(63)   M. Ernest Poulin, 23 juillet 1975

  M. Bradley                            
                           

M. Bradley vivait à Chaloupe-Creek et est venu à Port-Menier lorsque M. Jean Poulin avait une vingtaine d'années. Il était malade et venait se faire soigner.

 

Il habitait chez Alfred Malouin à la Baie-Sainte-Claire. M. Jean s’en souvient très bien, car il arriva en été et avait sur la tête un chapeau de fourrure.

 

Il retourna à Chaloupe-Creek et mourut le 19 décembre 1918 à la Pointe Sud (gardien : M. Émile Laprise).

 

Il y est inhumé. M. Poulin me dit que sa maison était tenue dans un très grande propreté. Il était interdit d'y entrer avec ses chaussures.

 

Il y avait près de la porte des pantoufles de toutes les pointures que les visiteurs devaient utiliser pour rentrer dans la maison.

             
  Poulin (Ernest)                            
                           

M. Ernest Poulin est né à l’Anse-aux-fraises en 1896 et est présentement âgé de 79 ans et trois mois. Son père vivait de la pêche. Il est le frère de M. Jean Poulin et c’est un raconteur émérite.

 

À l’âge de 14 ans, en 1910, il travaille un été à Fox Bay comme showboy pour McGaniger (?), le responsable de la homarderie.

 

Il y avait également un chef boiler et deux autres hommes de l’usine, de même que sept ou huit femmes du Nouveau-Brunswick. Elles étaient anglophones et mettaient le homard en canne.

 

L’eau douce venait d’une rivière ou d’un lac. L’usine était munie d’un plancher de béton et de trois gros boilers pour cuire le homard. Ce dernier était ramassé par bateaux de pêcheurs ou par des gens autour de l’île.

 

M. Poulin a ensuite travaillé comme showboy dans le Grand Camp, où habitaient 200 hommes qui travaillaient pour Ashbaugh.

 

 

Il a également travaillé comme bûcheron pour Ashbaugh en 1910 et 1911. Il transportait le bois du lac Supérieur en empruntant le chemin qui aboutit derrière la ferme Saint-Georges et déversait sa charge de bois en longueur sur la surface gelée du lac. On ne bûchait alors que l’hiver.

 

Ce bois était scié en morceaux de deux pieds et débarrassé de son écorce par les écorceuses du moulin à pulpe.

 

Il a travaillé sur les écorceuses et a gagné un fusil, qu’il a échangé contre une bicyclette, ne pouvant garder un fusil sur l’île.

 

Il a bûché derrière le lac Faure, qui se nommait à cette époque lac Loiselle. Il a été pendant 22 ans garde des rivières Patate et Saumon, et à Fox Bay.

 

On ne recevait pas les touristes à Fox Bay et on y pêchait surtout le homard l’été; l’hiver, on chassait le renard, la loutre et le rat musqué.

 

On chassait le castor le printemps seulement. Il a tué un nombre considérable d’ours au cours de ce séjour de 22 ans (de 1928 à 1950). Il a épousé deux femmes et eut 15 enfants.

 

Il a travaillé à Port-Cartier. Il prétend qu’il a déterré accidentellement Louis Olivier Gamache. Ce dernier aurait été enterré debout dans un tonneau de vin vide et près de la maison Lejeune (c’est faux).

 

Le Cap blanc était de taille considérable. On l’a dynamité pour construire le quai.

             
  Louis Olivier Gamache - ossements                            
                           

Louis Olivier Gamache et son épouse

 

Le 22 août 1975, au cours d’une visite de la pointe du Château et des alentours, les personnes ci-dessous mentionnées ont fait la découverte de deux crânes humains de même que des restes de squelettes, vertèbres, fragments de côtes et radius. Il était 11 heures du matin.

 

Après une visite des deux maisons des Lejeune (valets des Menier), fort endommagées par des vandales, nous nous sommes dirigés vers la tombe de Gamache.

 

J’avais remarqué que le chemin fait à l’aide de bulldozers avait été tout récemment pratiqué à l’intérieur du lambeau de forêt qui sépare les deux maisons Lejeune de Port-Menier.

 

Ce nouveau chemin passait à quelques pieds seulement du tombeau de Gamache et se dirigeait, parallèle à la mer, sur une distance de 200 ou 300 pieds vers Port-Menier.

 

Des poteaux avaient été coupés à ras le sol. Une côte à pente légère permet donc d’atteindre l’arrière de l’enclos qui entoure la plaque indiquant l’endroit où est enterré Gamache.

 

En nous retournant pour regarder les maisons des Lejeune, nous avons aperçu, dans le repli ou le rebord gauche de la côte, un crâne; puis un second reposait à la surface du sol, sur les cailloux provenant du creusage du chemin à l’arrière de l’enclos.

