(145)   Rencontre à Saint-Rédempteur de M. et Mme Thomas Doyle, d'Havre-Saint-Pierre, le 23 novembre 1978

  Adélina Collar                            
                           

Mme Doyle est née Adélina Collar et est originaire de Natashquan. Elle est aujourd'hui âgée de 68 ans. Son père était Alphonse Collar. Il vint à l'île vers 1930, au début de l'hiver, accompagné de chiens.

 

Il avait été engagé par la Compagnie pour faire le transport des fourrures en cométique. Il fit ce travail un seul hiver. Il recevait les fourrures des trappeurs installés autour de l'île.

 

Il fut envoyé comme gardien de la rivière Saumon en 1932 et y demeura six ans, sans quitter la rivière.

 

L'été, il s'occupait des touristes et l’hiver, il trappait renards et castors pour la Compagnie. Mme Collar agissait comme cuisinière; sa fille Adélina, la cadette de la famille, comme aide et serveuse; un de ses garçons, comme showboy. Les Collar sont originaires de la Beauce.

 

Elle épousa Joseph Martin en 1938 et alla demeurer à Port-Menier. Elle y vécut 42 ans.

 

Après la mort de Joseph Martin en 1968, elle demeura l'été à l'île et l’hiver, chez une de ses filles, à Montréal.

 

En 1974, elle épousa M. Thomas Doyle et alla s'établir au Havre. Elle conserve un attachement très sensible à l'île et me dit que les plus belles années de sa vie furent celles passées à la rivière Saumon.

 

Elle avait une ligne de « tentures » pour elle seule et chassait le lièvre au collet. Elle assistait son père au printemps lors de la chasse aux castors.

             
  Thomas Doyle                            
                           

M. Thomas Doyle : il est né à Havre-Saint-Pierre en 1906. Son père, charpentier de métier, se nommait Samuel Doyle.

 

Ce dernier travailla à l'île en 1923 et 1924 à la menuiserie. Il eut les doigts de la main gauche coupés par une scie.

 

Samuel était venu à l'île en 1915 pour construire la maison du phare de la Pointe de l’Est (Heath Point). M. Doyle était accompagné de son fils Thomas, âgé de neuf ans, qui lavait la vaisselle.

 

Le gardien du phare était son oncle Chrysostome Hubert. Thomas revint à l'île en 1925 à l'âge de 19 ans et fut engagé comme « chartier » préposé au transport des matériaux pour la construction du pensionnat (couvent).

 

C'est cet été-là qu’il fut envoyé par Martin-Zédé au bout du quai avec un cheval attaché à un wagon-camion sur rail pour aller chercher trois wapitis qui arrivaient à bord du Savoy.

 

Les trois bêtes furent libérées près de la turbine électrique (moulin à scie) en face du Grand Camp des hommes près du pont.

 

Un caribou s’avança vers Martin-Zédé qui lui asséna des coups de canne sur la tête pour le chasser.

 

Après la vente de l'île

 

Lorsque la compagnie acheta l'île en 1926, Thomas travailla au printemps pour les explorateurs et voyagea sur l'île jusqu’à la rivière Patate.

 

Ensuite, il travailla avec Paul Provencher à l'arpentage et aux travaux de génie pour la construction d'un barrage sur la rivière Canard et le tracé d'un chemin de fer depuis la Baie Ellis jusqu'à la Jupiter le long de la mer.

 

Il travailla pour Paul Provencher en 1925. Lorsque ce dernier quitta l'île, il retourna au Havre.

 

Il chassa le loup marin en 1928, 1929 et 1930 et devint ensuite assistant du gardien de phare de Table Head, M. Elzéar Perry, mort récemment à Rivière-au-Renard.

 

À ce moment-là, un Bourque ou Bernard Lejeune était gardien à Fox Bay ; il fut remplacé par Fabien Noël. Antoine Noël, fils de Fabien, épouse la soeur de Thomas Doyle. Thomas se rendait souvent chez Fabien à Fox Bay pour fêter, surtout l'hiver.

