier offert à la vente à la toute fin de juillet dernier.

 

Le 13, le navire l’Alpha transporte sur un rivage de la rivière à La Loutre le bois nécessaire à l’aménagement de la maison du gardien et d’un pavillon pour touristes à son embouchure, une tâche confiée au travail efficace de Tancrède Girard et de son équipe.

   
   

À la Jupiter

 

Martin-Zédé part en excursion de pêche à la Jupiter le 18, à bord de l’Alcyon avec son ami Blondel. Contraint par un vent très violent du NE, le bateau trouve abri jusqu’au lendemain à la rivière Sainte-Marie.

 

Martin-Zédé songe à y faire ériger l’année prochaine une maison à des fins touristiques.

 

De passage à La Loutre, le navire arrête prendre Tancrède Girard pour l’amener à la Jupiter où une maison est à construire et des travaux sont à terminer.

 

Dès le 21, Blondel, probablement pressé par le temps ou peu porté sur la pêche (il n’y consacre que trois jours), profite du passage du bateau d’Eshbaugh pour se faire conduire à Gaspé et regagner les centres urbains par la voie ferrée.

 

Si peu de temps fut consacré à la pêche, le séjour de l’ami à Anticosti se sera néanmoins prolongé sur presque deux semaines.

 

Martin-Zédé note un détail intéressant le 22, avant de quitter la Jupiter : «  Un ours est venu la nuit renverser les barils d’huile de loup-marin ». L’ours, malgré la baisse constante de sa population due, notamment, à la chasse intensive dont il fit l’objet, est encore bien présent à Anticosti en 1918.

 

L’abondance du cerf de Virginie aurait aussi joué dans la disparition progressive de l’ursidé anticostien en raréfiant la partie végétale de son alimentation.

 

Retour à Baie-Ellis sur l’Alcyon le 23 août. Le lendemain, un samedi, le régisseur tient l’habituelle réunion du personnel et confirme qu’une offre a été faite pour la location de l’Alpha dont la vente possible avait été envisagée dès 1914.

   
   

Des fermetures à Baie-Sainte-Claire

 

Pendant la dernière semaine du mois d’août, trois établissements sont fermés jusqu’au printemps suivant sur l’ordre de Martin-Zédé : l’hôpital ainsi que le magasin de Ste-Claire le 26, puis la boulangerie le 28.

 

Ce village, en 1918, comptait encore 56% de la population de l’île mais se vidait peu à peu au profit de Baie-Ellis (Port-Menier); conséquemment, ce chiffre procentuel diminuait d’autant et le village perdait toujours davantage de son importance.

 

Il n’y aura désormais plus de voiture du commissionnaire qui faisait le service quotidien entre ces deux villages distants d’environ 13 kilomètres. Le médecin et sa pharmacie seront logés à Baie-Ellis, dans une des maisons du personnel de l’administration.

   
   

Ordre de remettre toutes les armes à feu

 

Dès l’acquisition d’Anticosti en 1896, Henri Menier s’empressa d’interdire rigoureusement la possession des armes à feu pour tous les résidants. L’ordre fut respecté tout le temps que le chocolatier vécut.

 

Avec l’arrivée de la Grande Guerre en 1914 et l’absence subséquente du régisseur Martin-Zédé dans l’île pendant presque trois ans (1914-1917), il y eut laxisme dans l’application stricte de ce règlement; et idem (faut-il conséquemment penser) avec le règlement qui interdisait toute chasse tant aux habitants qu’aux travailleurs saisonniers.

 

Si bien que le 26 août, ordre formel est donné à tous de remettre leurs fusils : « Tout homme qui aura à l’avenir une arme à feu sera renvoyé sans rémission. » (Martin-Zédé, Journal d’Anticosti, le 26 août 1918, BAnQ)

 

Août se termine avec de nouvelles manifestations de maladie chez le régisseur : il se plaint de violents maux « aux reins » et à la tête qui l’indisposent grandement, au point de l’empêcher de se rendre à la rivière Galiote avec Tancrède Girard y explorer les lieux en vue d’y construire un bungalow pour touristes. Il demeure alité toute la journée du 1er septembre, écrit-il.