 

Une recherche soigneuse permit de localiser au même endroit de même qu’à une dizaine de pieds plus loin, vers la maison Lejeune, des vertèbres et un radius et quelques fragments de côtes d’humains. Les crânes étaient ceux d’un homme et d’une femme.

 

Étant donné leur localisation et sachant que le tracteur a poussé le gravier depuis l’arrière du tombeau de Gamache (en direction des maisons Lejeune) vers un endroit plus bas, il est plus que probable que les fragments de squelette soient ceux des Gamache, mari et femme.

 

Nous avons appris qu’en 1947 un groupe d’ouvriers forestiers à l’emploi de la Consol a, après s’être enivré, déterré les ossements de Gamache et de son épouse et s’est baladé dans le village de Port-Menier avec les crânes au bout d’un bâton.

 

On avait également monté l’enclos (la clôture) dans une boîte de camions de même que la planche qui indiquait la tombe.

 

Ces personnes ont remis les ossements aux hauts responsables de la Consol qui les ont enfouis quelques dizaines de pieds plus loin que l’endroit original.

 

Mentionnons que la Consol effectuait un élargissement du chemin près de la mer et utilisait le gravier le long de la route pour effectuer ces travaux.

 

C’est au cours de ces opérations que les employés ont volontairement pris le gravier qui se situait en face et sous l’emplacement où reposait Gamache et son épouse. Immanquablement, les squelettes ont été dégagés.

 

Plus tard, après la mise en terre des ossements dans un trou, la Consol fit construire un nouvel enclos, qui existe toujours à l’heure actuelle, quoiqu’en très mauvais état.

 

Il est probable que l’enclos et la « planche tombale » n’ont pas été mis au-dessus de l’endroit où l’on avait enterré les ossements, mais plutôt vers la mer.

 

Une recherche par le creux de l’endroit actuel permettrait de découvrir si les ossements s’y trouvent ou non.

 

Un fait important à signaler est que M. Johnny Francis de Port-Menier a conservé la mâchoire (ou les mâchoires) des squelettes déterrés en 1946.

 

Les crânes trouvés étaient dépourvus de mâchoire et nous n’avons pu les localiser.

 

Après avoir ramassé tous les ossements visibles à la surface du sol, nous les avons déposés dans un sac de plastique et je les ai conservés dans la maison de Baie-Sainte-Claire (maison du Douanier ou de Jean Poulin) durant le reste de mon séjour à l’île.

 

Après avoir longuement réfléchi sur le sort des restes du couple Gamache (devais-je les remettre aux résidents de Port-Menier, les enterrer à l’endroit actuel, les conserver chez moi, les enfouir à un endroit où l’on respecterait les restes de ces deux personnes ?), j’ai décidé de les enfouir à un endroit que je serais seul à connaître et qui servirait de site temporaire en attendant de faire connaître cette découverte au public et de choisir un site permanent.

 

Les personnes suivantes ont été témoins de cette découverte : Mlle Marie-Jeanne Ouellet, le Dr Jean-Marie Perron, Charles Coulombe et Gérard Laroche, ainsi que moi-même.

 

Sépulture des ossements découverts près du tombeau actuel de Gamache.

 

Le 27 août 1975, après le départ de Gérard Laroche et de Charles Coulombe pour Port-Menier, je place les crânes et les ossements dans un sac de plastique noir et place celui-ci dans huit autres du même matériel

 

Des photos noir et blanc des ossements et crânes ont été prises avant de les placer dans les sacs.

 

Muni d’une pelle, de mon appareil photo et d’un galon à mesurer, j’ai quitté la maison du Douanier en direction de l’endroit que j’avais choisi pour enterrer les restes des époux Gamache.

 

J’atteignis l’endroit 15 minutes plus tard et creusai un trou d’environ trois pieds de profondeur.

 

J’y déposai les ossements et recouvrai les sacs de contenants en matière plastique blanche afin d’empêcher l’eau d’atteindre directement les sacs. Ceux-ci reposent sur le gravier et le tout est recouvert de matière organique.

 

Une pierre provenant du four à chaux a été placée sur le récipient. Une seconde pierre du four à chaux fut placée sur l’endroit où se trouve la première pierre et des débris de végétaux furent répartis tout autour afin de ne laisser aucune trace.

 

Au cours de l’opération, j’ai pris de nombreuses photos.

 

 

(Apparaît ici un plan du cimetière des Anglais)

 

M. Arthur Renaud me raconte qu’en 1927 ou 1928, on a pour la première fois déterré accidentellement la tombe de Gamache lorsqu’on voulut réparer le chemin menant au Château. La légende veut que les ossements furent lancés à la mer.

