(58)   Rencontre avec M. Jean Poulin (chez Michel et Marielle), le 7 janvier 1976. La vie à Chaloupe-Creek, famille Poulin : conversation avec M. Jean des 9 et 10 janvier 1976

Jean Poulin

  Anse-aux-Fraises                            
                           

Les trois personnes suivantes, ainsi que leurs familles, ont été chassées de l’île en 1900 par le directeur, M. Martin-Zédé, pour avoir refusé de vendre leurs propriétés de l’Anse-aux-fraises aux propriétaires de l’île.

 

Ces trois personnes possédaient les plus grands terrains et les meilleures installations de même que les animaux domestiques.

 

Il s’agit de Philias Bezeau, grand-père de Jean Poulin, de Frank Bezeau et d’Anthyme Noël, oncle de M. Poulin.

 

Le premier s’est établi à la rivière Pentecôte, les deux autres, à la rivière au Tonnerre. Aucun d’eux n’est revenu à l’île. Cependant, Romain Bezeau, petit-fils de Frank, y habite maintenant.

 

C’est une goélette qui a transporté les familles hors de l’île en novembre 1900. Les autres habitants de l’Anse-aux-fraises ont accepté l’offre de Martin-Zédé. 

             
  Braconnage                            
                           

Marte et renard vs les bûcherons : les bûcherons sortaient beaucoup de pelleterie de l’île et M. Jean Poulin confirme l’histoire du braconnage de la marte à l’aide de pièges pratiqués dans les troncs d’arbres ou l’on avait creusé un trou, mis un appât et planter des clous dans le rebord de l’orifice avec la pointe orientée vers l’intérieur. L’animal pris mourait atrocement.

 

Pour sortir les peaux de l’île sans se faire prendre, les bûcherons vidaient les colliers (licou) des chevaux et remplaçaient la paille par les fourrures.

 

Braconniers : ils étaient assez nombreux sur l’île et il arrivait souvent qu’on en capture.

 

Ces braconniers recevaient une amende de 10 $ pour être entrés illégalement sur l’île et, à défaut de payer, travaillaient deux ou trois semaines pour les Menier ou la compagnie. Ils étaient chassés de l’île au printemps.

 

Le chef-garde, M. Galibois, avait droit de surveillance sur la mer et la terre. Il était assisté de quatre adjoints.

 

Il a capturé de nombreux braconniers qui osaient s’aventurer sur la batture au lieu de demeurer cachés dans les bois.

 

Un des plus grands braconniers de Havre-Saint-Pierre, un dénommé Poitras, fut capturé sur l’île avec en sa possession de nombreuses peaux de castor et de renard.

 

Sa dextérité comme trappeur impressionna tellement qu’on lui offrit de demeurer sur l’île comme garde-chasse, ce qu’il accepta. Il demeura quelques années à la rivière Becsie.

             
  Séjours                            
                           

M. Jean a passé 43 ans de sa vie comme garde-chasse, dont 23 autour de l’île et 20 à la rivière Jupiter.

 

Sa vie autour de l’île (« retranché du monde ») a été marquée par de nombreux événements. Neuf mois seuls à la rivière Patate par exemple : personne pour garder la maison chaude et préparer ses repas; lorsqu’il revenait de lever ses tentures, il arrivait dans une maison froide et sans vie. Les années passées à Chaloupe-Creek (15 ans) ont été ses plus heureuses.

             
  Les loisirs                            
                           

Comme loisir, il y avait, l’été, la pêche et les randonnées en chaloupe.

 

Ils devaient marcher 20 milles pour aller rencontrer le voisin situé à la Pointe Sud, où l’on dansait au son de la musique (accordéon et violon) que jouait M. Poulin.

 

On revenait le lendemain. Les soirs d’hiver, on dansait en famille ou Mme Poulin lisait une histoire aux enfants.

 

Ceux-ci glissaient en traîneau, se promenaient en raquettes, etc. Il y avait un traîneau avec une voile pour glisser sur la croûte.

