(48)   Source d'information, M. Arthur Renaud, ancien chef du service de la comptabilité à l'île d'Anticosti et qui y séjourna de 1919 à 1929. Il aurait été le cinquième gouverneur d'Anticosti, après le départ du capitaine Pelletier, si elle n'avait pas été vendue.

  Moustiques                                      
                           

Il y avait peu de moustiques à l'île. Il semble que M. Martin-Zédé à, entre autres choses, fait répandre du pétrole sur les marais près de Port-Menier et de Baie-Sainte-Claire.

 

M. Renaud disait que Martin-Zédé attribuait la disparition quasi totale des moustiques à l'introduction des grenouilles et des chevreuils; le sang de ces derniers aurait été létal.

             
  Chateau Menier, possessions                                      
                           

Il possède deux vases à fleurs du château Menier, un tableau et la comptabilité des Menier. Il a fondé un journal à l'île, L'alouette, qui eut une vie éphémère.

             
  Simone Menier, moustique                            
                           

Un incident inusité est survenu à Mme Simone Menier en 1924 ou 1925.

 

Elle a été piquée sur une joue par un moustique au cours d'une expédition de pêche à la rivière Jupiter.

 

On a fait venir d'urgence un médecin de Québec, le meilleur, M. le docteur Arthur Rousseau de cette ville, fondateur de l'hôpital Laval et doyen de la faculté de médecine.

 

Il s'est rendu à Gaspé par le train et de là à Port-Menier sur le Bacchante

 

Il fit une petite incision qui ne laissa aucune trace sur le magnifique visage de Mme Menier.

 

Georges Menier et le docteur Rousseau devinrent de grands amis et se visitèrent à de nombreuses reprises en France et au Canada.

             
  Simone Legrand - Menier                            
                           

L’un des fils de M. le sénateur Gaston Menier, Georges, a épousé une demoiselle Simone Legrand, fille d’un riche industriel spécialisé dans la construction de navires en France.

 

Les gens de l'île disaient que Mme Simone était la plus belle femme de France.

 

Ils eurent quatre fils :

Claude,

Antoine,

Hubert

Jean IV

(un des fils a dit merde à Darlin et a fait traverser son escadron à Dakar ou Tanger en 194?).

 

Le fils aîné de Gaston Menier se nommait Georges. Georges eut un fils, Antoine, un grand blond timide (et trois autres : Hubert, Jean IV et Claude), dont l'épouse vit encore à Paris, rue Fabert. Georges avait épousé en 1903 Mlle Simone Legrand.

             
  Adolphe Hubert                            
                           

Le fils d’Adolphe Hubert, âgé de 18 ans, mourut à bord d'un bateau à la suite d'une crise d'appendicite aiguë.

             
  Chevreuils, 1916                            
                           

M. Langlais, devenu député des îles de la Madeleine, pendant 26 ans, m'a raconté au cours de cette conversation (début janvier 1975) qu'en 1916 les chevreuils étaient abondants dans l’immense plaine située à l'arrière du phare.

 

Il voyait souvent le matin de 100 à 200 chevreuils broutant l'herbe près de sa maison.

             
  Pauvreté                            
                           

« Il n'y avait pas de pauvreté à l'île, chaque famille avait sur sa table une nappe de toile, de la coutellerie et du vin. » M. Arthur Renaud

             
  Baie Ste-Claire                                    
                           

Le village de Baie-Sainte-Claire était constitué de 60 maisons : 

 

hôpital, école, résidence du gouverneur, poste et télégraphe, douanier, magasin, entrepôt, ferblanterie, boucherie, boulangerie, église, presbytère, résidences, usine de bois (scierie) pour la planche et four à chaux.

 

On y trouve également trois caveaux qui contenaient des provisions pour huit mois en cas de conflagration. On remplissait les caveaux à l'automne de pommes de terre, de carottes, de choux, de navets, de farine, de sucre, etc.

 

Il y avait deux ponts au-dessus du ruisseau Malouin, l'un près de la mer et l'autre derrière la ferblanterie. Cette dernière servait à fabriquer des cannes pour empaqueter le poisson et le homard. On plaçait un petit papier de soie dans les cannes

 

Four à chaux : on récoltait des pierres sur le «plein» que l'on faisait chauffer à haute température et, une fois déshydratées, ces pierres étaient broyées et donnaient de la chaux vive (on y ajoutait de l'eau et ça bouillait) dont on se servait pour chauler étables et écuries, ou pour fabriquer du mortier pour les travaux de maçonnerie.