   
   

Chargement du « vieux fer » du service forestier

 

« Nous allons fermer le moulin de suite », écrit Martin-Zédé dans une lettre à son patron parisien le 1er septembre 1918. Le dernier bateau venu chercher le bois au quai emportera en plus de sa cargaison un « certain lot de vieux fer qui sera vendu au cours. »

   
   

Malade, Martin-Zédé quitte Anticosti le 12 septembre 1918

 

Un dernier bateau de bois pour la saison, le Haddington, est en chargement au quai le 12. Georges rédige une lettre à Gaston Menier avec l’intention de l’informer des évènements estivaux survenus dans son île.

 

Le responsable des pêcheries, Doggett, évidemment intéressé par son emploi, vient lui proposer une réorganisation générale de la pêche à Anticosti, question de tenter de relancer un tant soit peu l’industrie.

 

Georges Martin-Zédé est cependant peu disposé à se pencher dans l’immédiat sur la question : il ne se sent pas bien et, de fait, la maladie se prolonge toute la première semaine de septembre.

 

Le régisseur « souffre beaucoup des articulations, des reins et de la tête », maux auxquels s’ajoute un bruit dans les oreilles qui l’assourdit; en plus, un vertige l’empêche de se tenir debout.

 

Néanmoins, il décide de quitter Anticosti le 12 septembre, afin de se faire soigner à Québec où il arrive le 14, après le passage d’une tempête qui avait quelque peu retardé un départ fixé plus tôt.

   
   

Son rétablissement à Québec

 

Remis sur pied le 16 après avoir vu un médecin dans la capitale, Georges, encore fragile, parvient néanmoins à entretenir quelques rapports sociaux dans son cercle habituel de relations; il « travaille même toute la journée au bureau 29, rue Saint-Pierre », derrière la maison Fornel (un local tout récemment loué par D’Aigneaux), une occupation qu’il poursuit au quotidien jusqu’au 22, jour où il écrit dans son cahier : « Je vais mieux, ma surdité se passe. »

 

Il s’accorde deux brefs jours de repos dans des Laurentides, au camp de l’ami politicien Turgeon.

   
   

En France – Fin de la Grande Guerre

 

Martin-Zédé revient à Québec le 26 septembre d’où il part immédiatement à destination de New York. Arrivé le 28, il s’embarque pour l’Europe le 1er octobre. Il est en France le 10 et à Paris le lendemain.

 

Là-bas, pendant les trois derniers mois de l’année, Martin-Zédé visite Gaston Menier à quelques reprises au sujet d’Anticosti comme presqu’à chacune de leurs rencontres.

 

Son secrétaire, Fournier, retourne au Canada le 23 octobre, ses services n’étant plus requis pour cette année.

 

Puis survient l’armistice qui met fin, sur le terrain, à la Première Guerre mondiale le 11 novembre 1918.  

   
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RECHERCHE SUR LE SITE  

(Exemple: Henri+Menier)



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Livres et documents sur Anticosti

(50) (Nouveau)

Cahiers d'entretiens avec des Anticostiens (1976-1981) par LUC JOBIN, 160 pages

(49) (Nouveau)

Collection Desbiens

 Ces 174 photographies font partie de la collection Desbiens. Ces documents sont présentés pour la première fois grâce à LUC JOBIN.

(47) Le journal LE SOLEIL publie en 1897, 1898 et 1899, et rapportées ici, les actualités, rumeurs et nouvelles qui provenaient de l'île d'Anticosti au début de l'ère Menier.

(46) Actes Notariés - en 1899 Henri Menier achète de 26 habitants anticostiens 28 lots de terrains et habitations dans le but de devenir le seul propriétaire sur l'île.

(45) Anticosti sous Gaston Menier (1913-1926) par Rémy Gilbert. Document inédit de 24 pages par l'auteur du livre «Mon île au Canada», 1895-1913, les Éditions JID.