 

La chasse aux lièvres, les soirs d’hiver au clair de lune, était un passe-temps agréable.

             
  Le travail                            
                           

Mais la plupart du temps, les soirées et les fins de semaine étaient accaparées par le travail; le cannage du saumon, par exemple (coupé et mis en canne avec un petit morceau de lard, puis scellé avant d’être bouilli pendant trois heures), pour la consommation de la famille.

 

On cultivait un jardin et on gardait une vache et un cochon. Un cheval a également été ajouté à ce cheptel, mais seulement les dernières années de leur passage à Chaloupe-Creek.

 

La maison avait deux étages et une cave (on y conservait les légumes). L’été, on avait l’eau à la pompe (puits); l’hiver, on transportait au seau et on remplissait un baril placé dans le coin de la cuisine.

 

L’été, on avait de l’eau chaude grâce à un réservoir dans le grenier; un tuyau passait dans le poêle pour réchauffer l’eau.

 

On enlevait la peau de renard immédiatement au piégeage après l’avoir tué; s’il était mort et gelé quand on arrivait, on devait le transporter à la maison (ou pavillon) pour le faire dégeler avant d’enlever la peau.

 

Les peaux enlevées près du piège étaient roulées de façon serrée pour être transportées plus facilement.

             
  Notes généalogiques - Jean Poulin                            
                           

Le grand-père de M. Jean Poulin est arrivé à l’île vers 1870-1872.

 

Il était originaire de la Mecque, Nouveau-Brunswick. Le père de M. Jean était âgé de deux ans lorsqu’il arriva à l’île.

 

Le grand-père de M. Poulin est mort à l’âge de 96 ans et n’a jamais cessé de travailler un seul instant.

 

Il mourut en coupant du bois de chauffage. Le père de M. Jean est décédé à l’âge de 86 ans. Ils sont enterrés à l’île.

             
  Johnny Francis                            
                           

M. Francis (le père de Johnny Francis) fut trouvé mort sur le rivage de l’île d’Anticosti par M. Létourneau. 

             
  Notes                            
                           

La source d’eau salée était et à 3,5 milles en amont de la rivière (le spectacle de la montée des saumons était extraordinaire).

 

M. Poulin a traversé en forêt de la rivière Saumon à la rivière Chaloupe en 12 heures (en raquettes).

 

Jamais ils n’ont été incommodés par les moustiques, il n’y en avait pratiquement pas.

             

RECHERCHE SUR LE SITE  

(Exemple: Henri+Menier)



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Livres et documents sur Anticosti

(50) (Nouveau)

Cahiers d'entretiens avec des Anticostiens (1976-1981) par LUC JOBIN, 160 pages

(49) (Nouveau)

Collection Desbiens

 Ces 174 photographies font partie de la collection Desbiens. Ces documents sont présentés pour la première fois grâce à LUC JOBIN.

(47) Le journal LE SOLEIL publie en 1897, 1898 et 1899, et rapportées ici, les actualités, rumeurs et nouvelles qui provenaient de l'île d'Anticosti au début de l'ère Menier.

(46) Actes Notariés - en 1899 Henri Menier achète de 26 habitants anticostiens 28 lots de terrains et habitations dans le but de devenir le seul propriétaire sur l'île.

(45) Anticosti sous Gaston Menier (1913-1926) par Rémy Gilbert. Document inédit de 24 pages par l'auteur du livre «Mon île au Canada», 1895-1913, les Éditions JID.

 

(44) Suite à une demande de Menier pour la concession de lots de grève et de lots à eau profonde à Baie-Ellis, Félix-Gabriel Marchand, premier ministre et Simon-Napoléon Parent, maire de Québec font une visite sur l'île d'Anticosti (voyage raconté par le journaliste du journal Le Soleil, 1898). 4 pages.

 

(43) Gaston, Albert et Henri Menier, leurs yachts en image. référence: Voiles/Gallimard, Les mémoires de la mer, Jack Grout.