 

M. Eugène Chevalier père a quitté Baie-Sainte-Claire en 1910 pour s'établir à Port-Menier. Le fils Eugène n’a eu qu’un an de scolarité à Baie-Sainte-Claire.

 

La ferme de Baie-Sainte-Claire est demeurée active jusqu'à la fin des années 1920. De nombreuses maisons existaient toujours en 1946, car M. Arthur Malouin y habitait (dans la résidence du gouverneur) de même que les familles des bûcherons.

 

La famille Duguay y demeura jusqu'en 1955. Les deux maisons qui subsistent toujours à la Baie-Sainte-Claire sont celles dites Télégraphe et poste et du Douanier (maison Jean Poulin).

 

M. Chevalier et moi avons trouvé en août 1974 le sentier dit « chemin des amoureux » (ou sentier des soupirs).

 

Pour le localiser, il faut traverser le ruisseau au milieu du deuxième pont (là où se situe le fumoir à poissons de M. Poulin); on longe le dépotoir de la ferblanterie et on arrive au début du joli sentier qui mène à un pré que l'on traverse en se dirigeant vers la côte.

 

Là, près de la falaise, on retrouve le sentier qui longe le bord de la falaise jusqu'au parc à renard (No 1).

 

Les fils barbelés, partiellement enfouis dans le sol, indiquent le chemin du Sanatorium; ces broches empêchaient les animaux de quitter le sentier.

 

Bref, le chemin des amoureux a tout d'abord été un chemin permettant de conduire les animaux domestiques depuis le quai jusqu'au Sanatorium.

 

Comme il était peu utilisé pour les besoins de la ferme, on s'en est emparé pour se promener au clair de lune.

 

M. Chevalier mentionne que Martin-Zédé tolérait la chasse par les villageois et donnait même ses fusils et carabines aux différents contremaîtres ou chefs de service.

 

Les planches des maisons abandonnées de Baie-Sainte-Claire auraient servi à la construction des camps de chasse et pêche sur les rivières.

 

La localisation de l'église se trouve à l'endroit où le chemin passe.

 

Il y eut trois parcs à renard. Nous avons décrit le premier; le second est à droite du chemin en direction de Port-Menier, à un mille de Baie-Sainte-Claire; le troisième, de 15 acres, le plus important, à un mille de la route de l’Anse-aux-fraises (sur le chemin principal).

 

On cultivait de chaque côté du chemin depuis Port-Menier jusqu'à Rentilly.

 

Entre les deux endroits, près de la rivière Plantain, on devait aménager une ferme qui aurait porté le nom de « La Ménardière ».

 

On y a seulement cultivé les champs, sans jamais y construire de bâtiments.

             
  Eugène Chevalier                                  
                           

Le père de M. Eugène Chevalier (Eugène Chevalier père) était breton et est venu à Anticosti depuis les îles de Saint-Pierre-et-Miquelon.

 

Il est arrivé à l'île (le père) en 1904 pour s'occuper des pêcheries pour M. Henri Menier.

 

Il eut un fils l'année suivante : Eugène Chevalier fils, âgé, en 1975, de 70 ans.

 

Le Dr Schmitt a soigné Eugène fils pour brûlures au visage en 1907 et a également accouché les enfants de Mme Chevalier.

 

Eugène a quitté Baie-Sainte-Claire à l'âge de cinq ans pour Port-Menier.

 

 

Souvenir de Baie-Sainte-Claire : le premier parc à renard était situé à l'extrémité du « chemin des amoureux ou chemin des soupirs ».

 

Ce parc de petites superficies (50 pieds de côté) était situé à un quart de mille du village.

 

En poursuivant l'exploration le long du sentier depuis le parc à renard, on arrive au sanatorium où les animaux étaient mis en quarantaine dans un enclos renfermant une étable.

 

Un petit parc à renard qui ne renfermait que sept ou huit renards argentés était peu connu. Le père de M. Eugène tuait des goélands pour nourrir les renards.

             
  Alfred Malouin                                  
                           

Troisième gouverneur de l'île, ancien gardien du phare de la Pointe-Ouest. Il pesait 300 livres et ses vêtements étaient faits sur mesure à Québec.