             

RECHERCHE SUR LE SITE  

(Exemple: Henri+Menier)



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Livres et documents sur Anticosti

(50) (Nouveau)

Cahiers d'entretiens avec des Anticostiens (1976-1981) par LUC JOBIN, 160 pages

(49) (Nouveau)

Collection Desbiens

 Ces 174 photographies font partie de la collection Desbiens. Ces documents sont présentés pour la première fois grâce à LUC JOBIN.

(47) Le journal LE SOLEIL publie en 1897, 1898 et 1899, et rapportées ici, les actualités, rumeurs et nouvelles qui provenaient de l'île d'Anticosti au début de l'ère Menier.

(46) Actes Notariés - en 1899 Henri Menier achète de 26 habitants anticostiens 28 lots de terrains et habitations dans le but de devenir le seul propriétaire sur l'île.

(45) Anticosti sous Gaston Menier (1913-1926) par Rémy Gilbert. Document inédit de 24 pages par l'auteur du livre «Mon île au Canada», 1895-1913, les Éditions JID.

 

(44) Suite à une demande de Menier pour la concession de lots de grève et de lots à eau profonde à Baie-Ellis, Félix-Gabriel Marchand, premier ministre et Simon-Napoléon Parent, maire de Québec font une visite sur l'île d'Anticosti (voyage raconté par le journaliste du journal Le Soleil, 1898). 4 pages.

 

(43) Gaston, Albert et Henri Menier, leurs yachts en image. référence: Voiles/Gallimard, Les mémoires de la mer, Jack Grout.

 

(42) 1827, naufrage du Harvest Moon au large d'Anticosti. En 1928 le fils d'un naufragé raconte.

 

(41) En 1850 on envisageait de faire de l’île d’Anticosti, une prison. Journal Le «Canadien», le 21 juin 1850

 

(40) Le steamer «Le Merrimac» s'échoua sur l'île d'Anticosti en 1899. Le journal Le soleil raconte l'aventure, liste des passagers et biographie de l'un d'entre eux, un québécois.

 

(39) L'Aberdeen, un steamer de ravitaillement des phares s'échoua en 1899 près du cap Jupiter, Anticosti; un passager raconte.

 

(38) M. Clarke Wallace (1844-1901) membre du parlement canadien était un adversaire de l’île d’Anticosti de M. Menier. LA PATRIE, LE 11 AOÛT 1899

 

(37)  En 1902, l'honorable Charles Marcil, député de Bonaventure livre à un journaliste ses impressions sur Anticosti. M. Marcil est le grand-père de la comédienne Michèle Tisseyre.

 

(36) Bail entre Gaston Menier et la commission du Hâvre de Québec, pour la location de locaux au Bassin Louise de Québec, le 29 décembre 1920, devant notaire.

 

(35) Vente d'Anticosti le 19 juillet 1926 à la Wayagamac Pulp and Paper devant le notaire E.G. Meredith.

 

(34) Exploration Vaureal-Jupiter, Anticosti, entre le 7 et le 28 mars 1901 par Ovila Montreuil ingénieur civil, assistant de Jacquemart, chef du service des travaux.

 

(33) Le Croiseur anglais HMS Pallas s'arrêta à Anticosti en 1900, dont le capitaine était l'Honorable Walter G. Stopford. Article paru dans le Petit Journal Militaire, Maritine, Colonial le 25 septembre 1904.

 

(32) NOTAIRES - 20 actes notariés du temps de Menier

 

(31) L'acte de vente d'Anticosti à Menier le 18 décembre 1895 devant le notaire William Noble Campbell

 

(30) Le testament de Louis-Olivier Gamache le 22 septembre 1851 devant le notaire Jos. Pelchat

 

(29) Rapport du ministre de l'agriculture de la Province de Québec, 1909.
Lauréat de la médaille d'argent et du diplôme de Très-Grand-Mérite:
Alphonse Parent, Baie Ellis, Anticosti.
Index de 57 noms, 16 pages

 

(28) Lettre de Mgr J.C.K. Laflamme à Henri Menier, septembre 1901 

 

(27) Lettre de Joseph Schmitt à Mgr J.C.K Laflamme le 17 juillet 1901

 

(26) Lettre de Joseph Schmitt à Mgr J.C.K. Laflamme le 5 juillet 1901

 

(25) Lettre de Henri Menier à Mgr J.C.K. Laflamme le 5 octobre 1901

 

(24) Permis de séjour du 15 août au 30 septembre 1901 délivré à Monseigneur J.C.K Laflamme par L.O. Comettant.

 

(23) En 1899, 16 journalistes ont visité l'île Anticosti. Voici ce qu'ils ont raconté.

