Famille Lejeune | |||||||||||||||||||||||||||
M. Joseph Lejeune habite à Villeneuve, rue Montreuil. Il est natif de l'île d'Anticosti et y est né en 1907.
Son père était Joseph (Jos) Lejeune, palefrenier à l'emploi d'Henri puis de Gaston Menier.
Sa mère se nommait Ernestine Mercier et était originaire de Grande Rivière en Gaspésie.
Il me raconte que son père a fait la connaissance de sa future épouse lors d'un voyage à Grande Rivière à l'occasion du mariage de Bernard, son frère.
Ce dernier a épousé une fille de Grande Rivière, Mlle Hérédine Beaudin.
C'est au moment du mariage de Bernard que Joseph a fait la connaissance de sa future épouse. Joseph agissait comme garçon d’honneur.
Il s'éprit de la jeune Ernestine et l'épousa dans les 15 jours qui suivirent.
Il ne pouvait retourner à l'île, car la saison était avancée et il n'aurait pu retourner à Grande Rivière que l'année suivante. Les fréquentations durèrent 15 jours et il retourna donc à l'île marié.
La première année de sa vie conjugale se passa à Chaloupe-Creek où il travailla comme pêcheur et chasseur avec M. Bradley. Les épouses de Bernard et Joseph étaient cousines.
M. Joseph Lejeune me raconte que la famille Lejeune est originaire de France.
Deux frères vinrent au Canada ; l'un s'est établi au Nouveau-Brunswick et modifia son nom en celui de Young, le second s'est installé en Gaspésie.
M. Lejeune me raconte que son père reçut une visite à l'île d’une cousine du Nouveau-Brunswick qui se nommait Young (Catherine Young).
Il me dit que Bernard Lejeune, son grand-père, est arrivé à l'île vers 1860 et épousa une demoiselle Élisa Béliveau.
Ils auront trois enfants : Bernard, Joseph et Élisa. Son grand-père mourut à l'âge de 30 ans à la Pointe Ouest à la suite d'une blessure occasionnée par un coup de rame dans le côté (M. Donat Lejeune prétend, quant à lui, qu'il serait mort des « coliques cordées » (appendicite)).
Bernard père s'était établi à l’Anse-aux-fraises en 1872 comme pêcheur.
Il construisit sa maison dans le petit champ à droite en arrivant à l’Anse-aux-fraises, champ situé au bas de la côte.
Après le décès de Bernard, Mme Élisa trouva de l'emploi chez le capitaine Setter de la Baie Ellis, puis vers 1896 comme cuisinière d'Henri Menier.
Elle voyageait à pied depuis l’Anse-aux-fraises jusqu'à la maison Gamache soir et matin. Henri Menier s’acquit les services de tous les membres de la famille Lejeune : Mme Élisa, cuisinière, sa fille Élisa, aide-cuisinière, Bernard, cocher et valet, Joseph, palefrenier.
M. Gaston Menier aimait dire de Joseph fils qu'il était maître d'hôtel. En effet, M. Joseph Lejeune entra tôt au service de Gaston Menier comme garçon de table et préposé au lavage de la vaisselle. Il gagnait 15 $ par mois et était nourri.
Au moment de son départ, Gaston Menier lui donna un pourboire de cinq dollars.
L'hiver, il travaillait à la ferme Saint-Georges oui nourrissait les animaux (bœufs) que l'on amenait de la ligne (voie ferrée) pour hiverner à la ferme. Après le départ de Menier, il servait Martin-Zédée et les invités de celui-ci.
Il me raconte également un jour, il avait accompagné la famille de Gaston Menier à la rivière Jupiter
(les Menier passaient une semaine au Château et une semaine à la rivière Jupiter, puis retournaient en France).
Au cours des années 1930-1940, son salaire était de 60 $ par mois comme responsable du « marché » (gérant du magasin).
Il travaillait de 7h du matin à 6h du soir six jours par semaine, et cela sans vacances annuelles. Il demeura en service 50 ans. D'abord, pour Gaston Menier jusqu'en 1926.
Puis, il occupa différents postes dans le magasin jusqu'à sa retraite en 1971. |
Voitures de Menier | |||||||||||||||||||||||||||
M. Joseph me raconte encore que les voitures utilisées par les Menier pour les déplacements depuis le quai à la Villa et au village avaient été amenées de France.
L’une pouvait être tirée par quatre chevaux et l'autre par un ou deux chevaux.
Joseph, son père, astiquait les attelages, cirait les sabots des chevaux, s'occupait de l'écurie et de l'entretien du terrain autour du Château. |
Écorceuses neuves | |||||||||||||||||||||||||||
L'hiver, il chassait pour les Menier. Des rumeurs circulaient que M. Ashbaugh achetait des écorceuses neuves, les faisait décharger des bateaux, mais on les y remettait au cours de la nuit et les caisses étaient cachées sous les billots à pulpe. |
Simulation de pêche | |||||||||||||||||||||||||||
Il me dit que Gaston « scènait » un pool avec un filet et deux chevaux. Tous les saumons capturés étaient amenés sur la berge ; on prenait alors des photographies puis ils étaient remis à l'eau. |
Gaston Menier | |||||||||||||||||||||||||||
Il me raconte que le millionnaire Gaston eut besoin d'aller se soulager en forêt. Ayant oublié le papier de toilette, il utilisa son mouchoir de poche.