 

Il habitait la résidence du gouverneur à la Baie-Sainte-Claire, même après le déménagement du centre névralgique de l'île à Port-Menier.

 

Il voyageait soir et matin entre les deux villages. Décédé à Québec. Il a quitté l'île à cause de l'attitude de Martin-Zédé et des difficultés que celui-ci lui occasionnait.

 

Il avait un cheval qui s'appelait Billy et qui marchait lentement quand le gouverneur était dans la voiture, ne redevenant fringant que quand le gouverneur quittait la voiture ou lorsqu’une autre personne l'occupait.

 

Le cheval connaissait le tempérament du maître et ne retrouvait son ardeur que lorsqu'il était conduit par un autre.

             
 

Eshbaugh - Ingénieurs

de Princeton         

                           
                           

M. Eshbaugh ou les ingénieurs : une compagnie forestière américaine, dirigée à l'île par un M. Eshbaugh, obtient un contrat d'exploitation de la forêt de l'île.

 

Cette compagnie arriva en 1910 et opéra jusqu'en 1918.

Il semble que cette firme américaine était la propriété d’un M. Eshbaugh.

 

L'entente entre les Menier (Henri) et Eshbaugh aurait été conçue et rédigée entièrement par Martin-Zédé.

 

La présence de cette compagnie américaine (les ingénieurs de Princeton) à Anticosti constitue un événement bizarre dans l'histoire de l'île.

 

On construisit une maison pour accueillir les ingénieurs (où les forestiers, comme on les nommait). Cette maison porta longtemps le nom de « Maison des ingénieurs » ou de « Maison des forestiers ».

 

Elle devint ensuite le presbytère puis le couvent de Port-Menier en 1925, au moment de l'arrivée des Soeurs de la Charité.

 

Anecdote : lorsque cette compagnie quitta l'île en 1918, Monsieur le gouverneur Malouin demanda à Martin-Zédé où allait tout l'équipement qu'il voyait passer sur la voie ferrée en direction du quai pour être mis à bord d'un bateau.

 

Martin-Zédé lui répondit que cela ne le regardait pas. Le matériel était envoyé sur la Côte-Nord où la compagnie avait d'autres explorations forestières.

 

D'après M. Renaud, cette entente préparée par Martin-Zédé coûta très cher aux Menier. Un compte portant le nom de « Battle Island » avait une somme de 1 million de dollars au débit.

 

Lorsque M. Renaud voulut envoyer l'état financier à Paris en 1919, Martin-Zédé s'en occupa personnellement !

 

Cette exploitation avait exigé une mise de fonds considérable pour la mise en place des infrastructures nécessaires aux opérations, tels que le chemin de fer (cinq locomotives), l'usine d’écorçage, les scieries, les camps forestiers, etc.

 

Les bateaux qui transportaient le bois aux États-Unis étaient la propriété de la firme américaine; les derniers sont venus en 1918.

             
  Gaston Menier                                     
                           

Sénateur du département de Seine-et-Oise. Lui et son frère Henri, décédé en septembre 1913, étaient liés d'amitié au Kaiser allemand, l'empereur Guillaume II.

 

Ils allaient ensemble à la pêche dans les fjords de la Norvège sur la Bacchante.

 

La famille Menier ne provenait d'aucune lignée aristocratique. Elle fit la connaissance du Kaiser et de nombreuses personnalités de la haute noblesse grâce aux origines aristocratiques de Martin-Zédé.

 

Les connaissances et contacts de ce dernier ouvraient les portes aux Menier et constituaient les éléments les plus importants qui unissaient les Menier à Martin-Zédé :

 

Martin-Zédé était descendant d'une famille de petite noblesse et les Menier étaient d'origine prolétarienne; le premier ouvrait les portes de la haute société aux seconds.

 

D'autre part, Martin-Zédé avait une fortune modeste contrairement aux Menier, riches à millions.

 

Un des fils de Gaston Menier, Jacques, aviateur, fut descendu par les Allemands en 1910.

 

Le feu du moteur de l'avion lui brûla le visage, il survécut l'écrasement son appareil.

 

Il fut fait prisonnier. Son père Gaston fit parvenir un télégramme au Kaiser offrant des prisonniers allemands en échange de son fils.

 

La réponse fut : « Non, jamais, la guerre c'est la guerre ». Jacques quitta l'île vers les années 1920. On avait utilisé la chirurgie plastique pour lui refaire le visage..