 

Il fut adjoint six ans, puis déménagea à la Pointe Sud où il fut gardien pendant huit ans.

 

Durant une année, son père, sa mère et son frère vinrent habiter avec lui. Son frère était son assistant.

 

Thomas gagne 150 $ par mois et donnait 50 $ à son frère. Il me raconte avoir assisté à la libération de rats musqués dans un lac à l'est de Fox Bay (lac au renard ?).

 

Cette libération, de plusieurs douzaines de rats musqués, fut faite par Happy Fraser vers 1932.

             
  Perdrix gélinotte                            
                           

La perdrix gélinotte huppée a été introduite à l'île en 1911 ; elles étaient au nombre de 20.

             
  Nazaire Cormier                            
                           

Elle me raconte que Nazaire Cormier, gardien la rivière Chicotte, perdit une fille. Evans Collar vint à l'île avec des chiens pour se rendre à la rivière y chercher le corps pour le transporter à Port-Menier.

             
  Écrasements d'avion                            
                           

Elle me raconte que son premier époux, Jos Martin, dans une mission de surveillance de l'île en avion avec Happy Fraser, s'écrasa à la rivière Vauréal.

 

Le pilote se nommait Watt. L'avion fut récupéré et mis à bord du Fleurus pour être amené à Port-Menier

 

Elle me dit que l'avion qui s'est écrasé à Fox Bay a été une perte totale (il tomba dans le goémon, c'est ainsi que les passagers ne furent pas tués).

 

Charlie McCormick et Happy Fraser étaient dans cet avion. Le pilote se nommait Gendron.

             
  Tancrède Girard                            
                           

L'épouse de Tancrède Girard était originaire d'Havre-Saint-Pierre. C'est pour cela que beaucoup d'ouvriers venaient du Havre travailler à l'île.

             
  Bouton d'or et zigadène                            
                           

D’après le frère Marie-Victorin (Flore de l'Anticosti-Minganie), il existe deux clans qui peuvent causer des troubles pouvant entraîner la mort des animaux domestiques (entre autres la vache) ; il s'agit de la renoncule âcre (ou bouton-d'or), très commune à Baie-Sainte-Claire, et également de la zigadène glauque, qui pousse dans la zone intercotidale.

 

La densité de la renoncule particulièrement élevée à la Baie-Sainte-Claire. C'est à la Pointe Sud-Ouest que la zigadène glauque est la plus commune.

 

Les vaches et les chevaux refusent de consommer cette plante ainsi que la renoncule lorsqu'elles sont fraîches, c'est-à-dire dans les champs, mais elles en consomment lorsque ces plans sont séchés et mélanger avec d'autres plantes fourragères. Les vaches et les chevaux ont une aversion naturelle pour ces plantes.

             

RECHERCHE SUR LE SITE  

(Exemple: Henri+Menier)



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Livres et documents sur Anticosti

(50) (Nouveau)

Cahiers d'entretiens avec des Anticostiens (1976-1981) par LUC JOBIN, 160 pages

(49) (Nouveau)

Collection Desbiens

 Ces 174 photographies font partie de la collection Desbiens. Ces documents sont présentés pour la première fois grâce à LUC JOBIN.

(47) Le journal LE SOLEIL publie en 1897, 1898 et 1899, et rapportées ici, les actualités, rumeurs et nouvelles qui provenaient de l'île d'Anticosti au début de l'ère Menier.

(46) Actes Notariés - en 1899 Henri Menier achète de 26 habitants anticostiens 28 lots de terrains et habitations dans le but de devenir le seul propriétaire sur l'île.

(45) Anticosti sous Gaston Menier (1913-1926) par Rémy Gilbert. Document inédit de 24 pages par l'auteur du livre «Mon île au Canada», 1895-1913, les Éditions JID.

 

(44) Suite à une demande de Menier pour la concession de lots de grève et de lots à eau profonde à Baie-Ellis, Félix-Gabriel Marchand, premier ministre et Simon-Napoléon Parent, maire de Québec font une visite sur l'île d'Anticosti (voyage raconté par le journaliste du journal Le Soleil, 1898). 4 pages.