 

(42) 1827, naufrage du Harvest Moon au large d'Anticosti. En 1928 le fils d'un naufragé raconte.

 

(41) En 1850 on envisageait de faire de l’île d’Anticosti, une prison. Journal Le «Canadien», le 21 juin 1850

 

(40) Le steamer «Le Merrimac» s'échoua sur l'île d'Anticosti en 1899. Le journal Le soleil raconte l'aventure, liste des passagers et biographie de l'un d'entre eux, un québécois.

 

(39) L'Aberdeen, un steamer de ravitaillement des phares s'échoua en 1899 près du cap Jupiter, Anticosti; un passager raconte.

 

(38) M. Clarke Wallace (1844-1901) membre du parlement canadien était un adversaire de l’île d’Anticosti de M. Menier. LA PATRIE, LE 11 AOÛT 1899

 

(37)  En 1902, l'honorable Charles Marcil, député de Bonaventure livre à un journaliste ses impressions sur Anticosti. M. Marcil est le grand-père de la comédienne Michèle Tisseyre.

 

(36) Bail entre Gaston Menier et la commission du Hâvre de Québec, pour la location de locaux au Bassin Louise de Québec, le 29 décembre 1920, devant notaire.

 

(35) Vente d'Anticosti le 19 juillet 1926 à la Wayagamac Pulp and Paper devant le notaire E.G. Meredith.

 

(34) Exploration Vaureal-Jupiter, Anticosti, entre le 7 et le 28 mars 1901 par Ovila Montreuil ingénieur civil, assistant de Jacquemart, chef du service des travaux.

 

(33) Le Croiseur anglais HMS Pallas s'arrêta à Anticosti en 1900, dont le capitaine était l'Honorable Walter G. Stopford. Article paru dans le Petit Journal Militaire, Maritine, Colonial le 25 septembre 1904.

 

(32) NOTAIRES - 20 actes notariés du temps de Menier

 

(31) L'acte de vente d'Anticosti à Menier le 18 décembre 1895 devant le notaire William Noble Campbell

 

(30) Le testament de Louis-Olivier Gamache le 22 septembre 1851 devant le notaire Jos. Pelchat

 

(29) Rapport du ministre de l'agriculture de la Province de Québec, 1909.
Lauréat de la médaille d'argent et du diplôme de Très-Grand-Mérite:
Alphonse Parent, Baie Ellis, Anticosti.
Index de 57 noms, 16 pages

 

(28) Lettre de Mgr J.C.K. Laflamme à Henri Menier, septembre 1901 

 

(27) Lettre de Joseph Schmitt à Mgr J.C.K Laflamme le 17 juillet 1901

 

(26) Lettre de Joseph Schmitt à Mgr J.C.K. Laflamme le 5 juillet 1901

 

(25) Lettre de Henri Menier à Mgr J.C.K. Laflamme le 5 octobre 1901

 

(24) Permis de séjour du 15 août au 30 septembre 1901 délivré à Monseigneur J.C.K Laflamme par L.O. Comettant.

 

(23) En 1899, 16 journalistes ont visité l'île Anticosti. Voici ce qu'ils ont raconté.

 

(22) Titre en faveur de Louis Jolliet par Jacques Duchesneau, 1680

 

(21) L'île Ignorée, TOME 2, manuscrit de Georges Martin-Zédé achevé en 1938, (archives de l'Université Laval), édité ici pour la première fois avec un index de 303 noms, 42 pages.

 

      L'île Ignorée, TOME 1, par Georges Martin-Zédé, manuscrit de Georges Martin-Zédé achevé en 1938, (archives de l'Université Laval), édité ici pour la première fois avec un index de 114 noms et 24 illustrations, 33 pages.

 

(20) Voir le vidéo, journal LE MONDE

Jerôme Verroust, journaliste français, parle du parcours de guerre de son arrière-grand-père, Fernand Le Bailly sur cet entretien vidéo au journal Le Monde. Fernand Le Bailly a séjourné sur l’île Anticosti à partir de 1896. Il était marié à Simone Lavigne, petite-fille de Oscar Comettant.