             
  Espionner les Menier                                     
                           

Cette amitié des Menier avec le Kaiser amena le gouvernement du Canada à espionner, au cours de la guerre 14-18, Gaston Menier.

 

Tous les messages télégraphiques entre Port-Menier et Québec ou Paris étaient captés et transmis à Ottawa pour examen.

 

Un jeune homme de 22 ans, ayant le rang d'officier de l'armée canadienne, était responsable d'un groupe de quatre sans-filistes installés à la Pointe-aux-Bruyère (Heath Point), dans une maison près du phare (dont Rodolphe Hubert était gardien).

 

C'était en 1916. Le jeune homme se nommait Hermidas Langlais et les sans-filistes étaient britanniques.

 

Du 3 mai jusqu'au mois d'octobre 1916, ces personnes surveillaient le Saint-Laurent afin de rapporter la présence de navires allemands, en particulier un sous-marin, le U-53.

 

On n'a jamais signalé de passages ou de messages télégraphiques compromettants.

 

Ces derniers étaient en allemand et on ne pouvait rien comprendre, de plus ils étaient transmis en code.

 

En ce qui concerne l'espionnage de Gaston Menier, il s'agissait d'un ordre secret demandant d'intercepter et de transmettre à Ottawa tous les messages en provenance de Port-Menier. On n'a jamais rien eu à signaler.

             
  J. Bureau                                     
                           

Explorateur et géomètre à l'emploi du gouvernement du Québec.

 

Cet homme de grande réputation fut engagé par Henri Menier pour faire l'exploration de l'île en 1895 (peut-être aussi en 1896).

 

Il produisit un volumineux rapport avec de nombreuses cartes.

 

C'est lui qui traça le passage du chemin entre Baie-Sainte-Claire et Port-Menier (Baie Ellis), de même que le chemin de fer.

 

Il avait un assistant, M. Ovila Montreuil, qui s'égara au cours de l'exploration à la suite de troubles de vision occasionnés par la réflexion de la lumière sur la neige (aveuglé temporairement).

 

Le rapport de M. Bureau était d'une telle précision que le tracé du chemin de fer qui devait traverser l'île jusqu'à Fox Bay était le même que celui proposé 30 ans plus tard par les ingénieurs engagés par l'Anticosti Corporation.

             
  Martin-Zédé                                    
                           

Homme de tempérament autoritaire et d'allure militaire.

 

Il imposait, par sa physionomie et son caractère, une crainte allant jusqu'à la frayeur.

 

Il se comportait en grand seigneur, voyant au développement de son île.

 

Il était originaire du Midi de la France et ce Méridional avait le type du Marseillais.

 

M. Renaud le compare à Tartarin de Tarascon.

 

Martin-Zédé exigeait l'extrême propreté des lieux de travail et du village.

 

Il avait la manie de la symétrie; ainsi, il exigeait une disposition parfaite, selon un alignement rigoureux, des objets tels que cordes de bois ou encore des 11 boîtes à ordures de la rue du Cap blanc.

 

Il était l'agent, si l'on veut, le courtier de M. Henri Menier pour l'achat de l'île. M. Jules Despêchers aurait été l'agent (de langue française) engagé par Governor and Company of the Island of Anticosti pour négocier la vente de l'île à M. Martin.

 

Martin-Zédé présidait une réunion hebdomadaire portant le nom de « Conférence hebdomadaire des chefs de service ».

 

Ces conférences avaient une grande importance, on y discutait de la marche des travaux dans les différents services, des problèmes divers, etc.

             
  Voiture                                 
                           

La première voiture à l'île d'Anticosti était une Panhard Levasseur importée de France par Henri Menier.

 

Elle servit jusqu'en 1913 et puis fut remisée dans la ferblanterie de la Baie-Sainte-Claire.

 

Elle avait un moteur à gazoline et la mise à feu s'effectuait à l'aide d'une plaque de platine (deux bougies de platine).

 

L'anecdote suivante m'a été racontée par M. Renaud : un M. Lapointe, expulsé de l'île avec sa famille par Martin-Zédé, et étant presque sans le sou, vole la plaque de platine et la vend à Québec pour la somme de 800 $.

 

La voiture pouvait contenir 15 personnes et circulait à une vitesse variant de 5 à 10 m/h.

 

Elle pouvait atteindre jusqu'à 20 m/h lorsque le véhicule était chargé de poches de sable.

