Camps et gardiens | |||||||||||||||||||||||||||
M. Jos Lejeune me raconte que, comme préposé au magasin, il faisait parvenir les provisions aux différents camps sur les rivières du tour de l'île. Il énumère les camps et gardiens suivants :
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Garde-chasses | |||||||||||||||||||||||||||
Les gardes-chasse autour de l'île en 1926-1927 étaient,
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Bradley | |||||||||||||||||||||||||||
Il me raconte que, lorsque M. Bradley quitta l'île vers 1918-1920, il vint rendre visite à Mme Élisa Lejeune et à son fils Joseph. M. Joseph était demeuré chez Bradley en 1900, durant l'hiver, au moment de son retour à l'île après son mariage. Bradley était devenu un solitaire.
(Cette information est fausse : Bradley est décédé sur l'île, au phare de la Pointe Sud, le 19 décembre 1918). |
Vézina, policier | |||||||||||||||||||||||||||
Le policier Vézina a perdu son emploi parce que sa femme, originaire de Havre-Saint-Pierre, informait son frère sur les allées et venues des bateaux des gardes-chasse, afin d'éviter la capture de ce dernier qui venait braconner sur l'île.
M. Vézina devint « police » à la résidence Kent (Kent House). |
Policiers | |||||||||||||||||||||||||||
Après le départ de Vézina, vers 1926, quatre policiers le remplacent à cause de la reprise des coupes. Il s'agit de Salsman, Hagen, Jackman et Bolten. Un des quatre quitte son poste et est remplacé par Léger Noël.
Ces quatre policiers sont en devoir de 1926 à 1929.
Au moment de l'arrêt des opérations forestières en 1929, seul Léger Noël demeurera en charge de la surveillance et de la sécurité de l'île.
Il sera le gendarme de l'île jusqu'à 1947.
Il surveillait surtout les allées et venues « au bout du quai ». |
Rivière Saumon | |||||||||||||||||||||||||||
Rivière Saumon : en 1925, Martin-Zédé y amène, pour lui cuisiner ses repas et le servir, Mme Élisa Lejeune et son petit-fils, Joseph Lejeune. Martin-Zédé y séjournait quelques semaines pour la pêche. |
Happy Fraser | |||||||||||||||||||||||||||
Il avait un frère qui travaillait à l'entrepôt. Sa mère a également séjourné sur l'île. Ils arrivèrent en 1926 pour quitter vers 1929, à la fin de l'exploitation forestière. |
Avion | |||||||||||||||||||||||||||
Avion : Jos me dit que le pilote de l'avion de surveillance de l'île en 1926 était un nommé Wright. |
Bateau Bel Free | |||||||||||||||||||||||||||
« Bel Free » : au cours de la période d'exploitation forestière, de 1926 à 1929, un bateau suédois, le Bel Free, était utilisé pour le transport du bois de pulpe en javelles (bundles).
Le chargement des javelles avait lieu « autour de l'île », c'est-à-dire au Cap Caron, à la rivière Canard et à la Becsie.
Le chargement se faisait en mer et non à Port-Menier. Les javelles étaient remorquées jusqu'au bateau par un « tug », puis chargées avec des grues à bord du navire.
À Port-Menier, on ne chargeait que le bois « loose », qui arrivait en raft de la Canard ou de la Becsie, ou encore arrivait par train jusqu'à la Baie Ellis. |
Vente de chevaux 1929 | |||||||||||||||||||||||||||
En 1929, on vendait les chevaux qui avaient travaillé aux opérations forestières; l’agent Noël s'occupait de la vente et on l’entendit tenir les propos suivants à un acheteur de chevaux (il était originaire des Îles-de-la-Madeleine):
« Vous êtes venu pour acheter un chevaux ! Des chevals, y en a pas. »
Il habite Sainte-Marguerite, près de Clarke City (Sept-Îles). À cet endroit habite également Francis Rogers, fils de Jos. |
Exploitation forestière | |||||||||||||||||||||||||||
Il se rappelle qu'il y avait au moins quatre Grands Jobbers (contracteurs forestiers principaux) de 1926 à 1929.
Il s'agit de:
Chaque Grand Jobber avait des sous-jobbers (des sous-contractants).
Chaque jobber avait un « portageur » qui transportait nourriture et équipement pour les animaux et les humains. |
Arrivée des bûcherons 1926 | |||||||||||||||||||||||||||
D'après M. Jos Lejeune fils, l'arrivée des bûcherons en 1926 fut pire que celle de 1946 parce qu'on n'avait rien préparé pour les recevoir.