 

(43) Gaston, Albert et Henri Menier, leurs yachts en image. référence: Voiles/Gallimard, Les mémoires de la mer, Jack Grout.

 

(42) 1827, naufrage du Harvest Moon au large d'Anticosti. En 1928 le fils d'un naufragé raconte.

 

(41) En 1850 on envisageait de faire de l’île d’Anticosti, une prison. Journal Le «Canadien», le 21 juin 1850

 

(40) Le steamer «Le Merrimac» s'échoua sur l'île d'Anticosti en 1899. Le journal Le soleil raconte l'aventure, liste des passagers et biographie de l'un d'entre eux, un québécois.

 

(39) L'Aberdeen, un steamer de ravitaillement des phares s'échoua en 1899 près du cap Jupiter, Anticosti; un passager raconte.

 

(38) M. Clarke Wallace (1844-1901) membre du parlement canadien était un adversaire de l’île d’Anticosti de M. Menier. LA PATRIE, LE 11 AOÛT 1899

 

(37)  En 1902, l'honorable Charles Marcil, député de Bonaventure livre à un journaliste ses impressions sur Anticosti. M. Marcil est le grand-père de la comédienne Michèle Tisseyre.

 

(36) Bail entre Gaston Menier et la commission du Hâvre de Québec, pour la location de locaux au Bassin Louise de Québec, le 29 décembre 1920, devant notaire.

 

(35) Vente d'Anticosti le 19 juillet 1926 à la Wayagamac Pulp and Paper devant le notaire E.G. Meredith.

 

(34) Exploration Vaureal-Jupiter, Anticosti, entre le 7 et le 28 mars 1901 par Ovila Montreuil ingénieur civil, assistant de Jacquemart, chef du service des travaux.

 

(33) Le Croiseur anglais HMS Pallas s'arrêta à Anticosti en 1900, dont le capitaine était l'Honorable Walter G. Stopford. Article paru dans le Petit Journal Militaire, Maritine, Colonial le 25 septembre 1904.

 

(32) NOTAIRES - 20 actes notariés du temps de Menier

 

(31) L'acte de vente d'Anticosti à Menier le 18 décembre 1895 devant le notaire William Noble Campbell

 

(30) Le testament de Louis-Olivier Gamache le 22 septembre 1851 devant le notaire Jos. Pelchat

 

(29) Rapport du ministre de l'agriculture de la Province de Québec, 1909.
Lauréat de la médaille d'argent et du diplôme de Très-Grand-Mérite:
Alphonse Parent, Baie Ellis, Anticosti.
Index de 57 noms, 16 pages

 

(28) Lettre de Mgr J.C.K. Laflamme à Henri Menier, septembre 1901 

 

(27) Lettre de Joseph Schmitt à Mgr J.C.K Laflamme le 17 juillet 1901

 

(26) Lettre de Joseph Schmitt à Mgr J.C.K. Laflamme le 5 juillet 1901

 

(25) Lettre de Henri Menier à Mgr J.C.K. Laflamme le 5 octobre 1901

 

(24) Permis de séjour du 15 août au 30 septembre 1901 délivré à Monseigneur J.C.K Laflamme par L.O. Comettant.

 

(23) En 1899, 16 journalistes ont visité l'île Anticosti. Voici ce qu'ils ont raconté.

 

(22) Titre en faveur de Louis Jolliet par Jacques Duchesneau, 1680

 

(21) L'île Ignorée, TOME 2, manuscrit de Georges Martin-Zédé achevé en 1938, (archives de l'Université Laval), édité ici pour la première fois avec un index de 303 noms, 42 pages.

 

      L'île Ignorée, TOME 1, par Georges Martin-Zédé, manuscrit de Georges Martin-Zédé achevé en 1938, (archives de l'Université Laval), édité ici pour la première fois avec un index de 114 noms et 24 illustrations, 33 pages.