 

Après la Panhard, il y eut une voiture Simplex, ensuite une Chrysler (à M. Valiquette), puis une Chevrolet (elle appartenait à l’un des médecins), puis une Ford (M. Graham).

             
  Avion                                    
                           

Le premier avion à se poser sur l'île (un hydravion sur la Baie Ellis, en 1922) provenait de Gaspé et avait été nolisé par le ministère des Terres et Forêts du Québec.

 

Il avait fait au préalable un atterrissage d'urgence à la rivière Canard. À bord, il y avait un M. Hubert, cartographe, et un M. Méthot, ingénieur forestier, de même que trois membres d'équipage.

 

M. Arthur Renaud réussit à prendre place à bord de l'appareil au cours du vol d'essai après réparation, et ceci grâce au reçu de frais de séjour qu'il a donné à ces messieurs pour leur compte de dépenses. Ils avaient été nourris et logés gratuitement par Gaston Menier.

 

Selon M. Renaud, Roméo Vachon, qui assurait le transport du courrier entre Québec et l'île d'Anticosti, opérait depuis un champ loué à un cultivateur, champ qu'il utilisait comme piste d'atterrissage.

 

Ce champ était situé en face du chemin appelé Route de l'église, et plus précisément à l'intersection de cette route et du chemin Gomin.

 

C'est de cet endroit qu'il décollait pour se rendre à Anticosti (voir photo).

             
  Orignaux et élans                                     
                           

Orignaux ou élans d'Amérique : ils furent introduits à l'île entre 1896 et 1913. Vingt spécimens provenaient de la région forestière de Cap-Saint-Ignace.

 

Capturés par Georges Boulet, cousin du capitaine Bélanger (capitaine du Savoy).

 

Pendant très longtemps, on a cru que les orignaux n'avaient pas survécu à l'île.

 

La population croyait peu à la survivance de cette espèce. Pourtant, un nombre assez important avait été aperçu au milieu des années 1920 sur une colline près de la rivière Saumon.

             
  Musée                                    
                           

On sait que le Dr Schmitt mit sur pied un musée à Baie-Sainte-Claire contenant des collections du règne végétal, animal et minéral de l'île (voir son livre).

 

Le musée fut transporté au cours des années 1910 ou 1920 à Port-Menier et logé dans la maison nommée « Main Office », située près du quai.

 

Le musée occupait une vaste pièce du second étage. M. Twenhoffel participa au catalogage des fossiles et minéraux du musée.

 

Lorsque la Consol (Anticosti Corporation) acheta l'île en 1926, toutes les collections du musée furent jetées à la mer, à un endroit situé près du quai; le tout se mêla au varech et fut détruit par l'eau salée ou transporté au loin par les marées.

 

En plus des collections en sciences naturelles, il y avait une étrave de vieux bateaux trouvés dans la baie Joliette, des haches, des objets et outils divers.

 

Le tout jeté sur un tas de varech dans un coin du quai.

 

M. Renaud me dit qu'ils se sont comportés comme les Allemands en Belgique en 1914 : en conquérants.

 

Ils ont brûlé tous les stocks du magasin sur le reef de la Baie Ellis; le feu a duré deux jours. On voulait ainsi effacer toute trace de passage des Menier.

             
  Rennes                                
                           

Les rennes introduits à l'île d'Anticosti (en 1923 ?) Étaient au nombre de 243 (?)

 

L'introduction de ces animaux fut effectuée à la suite d'une entente entre le gouvernement du Canada Gaston Menier

 

D'après M. Renaud, on avait amené environ 350 individus.

 

Ces animaux provenaient de la Laponie et avait été déposé sur une île près du Labrador nommée Lobster Bay Island (d'après le dépliant de la Consol, il s'agirait plutôt de Lobster Bay Saguenay).

 

Les rennes, amenés par bateau jusqu'à l'île, furent placés sur des wagons de chemin de fer.

 

On avait mis des « racks » aux wagons et on les avait transportés au bout de la ligne de chemin de fer (probablement près du lac Valiquette), puis on les avait relâchés dans une clairière.

 

Il y avait beaucoup de graminées dans les bûchés le long du chemin de fer; l'ouverture de la forêt favorisait la croissance rapide des graminées indigènes.

 

Cependant, le troupeau, empruntant les coupes le long de la voie ferrée, revint graduellement vers le village de Port-Menier.

