Jean Poulin
Jean Poulin | |||||||||||||||||||||||||||
Il a commencé à travailler pour Henri Menier à l'âge de 13 ans : il était employé de ferme. À l'âge de 28 ans jusqu'à ses 74 ans, il a été garde-chasse et pêche autour de l'île.
Né à l’Anse-aux-fraises, il raconte que son père marchait été comme hiver de son village jusqu'à Baie-Sainte-Claire pour travailler à la ferme.
Souvent, il retournait chez lui en poussant une brouette contenant un baril de farine. Il a terminé ses jours comme coordonnier à Port-Menier. |
Anse-aux-Fraises | |||||||||||||||||||||||||||
En 1919, il ne restait que deux familles à l’Anse-aux-fraises : celle de M. Francis Boudreault et celle de Gustave Poulin (son père) ; il y en avait une dizaine en 1910. |
Ashbaugh - voleur | |||||||||||||||||||||||||||
Ashbaugh volait l'équipement forestier de l'île et un bateau complet fut saisi en 1928 à Montréal. Il transportait cet équipement vers d'autres chantiers, principalement sur la Côte Nord à un endroit particulier, Pointe-Okee (?) (près de Franklin(?)).
M. Jean m'assure que les ingénieurs d’Ashbough étaient pour la plupart des Canadiens français, que les ouvriers de chemin de fer étaient étrangers et d'origine européenne, que les ingénieurs étaient forestiers, chauffeurs de train, colleurs (mesureurs), bookmakers (?), et qu'ils habitaient la maison dite des ingénieurs. |
Vin à Port-Menier | |||||||||||||||||||||||||||
Henri Menier faisait envoyer à Port-Menier le vin en fût de 150 gallons environ. Ces barils étaient entreposés à la ferme Saint-Georges dans la cave de la maison et vendus en bouteille d'un litre pour 25 ¢. |
Le chemin de Baie-Ste-Claire | |||||||||||||||||||||||||||
M. Poulin raconte que le chemin de Port-Menier au lac Plantain était dégagé : on avait coupé deux arpents du côté droit de la route et un arpent du côté gauche. Le foin était récolté dans cet espace libre.
L'hiver, la route était roulée à l'aide d’un gros cylindre tiré par des chevaux; un homme quittait Baie-Sainte-Claire et un autre, Port-Menier ; ils se rencontraient à mi-chemin.
Au printemps, quand la route était défoncée, on passait une charrue pour combler les trous. |
Agriculture | |||||||||||||||||||||||||||
On fauchait chaque année deux récoltes de foin autour du lac Saint-Georges. Ce foin «rond» était donné aux boeufs destinés à l'abattage. |
Martin-Zédé | |||||||||||||||||||||||||||
M. Martin-Zédé observait un jour, du bureau près du quai, M. Jean Poulin (qui avait 18 ans à l'époque, en 1912) et deux compagnons travailler à la construction d'un hangar de l'autre côté de la route.
Le « criard » siffla midi et ces trois personnages laissèrent leur peine pour aller dîner à la ferme Saint-Georges. Martin-Zédé les interpella, mais seulement le jeune Jean entendit et alla s'enquérir.
Martin-Zédé lui dit : «Quand il y a un patron tout près, il faut toujours lui demander la permission de quitter l'ouvrage, même si le signal a sonné l’heure.»
M. Poulin fut congédié pour deux semaines à cause de cela ; cependant, ces deux compagnons n'avaient pas perdu d'ouvrage.
Lorsqu'on lui demanda de revenir après deux semaines, il décida de prendre deux semaines supplémentaires. |
Perdrix blanches | |||||||||||||||||||||||||||
M. Poulin a vu et tué les dernières perdrix blanches à la Baie-Sainte-Claire en 1923. Il enroulait la ficelle de l'extrémité de son fouet autour du cou de l’oiseau.
Il y avait, semble-t-il, beaucoup de perdrix blanches avant 1920. |
Rat musqué | |||||||||||||||||||||||||||
Le rat musqué fut exterminé par le renard qui se cachait à l'affût près des cabanes de roseau de ce dernier. Il n'y en a plus aujourd'hui. |
Chevreuil noueux | |||||||||||||||||||||||||||
C'est à la rivière Chaloupe qu’il tua un chevreuil «noueux». Cet animal malade était recouvert de masses noires, grosses comme une pomme, reliées en cordon comme un chapelet de couleur noire et qui pendaient tout autour de son corps.
Il y en avait un nombre tellement considérable qu’on ne pouvait distinguer aucune partie du corps. Les bois sortaient de cette masse de chancres et l'animal errait sans pouvoir s'orienter.
D’après Jean Huot, il s'agit d'une maladie virale. L'animal fut abattu et lorsque le chef-garde arriva, le corps était trop décomposé pour être amené à Port-Menier. |
Rivière Jupiter | |||||||||||||||||||||||||||
D'après M. Jean, l'arrivée des camions pour le transport des marchandises et des touristes sur la rivière Jupiter a détruit en grande partie le potentiel de cette rivière à saumon en endommageant les fosses, entre autres avec les tracteurs qui servaient à la construction.
Là où on voyait 300 ou 400 saumons autrefois, il n’y en a plus que 20 ou 25 aujourd'hui. |
Chemin de fer | |||||||||||||||||||||||||||
En 1926, le chemin de fer fut refait principalement par des Tchécoslovaques. Une locomotive tirait 11 wagons contenant chacun 13 cordes de bois.
Moulin à scie près du lac Saint-Georges (du côté du village).
Un dénommé Pade Costo (?), un Italien, était responsable de la construction du chemin de fer en 1910 (road master).
Il y avait là plusieurs Italiens et Polonais. Deux Noirs américains étaient chargés de la cuisine. |
Bois transporté | |||||||||||||||||||||||||||
En 1929, il y eut un «boom» du côté de la mer face au Lac des trois ruisseaux, où on transportait le bois en «bundle» (paquet) à l'aide d'une barge de la Consol nommée «le Port-Alfred». |
Ferme Rentilly | |||||||||||||||||||||||||||
En 1926, la ferme de Rentilly a fermé à la demande de la Consol. |
Incendie - Ferme St-Georges | |||||||||||||||||||||||||||
L'écurie et la bergerie de la ferme Saint-Georges furent incendiées en 1947. |