Lionel Lejeune
Guerre 39-45 | |||||||||||||||||||||||||||
Guerre 39-45 : il n'y eut aucune inquiétude chez les gens de l'île durant la guerre, malgré la présence de sous-marins ennemis et la perte de navires canadiens dans le golfe, dont le Philipp Dodge, l’Ascania (10 000 tonnes) et une corvette, navire coulé au large de la Pointe-Ouest.
Le cadavre d'un marin échoué sur la côte de l'île fut reconnu par le comptable de l'île, M. Matthews; il s'agissait d'un coéquipier d'une équipe de football collégial.
Coïncidence extraordinaire. Beaucoup de débris autour de l'île. M. Lejeune avait ramassé des objets qui furent plus tard identifiés comme des amorces pour faire exploser les obus. |
Salaire | |||||||||||||||||||||||||||
En 1926, et jusqu'en 1946, le salaire de M. Lejeune était de 26 $ par mois, moins un dollar pour le médecin.
Lorsqu'il était employé à la navigation, son salaire était porté à 30 $ par mois, nourriture incluse; ce même salaire lui était accordé durant les mois d'hiver, mais il n'était pas nourri.
En 1946, son salaire mensuel se portait à 60 $ et, deux ans plus tard, le gérant Wilcox lui accordait une augmentation mensuelle de 105 $ (165 $ par mois au total), surtout à cause des nombreux services qu'il rendait comme photographe. |
Photos - Lionel Lejeune | |||||||||||||||||||||||||||
Les photos que prenait Lionel Lejeune illustraient des événements intéressants, étaient imprimées sur du papier épais (on pouvait lire Post Card à l'arrière de la photo).
Elle étaient mises en vente au Club de Port-Menier. |
Achat | |||||||||||||||||||||||||||
Les gens de l'île achetaient leurs vêtements, leurs meubles, chez Simpson, Eaton ou Dupuis frères.
Tout était commandé par catalogue. Il y avait un magasin général à l'île, mais on y offrait peu de choix.
Avant 1926, on envoyait les commandes en argent comptant.
Après 1926, la marchandise était envoyée C.O.D.
Quelques personnes de l'île commandaient de beaux vêtements qu'ils portaient lors de noces et ils retournaient la marchandise en disant que les vêtements étaient trop grands ou trop petits.
Le maître de poste, Jos Duguay, était si bon qu'il remettait la marchandise commandée aux gens sans exiger de paiement immédiat.
Il a souvent été dans l'obligation de payer la marchandise, la personne oubliant de venir payer sa dette.
C'est ainsi qu'il déboursa plus d'une centaine de dollars pour payer les alliances d'un jeune couple qui avait quitté l'île pour se marier. |
Ravitaillement - gardes | |||||||||||||||||||||||||||
Les gardes-chasse avaient de nombreux privilèges ; ils pouvaient tuer des cerfs, des outardes, pour nourrir leur famille.
Le ravitaillement à l'automne des camps de chasse et de pêche installés autour de l'île ainsi que dans les phares (surtout le courrier dans ce dernier cas) comprenait 23 postes d'arrêt et exigeait trois voyages depuis Port-Menier.
Ce ravitaillement était surtout assuré par le Jolliet d'abord, puis par le COPACO.
C'est ainsi qu'il déboursa plus d'une centaine de dollars pour payer les alliances d'un jeune couple qui avait quitté l'île pour se marier.
Des « bateaux patrouilleurs » (surtout entre 1930 et 1946) circulaient autour de l'île : le McCormick sur la côte nord, le Boudreault sur la côte sud.
En résumé, le ravitaillement saisonnier (en automne) des camps de chasse et pêche autour de l'île exigeait trois voyages de la goélette Jolliet et, en tout, 23 arrêts, dont certains aux phares (pour y prendre et y livrer le courrier).
L'été, le Jolliet et ensuite le COPACO voyagaient à Gaspé, Rivière au renard et Cloridorme pour amener les pêcheurs touristes à la rivière Jupiter.
C'est en 1937 le COPACO a remplacé le Jolliet. En 1938, on engage un équipage originaire de la Nouvelle-Écosse.
M. Lejeune cesse de travailler sur les bateaux en 1938, (mais y revint un an, en 1939, sur le Fleurus). |
Chasse et pêche | |||||||||||||||||||||||||||
D'après M. Lejeune, la vente de chevreuil à la population commença à l'époque Townsend. |
Camps | |||||||||||||||||||||||||||
Les camps des rivières Chicotte et Galiote, ouverts vers 1924, ont été fermés de 1926 à 1928.
À la réouverture en 1929, c'est la famille d'Anselme Poulin qui vint habiter celui de la Chicotte; Nazaire Cormier en avait été le premier occupant.
Le camp de la rivière Galiote fut gardé par Vincent Apestiguy ; ce camp ne fut en opération que quelques années (de 1924 à 1926 approximativement).
Le gardien Apestiguy fut envoyé à la maison du Lac salé.
Le territoire de chasse était le même, car les deux sites (rivière Galiote et Lac salé) étaient relativement près l'un de l'autre et on avait décidé de fusionner les deux territoires.
La raison de la fermeture du camp Galiote serait la difficulté de ravitaillement à cause de l'absence de havre naturel.
Au Lac salé, la baie représentait un havre qui offrait protection contre les vents du nord-ouest, mais moins contre les vents qui venaient du sud.
La plupart des camps de chasse et de pêche ont été fermés en 1946-1947, c'est-à-dire à l'arrivée de Wilcox.