 

On en vit alors dans les champs de la ferme Saint-Georges de l’Anse-aux-fraises.

 

On les transporta à nouveau à l'extrémité de la voie ferrée près du lac Valiquette. Ils revinrent à nouveau vers le village.

 

Les rennes mouraient, à l'état adulte, d’une paralysie qui affectait les membres postérieurs; l'animal se traînait par les membres avant.

 

On a dû abattre les sujets malades. Ils moururent tous ainsi. M. Martin-Zédé fit faire une autopsie; il y eut rapport, mais celui-ci est demeuré introuvable.

 

En quelque 30 ans (1921-1955), tous les rennes avaient disparu de l'île.

 

L'entente entre le gouvernement du Canada et Menier stipulait que ce dernier devait remettre au gouvernement canadien un nombre égal de spécimens nés du troupeau introduit.

 

Menier n'avait pas acheté ces animaux.

             
  Wapitis                                    
                           

Trois spécimens ont été introduits en 1924 ou 1925,2 mâles et une femelle.

 

Ces animaux avaient été offerts à M. Gaston Menier par les propriétaires de la résidence Montmorency (Kent House ou maison Kent).

 

La maison Kent avait, à cette époque, un petit jardin zoologique qu’elle voulait faire disparaître.

 

C'est ainsi que les wapitis ont été donnés à Gaston Menier et transportés à l’île par bateau.

 

Ces animaux ont connu une existence très brève à l'île principalement à cause de leur habitude de vivre près du village et de leur agressivité, qui les poussait à attaquer les gens.

 

Voici une brève description de la disparition de chacun des individus : le premier aurait été abattu par le garde du phare de la Pointe Sud-Ouest, M. Placide Duguay, et mis en canne pour être consommé par sa famille.

 

Le second a été abattu parce qu'il avait une blessure à une patte. Le gendarme de l'île ayant subi les foudres de l'animal dans le village se réfugia sous une charrette et blessa le wapiti à une patte en lui donnant un coup de crosse de son arme.

 

Les tendons coupés, l'animal ne pouvait plus se servir de sa patte meurtrie. On décida alors de l’abattre.

 

Le troisième fut tué de la manière suivante : un jeune homme du nom de Edmond Plourde travaillait au four à la ferme Saint-Georges.

 

Subitement, le wapiti l'attaqua et le projeta plusieurs fois dans les airs; les bois de l'animal percèrent 16 trous dans la chair du jeune homme avant que celui-ci trouve un abri sous un conifère.

 

M. Martin-Zédé, le lendemain, décida d'abattre « la sale bête », selon ses propres termes.

 

Il demanda au gouverneur, le capitaine Pelletier, et à M. Renaud de l’accompagner. On se rendit à la ferme où l'animal avait été aperçu.

 

Arrivé sur les lieux, M. Martin-Zédé dit au valet, Bernard, de cacher la « tappe » (voiture tirée par un cheval ayant deux bancs).

 

Ils se mirent à l'abri. Martin-Zédé chargea son arme, un Moozer allemand, et dit à Pelletier et Renaud : « Surveillez bien, je l’abats d’une balle derrière l'oreille », et leur intima l'ordre de provoquer « la sale bête ».

 

On peut se douter que Pelletier et Renaud doutaient de l'habileté du maître. L'animal provoqué chargea en direction des chasseurs, deux coups retentirent et l'animal s'écroula, une balle logée à l'endroit indiqué et l'autre, à quelques pouces de la première. Martin-Zédé maniait les armes avec une grande habileté.

 

Voilà la fin des trois wapitis. Cette espèce eut donc à l'île une existence courte, mais non sans histoire.

             

RECHERCHE SUR LE SITE  

(Exemple: Henri+Menier)



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Livres et documents sur Anticosti

(50) (Nouveau)

Cahiers d'entretiens avec des Anticostiens (1976-1981) par LUC JOBIN, 160 pages

(49) (Nouveau)

Collection Desbiens

 Ces 174 photographies font partie de la collection Desbiens. Ces documents sont présentés pour la première fois grâce à LUC JOBIN.

(47) Le journal LE SOLEIL publie en 1897, 1898 et 1899, et rapportées ici, les actualités, rumeurs et nouvelles qui provenaient de l'île d'Anticosti au début de l'ère Menier.