 

(44) Suite à une demande de Menier pour la concession de lots de grève et de lots à eau profonde à Baie-Ellis, Félix-Gabriel Marchand, premier ministre et Simon-Napoléon Parent, maire de Québec font une visite sur l'île d'Anticosti (voyage raconté par le journaliste du journal Le Soleil, 1898). 4 pages.

 

(43) Gaston, Albert et Henri Menier, leurs yachts en image. référence: Voiles/Gallimard, Les mémoires de la mer, Jack Grout.

 

(42) 1827, naufrage du Harvest Moon au large d'Anticosti. En 1928 le fils d'un naufragé raconte.

 

(41) En 1850 on envisageait de faire de l’île d’Anticosti, une prison. Journal Le «Canadien», le 21 juin 1850

 

(40) Le steamer «Le Merrimac» s'échoua sur l'île d'Anticosti en 1899. Le journal Le soleil raconte l'aventure, liste des passagers et biographie de l'un d'entre eux, un québécois.

 

(39) L'Aberdeen, un steamer de ravitaillement des phares s'échoua en 1899 près du cap Jupiter, Anticosti; un passager raconte.

 

(38) M. Clarke Wallace (1844-1901) membre du parlement canadien était un adversaire de l’île d’Anticosti de M. Menier. LA PATRIE, LE 11 AOÛT 1899

 

(37)  En 1902, l'honorable Charles Marcil, député de Bonaventure livre à un journaliste ses impressions sur Anticosti. M. Marcil est le grand-père de la comédienne Michèle Tisseyre.

 

(36) Bail entre Gaston Menier et la commission du Hâvre de Québec, pour la location de locaux au Bassin Louise de Québec, le 29 décembre 1920, devant notaire.

 

(35) Vente d'Anticosti le 19 juillet 1926 à la Wayagamac Pulp and Paper devant le notaire E.G. Meredith.

 

(34) Exploration Vaureal-Jupiter, Anticosti, entre le 7 et le 28 mars 1901 par Ovila Montreuil ingénieur civil, assistant de Jacquemart, chef du service des travaux.

 

(33) Le Croiseur anglais HMS Pallas s'arrêta à Anticosti en 1900, dont le capitaine était l'Honorable Walter G. Stopford. Article paru dans le Petit Journal Militaire, Maritine, Colonial le 25 septembre 1904.

 

(32) NOTAIRES - 20 actes notariés du temps de Menier

 

(31) L'acte de vente d'Anticosti à Menier le 18 décembre 1895 devant le notaire William Noble Campbell

 

(30) Le testament de Louis-Olivier Gamache le 22 septembre 1851 devant le notaire Jos. Pelchat

 

(29) Rapport du ministre de l'agriculture de la Province de Québec, 1909.
Lauréat de la médaille d'argent et du diplôme de Très-Grand-Mérite:
Alphonse Parent, Baie Ellis, Anticosti.
Index de 57 noms, 16 pages

 

(28) Lettre de Mgr J.C.K. Laflamme à Henri Menier, septembre 1901 

 

(27) Lettre de Joseph Schmitt à Mgr J.C.K Laflamme le 17 juillet 1901

 

(26) Lettre de Joseph Schmitt à Mgr J.C.K. Laflamme le 5 juillet 1901

 

(25) Lettre de Henri Menier à Mgr J.C.K. Laflamme le 5 octobre 1901

 

(24) Permis de séjour du 15 août au 30 septembre 1901 délivré à Monseigneur J.C.K Laflamme par L.O. Comettant.

 

(23) En 1899, 16 journalistes ont visité l'île Anticosti. Voici ce qu'ils ont raconté.

 

(22) Titre en faveur de Louis Jolliet par Jacques Duchesneau, 1680

 

(21) L'île Ignorée, TOME 2, manuscrit de Georges Martin-Zédé achevé en 1938, (archives de l'Université Laval), édité ici pour la première fois avec un index de 303 noms, 42 pages.

 

      L'île Ignorée, TOME 1, par Georges Martin-Zédé, manuscrit de Georges Martin-Zédé achevé en 1938, (archives de l'Université Laval), édité ici pour la première fois avec un index de 114 noms et 24 illustrations, 33 pages.