Il n'y avait aucun camp de construit. On transforma le haut du Club en immense dortoir où s'entassèrent tous les arrivants. On construisit ensuite le bloc appartements. |
Payer en nature | |||||||||||||||||||||||||||
Les Grands Jobbers demeuraient dans le village et les sous-jobbers, dans des camps en forêt. Le Grand jobber Gagnon, originaire du lac Saint-Jean, avait plusieurs sous-jobbers qui travaillaient pour lui.
Lorsque l'un d’eux avait connu un mauvais hiver et qu'il n'avait pas assez coupé de bois pour payer ses dettes (nourriture, etc.), Gagnon exigeait le paiement de la dette « en nature », par la femme de son sous-jobbers.
Devenu trop vieux, il ne faisait que regarder la femme et disait : « Tordieu que c’est beau », puis « clairait » la dette.
Le « colleur » à qui on « demandait du bois » (le jobber demandait au mesureur d'amplifier la quantité de bois coupé) recevait en paiement une fille pour son plaisir. Ces pratiques étaient courantes de 1926 à 1929. |
Fêtes | |||||||||||||||||||||||||||
Il y avait deux fêtes payées dans le temps de Menier. Ces deux fêtes avaient une durée d'une journée chacune et on assistait aux olympiades; il s'agissait d'activités sportives diverses. Il y avait le 24 juin, la Saint Jean-Baptiste, et le 24 juillet, la prise de la Bastille.
À l'époque de la Consol, il y avait une fête payée qui avait lieu à une date non fixée au cours de l'été.
Cette fête avait pour nom « Anticosti Day ». Elle était organisée par Wilcox et avait lieu tous les ans durant son règne.
Il y avait parfois un avion qui faisait des acrobaties de toutes sortes dans le ciel de Port-Menier, de nombreux jeux, des kiosques installés tout le tour du Carré français, un concours de sciage, etc. |
Famille Poitras | |||||||||||||||||||||||||||
La famille Poitras : le père et ses deux fils avaient l'habitude de passer l'hiver au centre de l'île pour y braconner.
Ils furent arrêtés un hiver, grâce à la patrouille par avion, et amenés à Port-Menier. Ils furent engagés comme gardes-chasse. |
Lorenzo Cyr | |||||||||||||||||||||||||||
Lorenzo Cyr : originaire du Havre, il était électricien (turbine). |
Clarence Bowes | |||||||||||||||||||||||||||
Télégraphiste (pour la Marconi) à l'emploi du gouvernement fédéral. Il se noie à l’Anse-aux-fraises vers 1949 au moment d’un pique-nique avec sa famille.
Sa femme avait insisté pour qu'il vienne en aide à sa fille qui se baignait dans l'anse.
Il fut happé par le courant et on ne retrouva jamais son corps. |
Brodrick | |||||||||||||||||||||||||||
Télégraphiste (Marconi) à l'emploi du gouvernement fédéral.
C'est lui qui envoya un télégramme à la Gendarmerie royale du Canada pour les informer des activités de contrebande sur l'île; il dénonça André James.
M. James faisait effectivement beaucoup de contrebande, mais n'exigeait jamais le paiement de la marchandise lorsqu'on venait la chercher.
Il disait : « tu me paieras plus tard », ce que l'acheteur ne manquait pas de faire à la prochaine occasion.
Comme le dimanche, par exemple, après la messe. M. James, en recevant le paiement, disait toujours au client : « T’es un blood ! » |
Population '30 | |||||||||||||||||||||||||||
Durant la crise des années 30, il y avait 104 familles sur l'île. |
Martin-Zédé, mariage | |||||||||||||||||||||||||||
D'après M. Lejeune, Martin-Zédé avait 60 ans lorsqu'il se maria.
Il a vu des lettres adressées à « Mme Georges Martin-Zédé » sur le bureau de la bibliothèque du Château.
C'était en 1921, 1922 ou 1923. Sa femme n'est jamais venue à l'île. |
Noël | |||||||||||||||||||||||||||
Il y avait deux familles, arrivées avec les jobbers en 1926, portant le nom de Noël , qui demeuraient sur l'île en 1929.
Il s'agit de celles de Léger Noël et de William Noël. Ce dernier habite toujours sur l'île. |
Compagnies | |||||||||||||||||||||||||||
En 1926, trois compagnies œuvraient sur l'île :
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