(46) Actes Notariés - en 1899 Henri Menier achète de 26 habitants anticostiens 28 lots de terrains et habitations dans le but de devenir le seul propriétaire sur l'île.

(45) Anticosti sous Gaston Menier (1913-1926) par Rémy Gilbert. Document inédit de 24 pages par l'auteur du livre «Mon île au Canada», 1895-1913, les Éditions JID.

 

(44) Suite à une demande de Menier pour la concession de lots de grève et de lots à eau profonde à Baie-Ellis, Félix-Gabriel Marchand, premier ministre et Simon-Napoléon Parent, maire de Québec font une visite sur l'île d'Anticosti (voyage raconté par le journaliste du journal Le Soleil, 1898). 4 pages.

 

(43) Gaston, Albert et Henri Menier, leurs yachts en image. référence: Voiles/Gallimard, Les mémoires de la mer, Jack Grout.

 

(42) 1827, naufrage du Harvest Moon au large d'Anticosti. En 1928 le fils d'un naufragé raconte.

 

(41) En 1850 on envisageait de faire de l’île d’Anticosti, une prison. Journal Le «Canadien», le 21 juin 1850

 

(40) Le steamer «Le Merrimac» s'échoua sur l'île d'Anticosti en 1899. Le journal Le soleil raconte l'aventure, liste des passagers et biographie de l'un d'entre eux, un québécois.

 

(39) L'Aberdeen, un steamer de ravitaillement des phares s'échoua en 1899 près du cap Jupiter, Anticosti; un passager raconte.

 

(38) M. Clarke Wallace (1844-1901) membre du parlement canadien était un adversaire de l’île d’Anticosti de M. Menier. LA PATRIE, LE 11 AOÛT 1899

 

(37)  En 1902, l'honorable Charles Marcil, député de Bonaventure livre à un journaliste ses impressions sur Anticosti. M. Marcil est le grand-père de la comédienne Michèle Tisseyre.

 

(36) Bail entre Gaston Menier et la commission du Hâvre de Québec, pour la location de locaux au Bassin Louise de Québec, le 29 décembre 1920, devant notaire.

 

(35) Vente d'Anticosti le 19 juillet 1926 à la Wayagamac Pulp and Paper devant le notaire E.G. Meredith.

 

(34) Exploration Vaureal-Jupiter, Anticosti, entre le 7 et le 28 mars 1901 par Ovila Montreuil ingénieur civil, assistant de Jacquemart, chef du service des travaux.

 

(33) Le Croiseur anglais HMS Pallas s'arrêta à Anticosti en 1900, dont le capitaine était l'Honorable Walter G. Stopford. Article paru dans le Petit Journal Militaire, Maritine, Colonial le 25 septembre 1904.

 

(32) NOTAIRES - 20 actes notariés du temps de Menier

 

(31) L'acte de vente d'Anticosti à Menier le 18 décembre 1895 devant le notaire William Noble Campbell

 

(30) Le testament de Louis-Olivier Gamache le 22 septembre 1851 devant le notaire Jos. Pelchat

 

(29) Rapport du ministre de l'agriculture de la Province de Québec, 1909.
Lauréat de la médaille d'argent et du diplôme de Très-Grand-Mérite:
Alphonse Parent, Baie Ellis, Anticosti.
Index de 57 noms, 16 pages

 

(28) Lettre de Mgr J.C.K. Laflamme à Henri Menier, septembre 1901 

 

(27) Lettre de Joseph Schmitt à Mgr J.C.K Laflamme le 17 juillet 1901

 

(26) Lettre de Joseph Schmitt à Mgr J.C.K. Laflamme le 5 juillet 1901

 

(25) Lettre de Henri Menier à Mgr J.C.K. Laflamme le 5 octobre 1901

 

(24) Permis de séjour du 15 août au 30 septembre 1901 délivré à Monseigneur J.C.K Laflamme par L.O. Comettant.

 

(23) En 1899, 16 journalistes ont visité l'île Anticosti. Voici ce qu'ils ont raconté.

 

(22) Titre en faveur de Louis Jolliet par Jacques Duchesneau, 1680

 

(21) L'île Ignorée, TOME 2, manuscrit de Georges Martin-Zédé achevé en 1938, (archives de l'Université Laval), édité ici pour la première fois avec un index de 303 noms, 42 pages.