 

(20) Voir le vidéo, journal LE MONDE

Jerôme Verroust, journaliste français, parle du parcours de guerre de son arrière-grand-père, Fernand Le Bailly sur cet entretien vidéo au journal Le Monde. Fernand Le Bailly a séjourné sur l’île Anticosti à partir de 1896. Il était marié à Simone Lavigne, petite-fille de Oscar Comettant.

 

(19) Monographie de l'île d'Anticosti par le docteur Joseph Schmitt, 1904, 370 pages.

 

(18) À la mémoire de feu Arthur Buies, journal le Soleil, le 28 janvier 1901.

(17) Arthur Buies, journal le Soleil, Lettre à Ernest Pacaud, le 30 septembre 1899.

 

(16) Arthur Buies, journal Le Soleil, Anticosti, le 23 septembre 1899.

 

(15) La date de la mort de Jolliet, 1886, par l'abbé Cyprien Tanguay

 

(14) Projet de perpétuer le souvenir de Jolliet, 1980, par Luc Jobin, article de Monique Duval, Le Soleil.

 

(13) Lettre de Mgr Charles Guay à Mgr Clovis-Kemner Laflamme, 1902

 

(12) Notice sur l’île Anticosti par Jules Despecher (1895), 6 pages

 

(11) Anticosti par Damase Potvin (1879-1964), 6 pages

 

(10) Le journal de Placide Vigneau (1842-1926) 

 

(9) Histoire et légendes d'Anticosti. Jolliet, Gamache, Ferland, Vigneau et les naufrages, 6 pages.

 

(8) Lettre de Fernand Le Bailly à Mgr. Joseph-Clovis K. Laflamme en 1905.

 

(7) Correspondance du Consul de France, M. Kleskowsk.

 

(6) Cahiers-carnets-agendas de Martin-Zédé (1902-1928).

 

(5) Registre de pêche aux saumons (1896-1928) de Henri Menier sur l'île Anticosti.

 

(4) Entrevue avec Luc Jobin, par Lucien Laurin, le 8 avril 1982.

 

(3) Anticosti 1900, C. Baillargé, 14 pages. (Lire sur Ipad)

 

(2) Oui, j'ai aimé... ou la vie d'une femme, Thyra Seillières, 1943, conjointe de Henri Menier, 244 pages. (Lire sur Ipad)

 

(1) Anticosti, esquisse historique et géographique par Nazaire Levasseur, 1897, 40 pages. (Lire sur Ipad)

 

(0) Lettres de l'Ile Anticosti de Mgr Charles Guay, 1902, 312 pages.

Le 30 mars 2011

 

Rajout: 77 partitions musicales de la main de Lucien Comettant alors qu'il était gouverneur de l'Ile Anticosti. Ces documents dormaient dans une boite depuis 100 ans. Il s'agit de pièces musicales de style victorien pour piano (et violon).

 

Plusieurs livres ont été ajoutés dans la bibliothèque dont:

 

(1) La ville de Québec sous le régime français, volume 1, 1930, 549 pages 

     La ville de Québec sous le régime français, volume 2, 1930, 519 pages

 

(2) Zéphirin Paquet, sa famille, sa vie, son oeuvre. Québec, 1927, 380 pages. Notre arrière-grand-mère était la fille de Zéphirin. Il est le fondateur de la Compagnie Paquet de Québec.

 

(3) L'île d'Orléans, livre historique publié en 1928, 505 pages

 

(4) La biographie du docteur Ferdinand Philéas Canac-Marquis écrite par Nazaire LeVasseur, 1925, 276 pages. Ferdinand est le frère de Frédéric Canac-Marquis, notre arrière-grand-père.

 

Nazaire LeVasseur, l'auteur, est le père de Irma LeVasseur, première médecin femme canadienne-française et fondatrice de l'hôpital Ste-Justine. Il avait été l'agent de Henri Menier et de Martin-Zédé à Québec pour l'entreprise Anticosti.

 

Pauline Gill a récemment écrite un roman historique sur Irma LeVasseur et parle dans son livre de Nazaire LeVasseur et de Ferdinand Canac-Marquis, fils de Frédéric Canac-Marquis