 

(19) Monographie de l'île d'Anticosti par le docteur Joseph Schmitt, 1904, 370 pages.

 

(18) À la mémoire de feu Arthur Buies, journal le Soleil, le 28 janvier 1901.

(17) Arthur Buies, journal le Soleil, Lettre à Ernest Pacaud, le 30 septembre 1899.

 

(16) Arthur Buies, journal Le Soleil, Anticosti, le 23 septembre 1899.

 

(15) La date de la mort de Jolliet, 1886, par l'abbé Cyprien Tanguay

 

(14) Projet de perpétuer le souvenir de Jolliet, 1980, par Luc Jobin, article de Monique Duval, Le Soleil.

 

(13) Lettre de Mgr Charles Guay à Mgr Clovis-Kemner Laflamme, 1902

 

(12) Notice sur l’île Anticosti par Jules Despecher (1895), 6 pages

 

(11) Anticosti par Damase Potvin (1879-1964), 6 pages

 

(10) Le journal de Placide Vigneau (1842-1926) 

 

(9) Histoire et légendes d'Anticosti. Jolliet, Gamache, Ferland, Vigneau et les naufrages, 6 pages.

 

(8) Lettre de Fernand Le Bailly à Mgr. Joseph-Clovis K. Laflamme en 1905.

 

(7) Correspondance du Consul de France, M. Kleskowsk.

 

(6) Cahiers-carnets-agendas de Martin-Zédé (1902-1928).

 

(5) Registre de pêche aux saumons (1896-1928) de Henri Menier sur l'île Anticosti.

 

(4) Entrevue avec Luc Jobin, par Lucien Laurin, le 8 avril 1982.

 

(3) Anticosti 1900, C. Baillargé, 14 pages. (Lire sur Ipad)

 

(2) Oui, j'ai aimé... ou la vie d'une femme, Thyra Seillières, 1943, conjointe de Henri Menier, 244 pages. (Lire sur Ipad)

 

(1) Anticosti, esquisse historique et géographique par Nazaire Levasseur, 1897, 40 pages. (Lire sur Ipad)

 

(0) Lettres de l'Ile Anticosti de Mgr Charles Guay, 1902, 312 pages.

Le 30 mars 2011

 

Rajout: 77 partitions musicales de la main de Lucien Comettant alors qu'il était gouverneur de l'Ile Anticosti. Ces documents dormaient dans une boite depuis 100 ans. Il s'agit de pièces musicales de style victorien pour piano (et violon).

 

Plusieurs livres ont été ajoutés dans la bibliothèque dont:

 

(1) La ville de Québec sous le régime français, volume 1, 1930, 549 pages 

     La ville de Québec sous le régime français, volume 2, 1930, 519 pages

 

(2) Zéphirin Paquet, sa famille, sa vie, son oeuvre. Québec, 1927, 380 pages. Notre arrière-grand-mère était la fille de Zéphirin. Il est le fondateur de la Compagnie Paquet de Québec.

 

(3) L'île d'Orléans, livre historique publié en 1928, 505 pages

 

(4) La biographie du docteur Ferdinand Philéas Canac-Marquis écrite par Nazaire LeVasseur, 1925, 276 pages. Ferdinand est le frère de Frédéric Canac-Marquis, notre arrière-grand-père.

 

Nazaire LeVasseur, l'auteur, est le père de Irma LeVasseur, première médecin femme canadienne-française et fondatrice de l'hôpital Ste-Justine. Il avait été l'agent de Henri Menier et de Martin-Zédé à Québec pour l'entreprise Anticosti.

 

Pauline Gill a récemment écrite un roman historique sur Irma LeVasseur et parle dans son livre de Nazaire LeVasseur et de Ferdinand Canac-Marquis, fils de Frédéric Canac-Marquis