 

      L'île Ignorée, TOME 1, par Georges Martin-Zédé, manuscrit de Georges Martin-Zédé achevé en 1938, (archives de l'Université Laval), édité ici pour la première fois avec un index de 114 noms et 24 illustrations, 33 pages.

 

(20) Voir le vidéo, journal LE MONDE

Jerôme Verroust, journaliste français, parle du parcours de guerre de son arrière-grand-père, Fernand Le Bailly sur cet entretien vidéo au journal Le Monde. Fernand Le Bailly a séjourné sur l’île Anticosti à partir de 1896. Il était marié à Simone Lavigne, petite-fille de Oscar Comettant.

 

(19) Monographie de l'île d'Anticosti par le docteur Joseph Schmitt, 1904, 370 pages.

 

(18) À la mémoire de feu Arthur Buies, journal le Soleil, le 28 janvier 1901.

(17) Arthur Buies, journal le Soleil, Lettre à Ernest Pacaud, le 30 septembre 1899.

 

(16) Arthur Buies, journal Le Soleil, Anticosti, le 23 septembre 1899.

 

(15) La date de la mort de Jolliet, 1886, par l'abbé Cyprien Tanguay

 

(14) Projet de perpétuer le souvenir de Jolliet, 1980, par Luc Jobin, article de Monique Duval, Le Soleil.

 

(13) Lettre de Mgr Charles Guay à Mgr Clovis-Kemner Laflamme, 1902

 

(12) Notice sur l’île Anticosti par Jules Despecher (1895), 6 pages

 

(11) Anticosti par Damase Potvin (1879-1964), 6 pages

 

(10) Le journal de Placide Vigneau (1842-1926) 

 

(9) Histoire et légendes d'Anticosti. Jolliet, Gamache, Ferland, Vigneau et les naufrages, 6 pages.

 

(8) Lettre de Fernand Le Bailly à Mgr. Joseph-Clovis K. Laflamme en 1905.

 

(7) Correspondance du Consul de France, M. Kleskowsk.

 

(6) Cahiers-carnets-agendas de Martin-Zédé (1902-1928).

 

(5) Registre de pêche aux saumons (1896-1928) de Henri Menier sur l'île Anticosti.

 

(4) Entrevue avec Luc Jobin, par Lucien Laurin, le 8 avril 1982.

 

(3) Anticosti 1900, C. Baillargé, 14 pages. (Lire sur Ipad)

 

(2) Oui, j'ai aimé... ou la vie d'une femme, Thyra Seillières, 1943, conjointe de Henri Menier, 244 pages. (Lire sur Ipad)

 

(1) Anticosti, esquisse historique et géographique par Nazaire Levasseur, 1897, 40 pages. (Lire sur Ipad)

 

(0) Lettres de l'Ile Anticosti de Mgr Charles Guay, 1902, 312 pages.

Le 30 mars 2011

 

Rajout: 77 partitions musicales de la main de Lucien Comettant alors qu'il était gouverneur de l'Ile Anticosti. Ces documents dormaient dans une boite depuis 100 ans. Il s'agit de pièces musicales de style victorien pour piano (et violon).

 

Plusieurs livres ont été ajoutés dans la bibliothèque dont:

 

(1) La ville de Québec sous le régime français, volume 1, 1930, 549 pages 

     La ville de Québec sous le régime français, volume 2, 1930, 519 pages

 

(2) Zéphirin Paquet, sa famille, sa vie, son oeuvre. Québec, 1927, 380 pages. Notre arrière-grand-mère était la fille de Zéphirin. Il est le fondateur de la Compagnie Paquet de Québec.

 

(3) L'île d'Orléans, livre historique publié en 1928, 505 pages

 

(4) La biographie du docteur Ferdinand Philéas Canac-Marquis écrite par Nazaire LeVasseur, 1925, 276 pages. Ferdinand est le frère de Frédéric Canac-Marquis, notre arrière-grand-père.

 

Nazaire LeVasseur, l'auteur, est le père de Irma LeVasseur, première médecin femme canadienne-française et fondatrice de l'hôpital Ste-Justine. Il avait été l'agent de Henri Menier et de Martin-Zédé à Québec pour l'entreprise Anticosti.

 

Pauline Gill a récemment écrite un roman historique sur Irma LeVasseur et parle dans son livre de Nazaire LeVasseur et de Ferdinand Canac-Marquis, fils de Frédéric Canac-Marquis