De retour à la rivière, il y lava son mouchoir et le fit sécher au soleil, étendu sur son canot ! Il se rappelle avoir vu Henri Menier en 1911.
Gaston Menier venait à l'île avec ses fils Jacques et Georges.
Georges était toujours accompagné de son épouse Simone et de ses quatre fils, Antoine, Claude, Hubert et Jean (on le nommait Jean IV parce qu'il était le quatrième de la famille).
Une demoiselle anglaise, Miss Tobee (?), les accompagnait. Claude a longtemps correspondu avec M. Joseph (fils) Lejeune.
Il s'informait de son renard gardé en cage près du Château. Le renard avait été baptisé Claudy.
Le valet de Gaston Menier se nommait Louis (un Français). Lorsque celui-ci mourut, Gaston prit à son service le valet de Henri, qui se nommait Raoul Maréchal, mais Gaston insista toujours pour l'appeler Louis. |
Musée | |||||||||||||||||||||||||||
M. Lejeune me raconte que le musée localisé dans la maison de l'Administration fut transporté dans le bloc appartements avant d'être détruit il ne sait comment.
On enleva le musée de l'Administration afin d'utiliser les deux salles du musée pour en faire un hôpital. |
Canton Lejeune et Pointe de la fonderie | |||||||||||||||||||||||||||
L'endroit où étaient situées les deux maisons Lejeune avait été baptisé par les gens du village du nom de « Canton Lejeune ».
Il me dit que la pointe boisée près du Château se nommait Pointe de la fonderie. |
Duguay, Sud-Ouest | |||||||||||||||||||||||||||
M. Lejeune me confirme que le gardien du phare de la Pointe Sud-Ouest, M. Duguay, avait mis en canne deux wapitis. |
Lièvre (Géant des Flandres) | |||||||||||||||||||||||||||
Il me dit que Létourneau a introduit le lièvre appelé « Géant des Flandres » à Anticosti. |
Château Menier | |||||||||||||||||||||||||||
D'après lui, il aurait coûté moins cher de réparer le Château que de construire l'hôtel de Port-Menier en 1947. |
Château Menier | |||||||||||||||||||||||||||
Faits amusants : il me raconte que M. Drolet, le douanier, était petit de taille et fluet. Par ailleurs, son épouse était très corpulente.
Cela lui faisait dire que quand il « couvrait » sa femme, il ressemblait « à un clou de girofle planté dans un jambon ». |
Cabot, télégraphiste | |||||||||||||||||||||||||||
Il y avait à la Baie-Sainte-Claire un télégraphiste du nom de Cabot.
Ce dernier avait une attitude très sévère en ce qui concernait son rôle de télégraphiste et considérait avec beaucoup de sérieux le fait que le télégraphiste avait prêté serment d'être discret quant à l'envoi et à la réception de télégrammes.
Il était tellement prudent que jamais il n'informait qui que ce soit sur l'arrivée du Savoy (sauf le responsable ou directeur de l'île).
Ainsi, si on lui demandait si le Savoy arriverait bientôt ou si on lui disait « on m'a dit que le Savoy arriverait bientôt », il répondait invariablement : « S’ils l'ont dit, c'est qu'ils savaient. » |
Comettant | |||||||||||||||||||||||||||
M. Joseph m’informe que M. Comettant voulait chasser de l'île Mme Élisa Lejeune sans aucune raison valable.
Martin-Zédé dit à Mme Lejeune de se cacher dans l'entrée de la salle à manger et d'écouter la conversation qu'il aurait avec M. Comettant lors d'un dîner où ce dernier serait invité.
Il aurait dit, lors de ce dîner, à M. Comettant qu'il serait le premier parti, avant Mme Élisa. |
Jupiter, cuisinier avec Eliza | |||||||||||||||||||||||||||
M. Lejeune accompagnait sa grand-mère quand celle-ci allait cuisiner au 12-milles (rivière Jupiter) pour le sénateur Menier. Il servait également des repas au camp du 6-milles. |
Peite maison transport | |||||||||||||||||||||||||||
Il me raconte qu'il a aidé au transport d'une petite maison sur la glace, l'hiver, depuis Port-Menier jusqu'au lac à Zédé, dans la plaine de l’Anse-aux-fraises.. |
Mgr Dollar Cyr | |||||||||||||||||||||||||||
Mgr Dollar Cyr a écrit une pièce de théâtre relatant les légendes d’Olivier Gamache. Ce personnage (Gamache) fut joué par M. Joseph Lejeune fils et connut un grand succès. |
Arsenault | |||||||||||||||||||||||||||
J'ai rencontré chez M. Lejeune une demoiselle Arsenault dont le père a été longtemps gardien de la rivière La Loutre. Ce monsieur eut treize filles et trois garçons. |
Huile dans les étangs contre les moustiques | |||||||||||||||||||||||||||
M. Martin-Zédé faisait répandre de l’huile sur les étangs et les marais pour combattre les moustiques.
C'est ainsi qu’un Anticostien crut qu'il avait découvert un puits d’huile. |