Francis Boudreault, chef des gardes-chasse, fut mis à la retraite et remplacé par Charlie McCormick, malgré que ce dernier voulait travailler au village.
Faible reprise des activités de chasse et de pêche à l'époque de L.-M. Létourneau. Ce dernier organise la chasse aux cerfs de Virginie. |
Jolliet | |||||||||||||||||||||||||||
Navigation : en 1931 et 1932, la goélette Jolliet était commandée par le capitaine Vézina.
En 1932, l'équipage de six hommes était le suivant : capitaine Vézina, commandant ; Francis Boudreault, second ; Lionel Lejeune, matelot ; Antoine Lelièvre, matelot ; Alphonse Francis, cuisinier ; Tancrède Cabot, ingénieur.
Avant 1931, le Jolliet était commandé par le capitaine Jos Lévesque.
En 1933, l'équipage du Jolliet était le suivant : capitaine Vézina, commandant ; Antoine Lelièvre, second ; Lionel Lejeune et Johnny Francis, matelots ; Alphonse Francis, cuisinier ; Tancrède Cabot, ingénieur.
En 1934, le capitaine Vézina fut remplacé par le capitaine Ouellet. |
Dispatch - avion | |||||||||||||||||||||||||||
M. Antoine Lelièvre fut, pendant plusieurs années, au « dispatch » pour le transport par avion. Il fut remplacé par Duncan McCormick. |
Tuberculose - Chevalier - Duguay | |||||||||||||||||||||||||||
D'après M. Lejeune, les personnes originaires de Saint-Pierre-et-Miquelon étaient souvent atteintes de tuberculose et mouraient de cette maladie.
À titre d'exemple, plusieurs enfants de M. Eugène Chevalier père sont morts de cette maladie ; il s'agit de Jean-Baptiste, de Marie, d’Aimable, d’Adèle (épouse de M. Charles Boudoul) et de Joséphine.
Le seul enfant qui fut épargné est Eugène, aujourd'hui âgé de 75 ans. Marie Chevalier avait 19 ans, Aimable, 22 ans, Joséphine, 17 ou 18 ans, au moment de leur décès.
Adèle, Mme Charles Boudoul, eut deux enfants : Raymond et Charles. Il y a également le cas d'André James, de Saint-Pierre-et-Miquelon. Lui, son épouse et leur plus jeune fils sont morts de tuberculose.
M. Menier avait fait venir le docteur Rousseau de Montréal pour examiner la situation et il avait recommandé que les personnes atteintes de tuberculose vivent le plus longtemps possible à l'extérieur de leur maison.
Il y eut également un décès dans la famille de Jos Duguay : Rosalina Duguay, décédée à Saint-Pierre-et-Miquelon.
Elle avait épousé un Saint-Pierrais. M. Lejeune considère Jean Poulin et sa famille comme des gens extraordinaires. |
Garde-chasse (vie) | |||||||||||||||||||||||||||
le travail des gardes autour de l'île consistait à exécuter de nombreux travaux, dont préparer le terrain pour la chasse en répandant périodiquement des appâts qui servaient à tirer les renards surtout dans leur territoire.
On abattait des chevreuils, dont la viande servait à pas et on se servait également de poissons, dont le crapaud de mer et le Poulin.
Les appât été déposé à une dizaine en droit ou serait installé des tentures de pièges depuis le mois d'août jusqu'à l'ouverture de la chasse (d'où l'expression « brouter [?] les tentures »).
On évite ainsi les renards à la nourriture est également la présence des cages que l'on laissait d'un ouvert sur le CP tentures.
Les pièges étaient ouverts seulement le 1er décembre. On pouvait capturer une dizaine de renards par jour les premiers jours qui suivent l'ouverture.
On prenait surtout de jeune renard, rarement des vieux. À chaque site de piégeage, il y avait une tenture constituée de trois pièges assez loin les uns des autres pour que les renards capturés ne puissent entrer en contact.
Le renard préfère le poisson à la viande. On aurait souvent aperçu des renards enfouissant leur nourriture lorsqu'ils étaient repus.
La chasse se terminait le 1er février; comme dit précédemment la meilleure période de capture était située au début décembre, les deux premières semaines.
Pour tuer le renard pris au piège, on lui fait éclater le cœur en exerçant une pression avec le pied appliqué derrière une patte avant. |
Électricité | |||||||||||||||||||||||||||
Pendant quelques années (dans les années 30), l'électricité du village était générée par un moteur alimenté à la vapeur grâce à des bouilloires récupérer des tours de chargement du bois du quai.
Ces bouilloires avaient été installées dans la Locoshop. |
Consol | |||||||||||||||||||||||||||
L'agent de La Consol dans le temps de Graham au le bureau de Québec était un M. Massé, propriétaire d'une épicerie. |
Bois | |||||||||||||||||||||||||||
Au cours de l'hiver 1930-1931, il y avait 11 chartiers qui ravitaillaient le village en bois de chauffage et qui fabriquaient des dormants de chemins de fer.
Ils ramassaient le bois coupé et laissé sur les parterres de coupe lors des opérations de 1926 à 1929 (la « sweep »).
Ce bois sec servait à chauffer les maisons du village. Il y avait un camp au 8-milles (près du Makasty) connu sous le nom de Camp No 2 et c'est là que logeaient une grande partie des hommes et les 22 chevaux (11 teams). |
Employés | |||||||||||||||||||||||||||
Fonctions de quelques employés de l'île :
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