 

(22) Titre en faveur de Louis Jolliet par Jacques Duchesneau, 1680

 

(21) L'île Ignorée, TOME 2, manuscrit de Georges Martin-Zédé achevé en 1938, (archives de l'Université Laval), édité ici pour la première fois avec un index de 303 noms, 42 pages.

 

      L'île Ignorée, TOME 1, par Georges Martin-Zédé, manuscrit de Georges Martin-Zédé achevé en 1938, (archives de l'Université Laval), édité ici pour la première fois avec un index de 114 noms et 24 illustrations, 33 pages.

 

(20) Voir le vidéo, journal LE MONDE

Jerôme Verroust, journaliste français, parle du parcours de guerre de son arrière-grand-père, Fernand Le Bailly sur cet entretien vidéo au journal Le Monde. Fernand Le Bailly a séjourné sur l’île Anticosti à partir de 1896. Il était marié à Simone Lavigne, petite-fille de Oscar Comettant.

 

(19) Monographie de l'île d'Anticosti par le docteur Joseph Schmitt, 1904, 370 pages.

 

(18) À la mémoire de feu Arthur Buies, journal le Soleil, le 28 janvier 1901.

(17) Arthur Buies, journal le Soleil, Lettre à Ernest Pacaud, le 30 septembre 1899.

 

(16) Arthur Buies, journal Le Soleil, Anticosti, le 23 septembre 1899.

 

(15) La date de la mort de Jolliet, 1886, par l'abbé Cyprien Tanguay

 

(14) Projet de perpétuer le souvenir de Jolliet, 1980, par Luc Jobin, article de Monique Duval, Le Soleil.

 

(13) Lettre de Mgr Charles Guay à Mgr Clovis-Kemner Laflamme, 1902

 

(12) Notice sur l’île Anticosti par Jules Despecher (1895), 6 pages

 

(11) Anticosti par Damase Potvin (1879-1964), 6 pages

 

(10) Le journal de Placide Vigneau (1842-1926) 

 

(9) Histoire et légendes d'Anticosti. Jolliet, Gamache, Ferland, Vigneau et les naufrages, 6 pages.

 

(8) Lettre de Fernand Le Bailly à Mgr. Joseph-Clovis K. Laflamme en 1905.

 

(7) Correspondance du Consul de France, M. Kleskowsk.

 

(6) Cahiers-carnets-agendas de Martin-Zédé (1902-1928).

 

(5) Registre de pêche aux saumons (1896-1928) de Henri Menier sur l'île Anticosti.

 

(4) Entrevue avec Luc Jobin, par Lucien Laurin, le 8 avril 1982.

 

(3) Anticosti 1900, C. Baillargé, 14 pages. (Lire sur Ipad)

 

(2) Oui, j'ai aimé... ou la vie d'une femme, Thyra Seillières, 1943, conjointe de Henri Menier, 244 pages. (Lire sur Ipad)

 

(1) Anticosti, esquisse historique et géographique par Nazaire Levasseur, 1897, 40 pages. (Lire sur Ipad)

 

(0) Lettres de l'Ile Anticosti de Mgr Charles Guay, 1902, 312 pages.

Le 30 mars 2011

 

Rajout: 77 partitions musicales de la main de Lucien Comettant alors qu'il était gouverneur de l'Ile Anticosti. Ces documents dormaient dans une boite depuis 100 ans. Il s'agit de pièces musicales de style victorien pour piano (et violon).

 

Plusieurs livres ont été ajoutés dans la bibliothèque dont:

 

(1) La ville de Québec sous le régime français, volume 1, 1930, 549 pages 

     La ville de Québec sous le régime français, volume 2, 1930, 519 pages

 

(2) Zéphirin Paquet, sa famille, sa vie, son oeuvre. Québec, 1927, 380 pages. Notre arrière-grand-mère était la fille de Zéphirin. Il est le fondateur de la Compagnie Paquet de Québec.

 

(3) L'île d'Orléans, livre historique publié en 1928, 505 pages

 

(4) La biographie du docteur Ferdinand Philéas Canac-Marquis écrite par Nazaire LeVasseur, 1925, 276 pages. Ferdinand est le frère de Frédéric Canac-Marquis, notre arrière-grand-père.

 

Nazaire LeVasseur, l'auteur, est le père de Irma LeVasseur, première médecin femme canadienne-française et fondatrice de l'hôpital Ste-Justine. Il avait été l'agent de Henri Menier et de Martin-Zédé à Québec pour l'entreprise Anticosti.

 

Pauline Gill a récemment écrite un roman historique sur Irma LeVasseur et parle dans son livre de Nazaire LeVasseur et de Ferdinand Canac-Marquis, fils de Frédéric Canac-Marquis