 

(20) Voir le vidéo, journal LE MONDE

Jerôme Verroust, journaliste français, parle du parcours de guerre de son arrière-grand-père, Fernand Le Bailly sur cet entretien vidéo au journal Le Monde. Fernand Le Bailly a séjourné sur l’île Anticosti à partir de 1896. Il était marié à Simone Lavigne, petite-fille de Oscar Comettant.

 

(19) Monographie de l'île d'Anticosti par le docteur Joseph Schmitt, 1904, 370 pages.

 

(18) À la mémoire de feu Arthur Buies, journal le Soleil, le 28 janvier 1901.

(17) Arthur Buies, journal le Soleil, Lettre à Ernest Pacaud, le 30 septembre 1899.

 

(16) Arthur Buies, journal Le Soleil, Anticosti, le 23 septembre 1899.

 

(15) La date de la mort de Jolliet, 1886, par l'abbé Cyprien Tanguay

 

(14) Projet de perpétuer le souvenir de Jolliet, 1980, par Luc Jobin, article de Monique Duval, Le Soleil.

 

(13) Lettre de Mgr Charles Guay à Mgr Clovis-Kemner Laflamme, 1902

 

(12) Notice sur l’île Anticosti par Jules Despecher (1895), 6 pages

 

(11) Anticosti par Damase Potvin (1879-1964), 6 pages

 

(10) Le journal de Placide Vigneau (1842-1926) 

 

(9) Histoire et légendes d'Anticosti. Jolliet, Gamache, Ferland, Vigneau et les naufrages, 6 pages.

 

(8) Lettre de Fernand Le Bailly à Mgr. Joseph-Clovis K. Laflamme en 1905.

 

(7) Correspondance du Consul de France, M. Kleskowsk.

 

(6) Cahiers-carnets-agendas de Martin-Zédé (1902-1928).

 

(5) Registre de pêche aux saumons (1896-1928) de Henri Menier sur l'île Anticosti.

 

(4) Entrevue avec Luc Jobin, par Lucien Laurin, le 8 avril 1982.

 

(3) Anticosti 1900, C. Baillargé, 14 pages. (Lire sur Ipad)

 

(2) Oui, j'ai aimé... ou la vie d'une femme, Thyra Seillières, 1943, conjointe de Henri Menier, 244 pages. (Lire sur Ipad)

 

(1) Anticosti, esquisse historique et géographique par Nazaire Levasseur, 1897, 40 pages. (Lire sur Ipad)

 

(0) Lettres de l'Ile Anticosti de Mgr Charles Guay, 1902, 312 pages.

Le 30 mars 2011

 

Rajout: 77 partitions musicales de la main de Lucien Comettant alors qu'il était gouverneur de l'Ile Anticosti. Ces documents dormaient dans une boite depuis 100 ans. Il s'agit de pièces musicales de style victorien pour piano (et violon).

 

Plusieurs livres ont été ajoutés dans la bibliothèque dont:

 

(1) La ville de Québec sous le régime français, volume 1, 1930, 549 pages 

     La ville de Québec sous le régime français, volume 2, 1930, 519 pages

 

(2) Zéphirin Paquet, sa famille, sa vie, son oeuvre. Québec, 1927, 380 pages. Notre arrière-grand-mère était la fille de Zéphirin. Il est le fondateur de la Compagnie Paquet de Québec.

 

(3) L'île d'Orléans, livre historique publié en 1928, 505 pages

 

(4) La biographie du docteur Ferdinand Philéas Canac-Marquis écrite par Nazaire LeVasseur, 1925, 276 pages. Ferdinand est le frère de Frédéric Canac-Marquis, notre arrière-grand-père.

 

Nazaire LeVasseur, l'auteur, est le père de Irma LeVasseur, première médecin femme canadienne-française et fondatrice de l'hôpital Ste-Justine. Il avait été l'agent de Henri Menier et de Martin-Zédé à Québec pour l'entreprise Anticosti.

 

Pauline Gill a récemment écrite un roman historique sur Irma LeVasseur et parle dans son livre de Nazaire LeVasseur et de Ferdinand Canac-Marquis, fils de Frédéric Canac-Marquis